Écofolies

d'Lëtzebuerger Land vom 14.06.2024

Le ciel est bleu et les festivaliers se rassemblent dans le parc verdoyant du Gaalgebierg. Verts, les organisateurs des Francofolies d’Esch-sur-Alzette entendent l’être jusqu’au bout. Depuis l’année dernière, le festival affiche le label Green Event, un logo attribué aux événements répondant à une soixantaine de critères de développement durable. Comme promis par leur charte environnementale, la mobilité douce a été encouragée avec, entre autres, des navettes entre Arlon, Metz, Nancy et Thionville et un élargissement des horaires de trains luxembourgeois. Sur place, une Green team œuvre à préserver la faune et la flore du Gaalgebierg, qui se situe en zone Natura 2000. La plupart des festivals proposent des gobelets réutilisables, mais rares sont ceux qui consignent l’ensemble de la vaisselle comme les Francos – une mesure de plus qu’ils se sont imposée depuis l’été dernier. Poubelles de tri, pailles comestibles, serviettes compostables, alternative végétarienne ou végane sur les stands de nourriture… Tout est fait pour limiter les déchets. Parmi les missions de la « brigade verte », celle de ramasser les derniers détritus du parc et de distribuer des cendriers écolos, de petits cylindres en bambou fermés par un bouchon de liège. Les cigarettes seront recyclées par l’association Shime.

Toilettes sèches entourées d’urinoirs masculins et féminins, cinquante pour cent de la signalétique réutilisée d’une année sur l’autre, eau potable mise à disposition grâce à un élargissement du réseau de la ville pour éviter les bouteilles plastique, accessoires sérigraphiés sur place pour éviter la surproduction… Les Francofolies cochent de nombreuses nouvelles cases en matière d’écologie, y compris la sensibilisation des festivaliers. L’association Environmental and Sustainability Education (ESE) proposait ainsi un Escape Game sur le tourisme durable. Dans ce jeu, les participants partent en vacances dans une destination de rêve ravagée par le tourisme de masse et, au fil de leur voyage, essaie de trouver des solutions pour améliorer la situation sur le plan éthique, sanitaire, climatique et de la biodiversité. Marie-Alix Dalle, une des membres de l’organisation, se dit « heureusement surprise de l’intérêt des visiteurs » qu’elle ne pensait pas voir, trop pressés d’aller aux pieds des scènes, se prêter au jeu aussi longtemps. Parmi les autres organismes, Foodsharing, s’engage à redistribuer les invendus des festivités. Il offrait aussi des smoothies gratuits produits à partir de fruits et légumes rejetés par les supermarchés.

Avec 40 000 visiteurs sur les quatre jours de festival (plus que la population eschoise !), contre 15 000 il y a à peine deux ans, les Francofolies grossissent chaque année. Et qui dit plus de monde, dit forcément plus d’impact sur l’environnement. À commencer par les moyens de transport utilisés par les artistes et festivaliers qui représentent jusqu’à 90 pour cent des émissions d’un tel événement. « Une empreinte zéro est impossible, mais chaque année on apprend et on essaie de faire mieux », soutient Hélène Lo Presti, chargée de communication des Francos.

Yolène Le Bras
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