Outre les têtes d’affiche que sont Shaka Ponk et David Guetta, Zaho de Sagazan, nommée en février dernier dans cinq catégories aux Victoires de la musique, a aussi fait vibrer les Franco. La star montante, à travers ses gestes désarticulés et ses syllabes qu’elle décroche précieusement, a exprimé sa grande sensibilité. Une hypersensibilité évoquée dans la fameuse Symphonie des éclairs que la chanteuse a entonné à notre grand plaisir. Si Zaho nous avait habitués à une certaine douceur, l’ambiance vire avec Ne te regarde pas, une invitation à lâcher prise et ne plus faire attention aux regards des autres. À chaque « lâche toi ! », la jeune chanteuse tournoie mais ne nous lâche pas, concluant en beauté avec la reprise d’une chanson qu’elle annonce « dans une langue proche de la langue d’ici » : 99 Luftballons.
Meute aura, sans surprise, ambiancé tout le public. La fanfare techno de Hambourg a enchaîné les morceaux avec, notamment, leur single de 2018 You and Me. Apashe, accompagné d’un orchestre de capuches noires, a livré une performance qu’on peut qualifier d’épileptique. Le producteur belge de musique qualifie son genre musical de « majestic » : un mélange entre musique classique et électro s’alignant avec les images diffusées, qui alternaient entre peintures de la Renaissance, statues grecques, visions apocalyptiques et ours armés de kalachnikovs (Uebok). Son show s’est terminé, pour les personnes les plus proches de la scène, par un pogo enflammé. Lost Frequencies, comme David Guetta, n’a pas cessé de sourire en nous balançant ses plus gros tubes et, bien sûr, nous étions « avec lui » pour Are you with me?…
Dimanche, Raphaël a provoqué les acclamations en enlevant sa veste, trouvant qu’il faisait « trop chaud dans ce pays » et a ravi le public avec son tube Caravane. Olivia Ruiz débordait d’énergie et chantait tantôt en français tantôt en espagnol, évoquant bien sûr la « femme chocolat » et les « crêpes aux champignons »… L’Impératrice a répandu sa vague lascive et électrique, nous envoûtant avec ses tenues et ses sons futuristes.
Du côté des artistes luxembourgeois, Maz Univerze a donné une prestation plutôt… énervée. Amenant le public, déjà sur le terrain pentu de la scène de la Clairière, à s’accroupir au ras du sol, il l’a fait se relever dans une explosion trash. Nombreux étaient aussi les festivaliers à être restés jusqu’à 2h du matin pour se balancer aux sons planants de Nosi. Et le DJ s’amusait sans aucun doute au moins autant que la foule. Enfin, Angel Cara, avec ses cheveux roux sur sa robe blanche donnait l’impression d’un ange tombé du ciel. Un ange, certes, mais un ange sombre. Avec des sons mélancoliques comme sortis des profondeurs, la jeune chanteuse est prometteuse. Elle mériterait sûrement un public plus large que celui de ce dimanche soir !