« We, the Prime Ministers of Ireland, Malta, Slovenia and Spain, met in the margins of the European Council to share views on the situation in Gaza and the Middle East », ont informé les quatre pays vendredi dernier depuis Bruxelles. « We discussed together our readiness to recognise Palestine and said that we would do so when it can make a positive contribution and the circumstances are right », conclut le communiqué. Une semaine plus tôt, le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, assurait être « pour une reconnaissance » de la Palestine en tant qu’État, que cela ne devait « pas être une décision individuelle », mais s’inscrire dans un mouvement « coordonné » au niveau européen. « On doit prendre une initiative commune, notamment avec les like-minded states et je pense qu’on n’en est pas très loin », avait précisé le libéral (d’Land, 15.3.24). Le Luxembourg ne figure pourtant pas parmi les signataires de ce mouvement symbolique vers une reconnaissance, alors que son gouvernement et son Parlement la promettent depuis dix ans. Contactés par le Land, les services de Luc Frieden (CSV), présent au Conseil européen vendredi, et de Xavier Bettel, ministre de tutelle, informent que le Grand-Duché était invité dans ce groupe restreint mais, « pour des raisons de calendrier et d’organisation, le Luxembourg (sic) n’a pas pu assister à la réunion qui a précédé la publication de cette déclaration », laquelle serait « tout à fait conforme à la position, bien connue, du pays ».
Interrogés sur la volonté du Premier ministre ou de Xavier Bettel de rejoindre cet élan public vers la reconnaissance de la Palestine pour revigorer la solution des deux États alors que Gaza croule sous les bombes de Tsahal depuis six mois, silence radio des ministères. Ils précisent simplement que le Luxembourg « salue vivement » l’adoption mardi par le Conseil de sécurité d’une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza pendant le mois de ramadan, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, ainsi que l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et le renforcement de la protection des civils dans l’ensemble de la bande de Gaza. « Depuis des mois, nous soulignons la nécessité de mettre fin à la souffrance des civils innocents », précisent les ministères. Fin décembre (trois mois après le début des bombardements), Luc Frieden estimait sur RTL-Télé qu’il ne lui revenait pas de juger la riposte militaire aux attaques du Hamas le 7 octobre. Mercredi, quelques jours après la Belgique, l’Irlande a fait savoir qu’elle se joignait au recours déposé par l’Afrique du Sud devant la Cour de justice internationale, accusant Israël de commettre un génocide dans la bande de Gaza. « I want to reiterate clearly what we witnessed on October 7 in Israël, and what we are currently seeing in Gaza, constitutes a blatant violation of international humanitarian law on a massive scale », a expliqué le ministre des Affaires étrangères de l’Irlande, Micheál Martin. En janvier, la majorité à la Chambre des députés a rejeté une motion déposée par Déi Lénk, le LSAP et Déi Gréng pour intervenir à La Haye. Le Luxembourg n’est pas si like-minded après tout.