Serait-ce la nouvelle devise des scribouillards de L’Essentiel ? Nos lecteurs à nous qui restent attachés à leur journal favori qui continue, semaine après semaine, à se faire fort de tirer « l’actualité du flou » ne peuvent que s’indigner (le mot est à la mode) de ce que le quotidien de la rue du Canal se soit payé le Lux … de replonger cette actualité dans le flou. Ces lecteurs-là ont dû se sentir floués en découvrant sur le site du quotidien gratuit l’ancien ministre des transports rayé d’une photo le montrant en compagnie de Flavio Becca. Les journalistes d’Editpress, dont les journaux, Tageblatt en tête, se veulent être le porte-parole de la gauche démocratique, qui ont lutté contre le goulag et pour l’émancipation du tiers monde et des pays non alignés, qui applaudissent à la création d’un État palestinien (au prix, il est vrai, de maints dérapages antisémites et xénophobes), viennent d’avoir recours aux pires méthodes staliniennes en manipulant leurs documents, faisant ainsi une belle publicité « posthume » à la récente exposition Bilder, die lügen du Musée d’Histoire de la Ville. Il n’y a pas photo et en tripotant l’image photographique, on en vient immanquablement à détruire sa propre image. Oh certes, on n’en est plus aux méthodes artisanales de la vieille photo argentique. À l’ère du numérique, point besoin de retoucher la photo, il suffit simplement de la changer.
Exit donc l’ancien ministre de l’environnement derrière l’entreprenant entrepreneur : il n’y a désormais plus qu’une oreille (même pas une paire) pour témoigner de la fanto[-]matique présence de Lucien Lux et cet appendice n’est pas sans rappeler la fameuse chaussure d’Alexandre Dubcek que les sbires de Staline avaient oublié de gommer avec la silhouette de l’artisan du printemps de Prague. Mais en commettant ce lapsus, les journaleux de L’Essentiel voulaient peut-être simplement signifier à l’imprudent ex-ministre qu’à force de trop écouter la vox populi, il finira bientôt par ne plus entendre les voix de l’électeur. Représenter le chef de fraction des parlementaires socialistes par son oreille, c’est prendre la partie pour le tout et cela s’appelle, dans le jargon analytico-linguistique, une métonymie. Nous avons bien dit la partie et non pas les parties car, comme l’a chanté à peu près le regretté Brassens, les censeurs de L’ Essentiel, par bonheur, n’en ont pas. Pour leur forfait, ils ne risquent donc pas d’être châtrés.
Ils ne devraient pas, par contre, s’arrêter en si bon chemin. Pourquoi ne pas réécrire alors l’histoire du dernier Tour de France ? En faisant disparaître Cadel Evans de la photo du podium des Champs Elysées, ils feront gagner l’épreuve aux frères Schleck et les malheurs de Flavio et de tous les obligés qui becquetaient avec lui s’arrêteront comme par enchantement.
PD, pardon PS qui n’a rien à voir : Les élections communales risquent d’être annulées à la ville de Luxembourg, le parti démocrate ayant aligné 28 candidats, un de plus donc que le nombre de sièges à pourvoir. Aidez la présidente du bureau de vote central à chercher l’intrus …