Sustainable Talent
„In Luxembourg, let’s make it happen, with sustainable talent!“, lautet der knackige Slogan, mit dem der Dachverband der Arbeitgeberorganisationen UEL den politischen Parteien seine gestern veröffentlichten Wahlforderungen schmackhaft machen will. Sie orientieren sich an der mutmaßlich nachhaltigen Ausrichtung Luxemburgs, die DP-Finanzministerin Yuriko Backes auf sämtlichen Wirtschafts- und Finanzforen propagiert. „Talente“ sind inzwischen nicht mehr nur Einzelpersonen, in der neuen Kommunikation der UEL sind damit auch Unternehmen und der Geist öffentlich-privater Partnerschaften gemeint. Neu sind die meisten Forderungen nicht: Flexibilisierung der Arbeitsorganisation; stärkere Entscheidungsfindung auf Betriebsebene (ohne Gewerkschaften); mehr Home-Office, um Platz zu sparen. Zum jetzigen Zeitpunkt gewagt ist vielleicht die Forderung nach einer Anhebung des Rentenalters. Weil Luxemburg kaum über eigene „Talente“ verfügt, muss es sie bekanntlich aus dem Ausland „importieren“. Weil das Land offenbar sonst nicht viel zu bieten hat, gelingt das laut UEL vor allem mit Steuervergünstigungen und Prämien für Einzelpersonen und Betriebe. (photo : sb) ll
Happy Beki
Vor zehn Jahren wurde im Kanton Redingen das Regionalgeld Beki eingeführt. Allein letztes Jahr wurden über 246 000 Euro in Beki gewechselt, insgesamt sind es mehr als 1,72 Million Euro. Der Koordinator des Beki, Max Hilbert, erklärte gegenüber dem Wort, dass der Beki die Kreislaufwirtschaft im Kanton stärken soll, indem er eine regionale Kettenreaktion an Einkäufen unterstützt. Mehr als 100 Betriebe wirtschaften mit der Alternativwährung. Weil der Wert eines Beki zügiger verfällt, sollen seine Besitzer angehalten werden, den Beki im Umlauf zu halten und so regionales Wachstum zu fördern. Ein Beki wechselt somit sechsmal schneller den Besitzer als ein Euro. Max Hilbert vermutet, der Beki habe somit in den vergangenen Jahren einen Umsatz von bis zu 13 Millionen erwirkt. Der Ökonom Reinhard Loske betrachtet deshalb Komplementärwährungen als Mittel zur De-Globalisierung und zur Stärkung von Binnenökonomien, wenngleich sie bisher als „Nische in der Nische“ gelten. sm
« Dat kréie mir alles ugerechent »,
se félicitait François Bausch ce lundi lors d’une conférence de presse. Le ministre vert de la Défense parlait des 250 millions d’euros que coûtera le « Luxembourg Cyber Defence Cloud » sur les douze prochaines années. Ce projet, déposé le 13 février à la Chambre, est un le Luxembourg pour honorer son engagement vis-à-vis de l’Otan et augmenter son « effort de défense » à un pour cent du PIB d’ici 2028. Le Luxembourg mettra sur pied un cloud hypersécurisé réservé aux données militaires et exploité « avec le support de la NSPA », l’agence de soutien et d’acquisition de l’Otan (anciennement Namsa), basée à Capellen. Des pays baltes et scandinaves, mais également l’Allemagne, auraient déjà manifesté de l’intérêt pour cette « solution sur demande ». Les données seront hébergées sur des serveurs dans différents data centers. Le ministre précisant que ceux-ci seront gardés secrets mais qu’ils seront situés au Luxembourg (donc pas si secrets que ça). Le pays présente une densité extraordinaire en centres de données certifiés Tier IV, le nec plus ultra en termes de sécurité physique et de redondance, pour la plupart érigés par des établissements publics. Le responsable du projet, Ben Fetler, précise qu’à partir d’un certain niveau de classification, ces serveurs devront être gardés physiquement par des soldats. Une corvée souterraine sous les néons, qui s’annonce extrêmement monotone.
