Présidentielles en France

Maux de droite, mots de gauche

d'Lëtzebuerger Land vom 04.05.2012

Bornes : quand elles sont franchies, il n’y a plus de limites. C’est la fuite en avant de celui qui n’a jamais su endosser l’habit du Président de la République et qui, tout au long de son quinquennat, n’a présidé qu’au délitement du consensus fragile autour des valeurs de la démo-cratie. Jusqu’au bout, Sarkozy voulait vendre ses réactions comme une action avec un parler (on n’ose dire langage) qui s’apparente au verlan de la « racaille » qu’il voulait éradiquer au kaercher. Celui qui n’utilise quasiment jamais le « ne » dans une phrase de négation et qui ignore l’imparfait du subjonctif n’aura bientôt plus besoin que du simple futur simple, genre : je serai battu dimanche.

Frontières : Après avoir aboli les frontières entre droite humaniste (mais non, ce n’est pas un oxymore) et droite facho, le pantin de l’Elysée veut les rétablir dans l’espace Schengen ainsi que dans la tête de ses électeurs.

Frontal : terme utilisé par les neurologues pour désigner un état pathologique causé par la destruction d’une partie du lobe frontal du cerveau. La maladie est caractérisée par une désinhibition du contrôle des émotions et un émoussement de l’intelligence. Il en résulte un comportement niais et puéril qui fait voter les frontaux pour le Front.

Urnes : d’électorales elles sont devenues funéraires le soir du premier tour en accueillant, comme les cendres de la démocratie, les bulletins non pas blancs, mais bruns. Du coup, Carla, ex-icône de gauche, a bruni au contact de son mari.

Blanc : couleur préférée de la mère Le Pen, qui a bu du petit lait durant toute la campagne électorale et qui clame sa préférence pour le vin blanc et la race blanche. Elle a bien évidemment appelé à voter blanc dimanche. Que voulez-vous, devenue rance, aux élections Marine est venue en pute.

Baise : au grand dam de ses amis, DSK s’est invité à l’anniversaire de son pote Julien Dray. Mais si l’ex Don Juan du FMI a tenté de baiser une femme de chambre, les Français se sont fait baiser par Sarkozy.

1er mai : la fête du muguet et du « vrai » travail a vu l’écart se resserrer entre les deux prétendants. Le « Non, mai !! » franc et massif infligé à Sarko au premier tour est aussi un « oui, mai » pour Hollande au second tour.

On s’en fout : état d’esprit des abstentionnistes dimanche prochain et commentaire à propos de deux nouvelles tombées la semaine dernière : la disparition des majorettes d’Esch-sur-Alzette et le nom de la future Grande-Duchesse de Luxembourg.

Yvan
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