Au lieu de dire « c’est la faute à Bruxelles », la ministre de l’Agriculture, Martine Hansen (CSV), devra bientôt dire : « c’est la faute à mon cousin ». Ursula von der Leyen a dévoilé le casting de sa nouvelle commission ce mardi, et Christophe Hansen se voit attribué le portefeuille de l’Agriculture. Le Premier ministre, Luc Frieden, s’est montré satisfait. Il s’agirait d’« un poste important pour le Luxembourg et l’Europe ». Fils d’agriculteurs dans l’Ösling, et formé en géophysique, Hansen décroche le poste européen qu’il convoitait. (Entre 1992 et 1995, le Luxembourgeois René Steichen occupait déjà ce portefeuille.) Hansen est l’un des seuls politiciens CSV à disposer d’une expertise sur les sujets « verts », ce qui ne fait pas de lui un écolo, loin s’en faut. Mais son profil technocratique rassure jusque chez la Verte Tilly Metz.
Pour Nicolas Schmit, c’est une très longue partie de poker institutionnel qui se termine. Il a joué toutes ses cartes et perdu. Les sociaux-démocrates l’abandonnent, après avoir fait longuement campagne pour lui. Du coup, « Euronico » se lâche, laissant libre cours à ses frustrations (qui sont proportionnelles à ses ambitions). « J’ai retrouvé ma liberté et je vais en user », menace-t-il dans Le Quotidien. Ces derniers jours, il a fait le tour des médias pour dire tout le mal qu’il pense du Premier ministre. Petit florilège : « De Luc Frieden huet ni ee ganz groussen europäesche Geescht bewisen » (Radio 100,7). « Wann een natierlech […] ee Verspriechen un ee Parteikolleeg iwwer europäesch Prinzippien setzt, dat seet ganz vill iwwert d’Attitüd zu Europa... Mee och dat wonnert mech net vum Här Frieden. » (RTL-Télé). Il aurait pu décrocher un « bedeutsames Portfolio », assure-t-il au Tageblatt. Seulement voilà : « Dieses Argument hat Herrn Frieden offenbar nicht gereicht ». Il exprime sa gratitude au chancelier allemand : « […] insbesondere der Kanzler Olaf Scholz [hat] sich ganz konkret sowohl bei Luc Frieden als auch bei Frau von der Leyen eingesetzt ». Finalement celle-ci ne lui aurait proposé qu’un « prix de consolation », un poste comme « envoyé spécial » qu’il aurait refusé : « Ech hunn dat absolut affrontéiert fonnt. Ech hu fonnt, datt dat eigentlech ënnert menger perséinlecher Dignitéit wier », dit-il à Radio 100,7. L’inimitié entre Schmit et Frieden remonte à loin : En 2010, le socialiste avait été le premier parmi les membres du gouvernement à critiquer ouvertement l’austérité prônée par celui qui était alors le dauphin chrétien-social.