Les utilisateurs seront « prioritairement », voire de manière « presque exclusive » les alliés de l’Otan, a annoncé Bausch. Un « code éthique » devra formellement régler ce que ceux-ci pourront et ne pourront pas faire. Il sera ainsi interdit de lancer des cyber-attaques via les serveurs luxembourgeois. Or, puisque l’hébergeur, c’est-à-dire l’État luxembourgeois, ne peut avoir accès aux données encryptées, une telle offensive passera inaperçu jusqu’à ce que le pays visé réagisse. François Bausch a concédé qu’« en théorie », la future plateforme fera croître l’exposition du Luxembourg à des cyberattaques, tout en invoquant l’effet « dissuasif » exercé par l’article 5 du traité fondateur de l’Otan.
Les services du ministre Bausch se sont efforcés de souligner « la réduction de l’empreinte écologique ». Les serveurs seront alimentés par de l’énergie garantie verte et la chaleur produite sera réutilisée pour alimenter le chauffage urbain. C’est la synthèse vert-khaki. Parmi les exemples d’utilisations cités figurent le stockage d’images satellitaires et leur analyse par des programmes d’intelligence artificielle. La Cyber Defence Could devrait être opérationnelle d’ici 2027. Selon Ben Fetler, trois personnes y travaillent actuellement à la direction de la Défense et une quinzaine à la NSPA. « Nous n’allons pas devoir recruter cinquante personnes », a-t-il dit, le gros du travail étant externalisé à des fournisseurs. Interrogé sur le nombre de cyberattaques en provenance de Russie, Fetler a botté en touche : Si les attaques ont bien augmenté, il ne serait pas toujours possible d’en déterminer avec certitude la provenance. bt
Retour à Riyad
Quinze entreprises luxembourgeoises ont participé cette semaine à une mission économique en Arabie Saoudite, organisée par l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex) en collaboration avec la Chambre de commerce du Luxembourg. En amont de ce voyage, le ministère de l’Économie avait donné la consigne à ses fonctionnaires de s’en tenir aussi éloignés que possible, human rights due diligence oblige. En décembre face au Tageblatt, le directeur de la Chambre de commerce, Carlo Thelen, avait brièvement fait allusion ce voyage en Arabie saoudite, glissant : « Dieser Mission wird sich wohl kein Politiker anschließen. » Ce samedi, alors que la délégation belgo-luxembourgeoise atterrissait au royaume des Saouds, deux hommes y étaient exécutés. (Le premier avait été condamné pour avoir tenté de faire exploser une installation pétrolière, le deuxième pour avoir « commis de force un acte de sodomie obscène » sur des mineurs, selon Saudi Press Agency.) La visite de cette semaine fait suite à une mission en mars 2022. 26 patrons et managers luxembourgeois avaient alors pris l’avion pour Riyad. Au lendemain de leur arrivée, 81 personnes étaient exécutées pour « terrorisme » par le régime saoudien. Un macabre record qui avait créé un certain malaise chez la Chambre de commerce. Le retour, une année plus tard, à Riyad ne devrait pas arranger les relations avec le ministre de l’Économie. Celles-ci ne sont pas au beau fixe. Fin janvier, Franz Fayot s’était indigné sur son compte (ministériel et officiel) Twitter contre l’institution patronale et son ex-président, Luc Frieden, reconverti en Spëtzekandidat : « Ech weess op alle Fall haut a wat fir enger Qualitéit de Präsident vun der Chambre de commerce, Luc Frieden, sech geäussert huet, wéi hien [...] eng reng opportunistesch Handelspolitik gefuerdert huet. Nämlech als CSV-Spëtzekandidat. Dat ass een inakzeptaeble ‚mélange des genres‘ ». Ambiance. bt
0,2%?
