…ing bank
« My focus since becoming CEO is on the ‘how’ I want ING to deliver a superior customer experience », écrivait Michael Burch dans le rapport annuel 2022 d’ING Luxembourg, le dernier publié en date. « Banking is a relationship just like any other, and the best relationships are those in which people feel valued, confident, empowered and in control », poursuit-il. Mais ça, c’était en 2022. En 2024, ING vire ses petits clients. « ING arrête ses services de banque de détail au Luxembourg », a annoncé l’établissement ce mercredi soir après plusieurs jours de rumeurs et de mécontentent.
Mardi, L’Essentiel parlait de 40 000 comptes clôturés. Si l’on réconcilie avec les données parues dans le dernier rapport annuel publié, celui de 2022, c’est deux tiers de la clientèle de détail. Le gratuit précisait que les titulaires de comptes éjectés gagnent moins de 5 000 euros par mois et disposent de moins de 50 000 euros d’épargne. La banque n’a pas confirmé ces données, mais a indiqué mercredi que ceux qui avaient souscrit à un crédit logement ou qui avaient un portefeuille d’investissement ne devaient pas chercher un autre établissement.
L’incompréhension de la clientèle a envahi les médias. Le thème a été saisi par tous les partis ou presque via des questions parlementaires. Sur 100,7 jeudi matin, le directeur de l’ABBL, Jerry Grbic, relate que les banques généralistes locales ne sont pas équipées pour accueillir des milliers de clients endéans quelques jours, notamment eu égard aux procédures anti-blanchiment (KYC). Sur son site internet, la Spuerkeess affiche depuis mardi un bandeau spécial pour les clients expulsés d’ING qui souhaitent rejoindre la banque publique. « Nous nous réjouissons de vous aider », écrit la BCEE. Sur X, mardi soir, le ministre des Finances Gilles Roth informait avoir remonté les bretelles du directeur d’ING, Michael Burch, dans la matinée. « Je lui ai dit que j’attendais d’une banque une communication claire et des solutions précises pour les clients », a écrit le chrétien-social. Son collègue de parti, Laurent Mosar s’était inquiété de l’image du centre financier luxembourgeois que renvoyait une banque qui méprisait ainsi ses clients.« La décision de ING, aussi bien au niveau de la forme que du fond, est non seulement totalement incompréhensible et inacceptable, mais risque de porter gravement préjudice à la réputation de la place financière », écrit-il sur Linkedin. La banque pensait-elle se débarrasser de milliers de clients ni vu ni connu ? « ING reconnaît avoir sous-estimé l’impact de la communication », lâche-t-elle mercredi. La filiale luxembourgeoise du groupe bancaire néerlandais n’a pas encore communiqué ses résultats localement. Dans le rapport de la maison-mère, on constate qu’ING Luxembourg a presque doublé son bénéfice : 349 millions d’euros avant impôt en 2023 contre 180 en 2022. ING emploie 985 personnes au Luxembourg. Les syndicats sont en alerte pour l’éventuelle casse sociale générée par le revirement stratégique. pso
Avant la fusion
Le 5 juin commenceront les négociations portant sur un plan social chez UBS et Credit Suisse, deux entités en voie de fusionner, informent Jean-Jacques Rieff, vice-président du syndicat Aleba face au Land mardi. Le plan social porte sur 65-75 personnes en 2024 et potentiellement encore la même chose l’année suivante, en fonction de la conjoncture, communique le syndicaliste. Une telle revue à la baisse des effectifs interviendra avant le bouclage de l’absorption de Credit Suisse par UBS. « Si vous faites un transfert d’entreprise, alors les anciens salariés de la société absorbée sont protégés dans les deux années suivantes », précise Jean-Jacques Rieff. Les deux entités emploient 900 salariés. pso