Le dernier Mohican : onze ans après le lancement du GSM au Luxembourg, CMD est le seul revendeur LuxGSM indépendant qui a survécu. Même si les P[&]T détiennent une minorité de blocage dans le capital, la société vole toujours de ses propres ailes. Bien que remis en cause par moments, le modèle du service provider qui n’opère pas de réseau propre et se contente de revendre les capacités d’un opérateur, reste valable aux yeux d’Yves Gordet, directeur général de CMD : « Dès le début, les P[&]T ont reconnu qu’ils n’ont pas la même dynamique commerciale et ne peuvent pas réagir aussi vite que les petites structures des service providers. » Et plus la concurrence est grande sur le marché, plus ce constat gagne en valeur. La marge de manœuvre d’un revendeur est toutefois limitée comparée à celle d’un opérateur. Il peut certes offrir gratuitement des minutes d’appel, mais devra les régler à son fournisseur. Un opérateur dispose d’une plus grande flexibilité sur ce plan. Pour se différencier, il faut donc jouer d’autres cartes que la guerre des prix pure : « Tout est dans le service, selon Yves Gordet. Un portable, on peut l’acheter partout. Chez CMD, nous offrons une prise en charge continue du client. Ça commence au magasin, où il y a l’espace nécessaire pour un conseil personnalisé. Un bon service n’est pas possible si vous êtes debout alors que vingt autres clients attendent leur tour. » CMD compte aujourd’hui six shops dédiés à travers le pays et collabore avec le distributeur Hifi International. La logique de service est prolongée par des formations organisées par CMD, par exemple pour des utilisateurs âgés (plus une place de libre jusqu’en septembre) ou encore relatives aux fonctions multimédias des téléphones. La société, qui compte 94 collaborateurs, installe aussi des équipements mains-libres dans les voitures. CMD met un accent particulier sur les services aux entreprises : gestion de parcs de mobiles entiers, facturation sur mesure, éventuellement partagée entre employeur et salariés, voire la fourniture de téléphones permettant des communications cryptées. « Je ne pense pas que quelqu’un d’autre offre la même panoplie de services, assure Yves Gordet. Nous veillons à être au top dans ce domaine. » Comme Mobilux, l’autre revendeur LuxGSM, CMD subventionne de-puis ses débuts la vente de téléphones portables. En se liant par abonnement pour douze mois au service provider, le client peut acheter un appareil à un prix réduit. CMD est sans doute l’acteur qui pousse ce concept le plus loin sur le marché. La dernière baisse des tarifs par Tango ne semble pas inquiéter outre-mesure Yves Gordet. Jusqu’à présent, CMD n’a pas riposté. « Nous avons une approche différente de Tango, explique le responsable. Nous offrons un package complet, y compris l’abonnement, le communications et le portable. » Un abonnement standard coûte 12,40 euros par mois pour un prix minute de 12,40 cents. CMD annonce aujourd’hui quelque 60 000 abonnés et 23 000 clients avec carte pré-payée. Cette prépondérance des abonnements constitue une particularité de la société. « Nous ne chassons pas des parts de marchés, explique Yves Gordet, nous voulons fournir un service avant tout. » L’UMTS n’est pas encore un sujet pour CMD sur le plan commercial. On se limite pour l’instant aux tests et on cherche des partenariats, dans le cadre de LuxGSM, avec des fournisseurs de contenu. Yves Gordet espère ainsi beaucoup de l’alliance entre LuxGSM et Vodafone. Elle devrait permettre d’élargir la palette de services offerts. Du côté de la clientèle professionnelle, on pourra offrir des tarifs plus compétitifs et homogènes au niveau international. Dans un marché jugé saturé, CMD attend la croissance surtout du côté des services. « Un GSM n’est par sa complexité pas un produit self-service, » selon Yves Gordet.
Kategorien: Telekommunikation
Ausgabe: 06.05.2004