Laut Berechnungen des Statec fällt in Luxemburg erstmal, der Gender-Pay-Gap zugunsten der Frauen aus – auf den Stundenlohn berechnet. Im Durchschnitt verdienen Frauen 0,2 Prozent pro Stunde mehr als Männer. Damit ist Luxemburg das einzige Land, in dem der Indikator einen Vorteil für Frauen festhält. Auch in Slowenien, Polen und Rumänien sind die Gehaltsunterschiede zwischen den Geschlechtern gering. Hoch sind sie dagegen in Deutschland, Österreich und Estland. Gegenüber Radio 100,7 erläutert der Statec-Mitarbeiter Paul Reiff, dass Frauen im Durchschnitt höhere Abschlüsse absolvieren und in Luxemburg in gut bezahlten Jobs stark vertreten sind, wie in der Bildung, dem Gesundheits- und Finanzwesen. In den höchsten Gehaltsklassen und Leitungsfunktionen sind allerdings Männer überdurchschnittlich vertreten. Das liegt wohl an einer Buddy-Kultur in Führungsetagen und daran, dass Karrieren von Frauen aufgrund von Mutterschaftsurlauben und Erziehungsanforderungen im Schnitt weniger linear verlaufen. Rechnet man die Prämien und den Mehrwert hinzu, die Männer aufgrund von Vollzeitposten erwirtschaften, stelle man Paul Reiff zufolge zudem fest, dass Männer aufs Jahr betrachtet mehr verdienen. Die Salariatskammer zeigte sich ihrerseits am Dienstag unbeeindruckt von den Statec-Berechnungen, denn das Lohngefälle würde nicht zwischen Männern und Frauen mit ähnlichen Ausgangspositionen berechnet werden, wie Alter, Abschluss und Art des Arbeitsvertrags. Sie urteilt deshalb: „Das unbereinigte Lohngefälle spiegelt daher nicht wirklich die Lohnungleichheit zwischen Männern und Frauen wider.“ Im Tageblatt schreibt Jessica Oé, es brauche immer noch die Proteste am 8. März. Nicht nur wegen Geldfragen, sondern vor allem wegen um den Anspruch auf Qualitytime zu verteidigen: In 78 Prozent der Fälle sind Frauen für den tagtäglichen Haushalt zuständig. Männer haben mehr Zeit für ihre Privatinteressen und Vereinsleben: In der Kategorie der 27-40-Jährigen sind 30 Prozent der Männer in einem Sportverein und nur 17 Prozent der Frauen. sm
Déisäit der Musel
Des deux côtés de la Moselle, les communes se voient confrontées aux mêmes effets qu’engendre la « métropolisation » du Grand-Duché : croissance démographique, pression sur les infrastructures publiques et envolée des prix immobiliers. Or, les réponses politiques qu’y apportent les édiles allemands s’avèrent plus audacieuses que celles de leurs collègues luxembourgeois. Le Ortsverein SPD de Schweich, une commune de la Rhénanie-Palatinat à trois quarts d’heure de route de Luxembourg-Ville, vient de pondre un très fouillé « Wohnungsmarktbericht ». Sa lecture s’avère instructive. Notamment parce que le voisin luxembourgeois y joue un des rôles principaux. L’attractivité de la bourgade bucolique s’explique ainsi par la « sehr gute Erreichbarkeit des Luxemburger Arbeitsmarktes für Berufspendler » (soit par la A64, soit par le train direct). Une « Lagegunst » qui engendrerait une « ausgeprägte Konkurrenzsituation zwischen Einheimischen und potentiellen Zuwanderern, die in Luxemburg arbeiten ». La commune veut répondre de manière volontariste à la spéculation sur le foncier : « Seit einigen Jahren besteht im Schweicher Stadtrat Einvernehmen, neue Wohnbauflächen nur noch dort auszuweisen, wo es der Stadt vorher gelingt, die Flächen zu erwerben. Dieser Erwerb erfolgt derzeit zu einem ‚Einheitspreis‘ von 80 Euro pro Quadratmeter. Gemessen am Bodenrichtwert für eine landwirtschaftliche Nutzfläche ist dies viel Geld. Gleichzeitig wird aber die Erwartung auf deutlich höhere Spekulationsgewinne im Keim erstickt. » Dans la population locale, on rencontre par contre la même réticence vis-à-vis de l’emphytéose qu’au Luxembourg : « Erfahrungen […] zeigen jedoch, dass dieses Instrument hier in der Region häufig auf Vorbehalte stößt », lit-on dans le rapport du SPD local. Il fait également une radiographie des prix du foncier des deux côtés de la Moselle. Entre les communes voisines, les écarts sont énormes : 850 euros le mètre carré à Grevenmacher, contre 320 à Kontz, 950 à Remich contre 270 à Sarrebourg. bt