Après l’Occupation, Mgr Joseph Laurent Philippe prétendait avoir adopté une « défense élastique » face aux nazis. Le Prince Félix et le Nonce Micara restaient très dubitatifs, comme le révèlent des archives du Vatican récemment rendues accessibles

L’Évêque silencieux

L’évêque Joseph Philippe (centre) entouré de Mgr Louis Hartmann et de l’abbé Jean Origer, à la sortie de l’église Saint-Joseph à
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d'Lëtzebuerger Land vom 05.04.2024

Le 22 juillet 1944, le Prince Félix1, époux de la Grande-Duchesse Charlotte, en exil à Londres, envoya au Pape Pie XII une lettre de huit pages qui commençait ainsi :

« Très Saint Père, Votre Sainteté m’excusera si je fais usage de la permission qu’elle m’a donnée jadis de me servir dans ma correspondance privée avec votre Sainteté d’une forme non officielle. Je demande également pardon pour le papier qui n’a pas la grandeur voulue, mais je me trouve dans l’impossibilité de m’en procurer d’autre, due aux restrictions imposées par la guerre. »2

Le prince donna au Pape des « nouvelles réconfortantes au point de vue moral de [son] peuple », évoqua l’« exemple magnifique donné par le clergé dans son ensemble », fournit des détails sur les tortures subies par les abbés Origer et Esch et parla des déportés qu’il estimait à plus de 35 000 personnes.3 Il termina son rapport en exprimant «son très vif regret que nous ne savons absolument rien de Mgr. l’Évêque de Luxembourg »4.

« Depuis le 10 mai 1940 jusqu’à ce jour pas un mot de signe de vie de sa part. Je suis certain que votre Sainteté comprendra que nous sommes profondément blessés par cette attitude de Mgr. l’Évêque. Je crois savoir qu’il avait l’occasion de nous faire parvenir une parole réconfortante, comme plusieurs de ses subordonnés ont eu le courage de le faire par des voies un peu plus dangereuses que celles qui étaient à la disposition de S. Excellence Mgr. l’Évêque. Je crois que la Grande Duchesse et moi avons toujours, au moins essayé, de donner l’exemple et que nous n’avons pas mérités d’être abandonnés de sorte par votre Évêque. »

Ce qui ne devait être qu’une correspondance privée prit la forme d’un véritable réquisitoire contre le prélat incriminé. « Il y a deux ans que j’avais ce grief sur le cœur sans oser l’écrire à votre Sainteté par crainte de lui créer des difficultés. » La lettre était signée : « De Votre Sainteté le très obéissant et dévoué fils Félix de Luxembourg. »

La réponse du Pape fut rédigée le 1er septembre 1944, validée le 14 septembre 1944 par Mgr. Montini, secrétaire d’État de Pie XII et futur Pape Paul VI, et parvint le 27 novembre 1944 au Nonce Apostolique William Godfrey à Londres, où se trouvait le prince Félix depuis son retour de Luxembourg, où il avait participé à la libération du pays. La réponse du Pape fut négative :

« En ce qui concerne Mgr. l’évêque de Luxembourg, le regret de Votre Altesse Royale d’avoir été si longtemps sans nouvelles de lui est certes bien compréhensible. Il est même à Nos yeux une preuve de plus du prix que vous attachez à entretenir de bons rapports avec le pasteur du diocèse, et nous pouvons vous assurer que celui-ci, de son côté, a témoigné plus d’une fois du sûr et fidèle attachement qu’il nourrit envers la Souveraine et la famille grande ducale. Sa longue maladie, et le souci d’épargner au diocèse et à la religion dans le Grand-Duché les rigueurs de l’occupant – dans le cas, nullement improbable, où celui-ci aurait saisi ses lettres – sont peut-être la cause de ce silence. »5

Après la Libération, l’Évêque reprit toute sa place à la tête de l’évêché et trouva le temps d’organiser sa défense6. Il fallut attendre la fin de l’offensive allemande sur les Ardennes, pour voir l’affaire Philippe rebondir. Le 18 avril 1945, le Nonce Micara se rendit en visite à Luxembourg pour entendre l’Évêque. Le 21 avril 1945, il envoya son rapport au Cardinal Tardini, responsable des Affaires Externes au Secrétariat d’État du Pape. Ce rapport, nous le reproduisons ci-dessous dans sa quasi-intégralité :

« Monseigneur Philippe, dès qu’il me fut présenté, commença une sorte de défense, de son travail que personne ne lui avait demandée. Il avait été, me dit-il, malade pendant tout le temps de la guerre, et d’autre part, la situation de l’évêque de Luxembourg avait été aussi délicate et épineuse que jamais, les intentions de l’occupant si hostiles, les dangers de graves représailles contre le diocèse si réels, et parfois imminents, comme ceux d’un coup de force contre la personne de l’évêque, qu’il avait dû faire preuve d’un tel tact, d’une telle prudence extrême... qu’il avait dû se faire presque ignorer pour ne pas attirer sur lui l’attention mal disposée de l’occupant... »

« J’interrompis Monseigneur pour lui dire que j’appréciais ce qu’il me disait, mais que cela me paraissait un peu déplacé, puisque pas la moindre remarque n’était sortie de ma bouche sur lui ou sur son travail. C’est exact, a-t-il répondu : Il m’a remercié et s’est calmé. »

« Mais ses paroles m’avaient frappé, à tel point que le Ministre d’État, M. Dupong7, un excellent catholique, qui est venu me voir après Monseigneur, s’est étonné de ce que l’Évêque m’avait dit. […] C’est le préambule, me répondit le ministre, que Monseigneur fait avec tous ceux qu’il voit après la guerre. Il connaît les critiques qui ont été faites et qui sont faites à son égard. Il a reçu, semble-t-il, de nombreuses lettres également de son clergé et craint, dans le cas présent, qu’elles ne soient parvenues au Saint-Siège. J’ai dit à Monseigneur Philippe que je lui serais très reconnaissant de m’écrire un petit rapport sur la situation du diocèse après la guerre, sur les dévastations et les dégâts qu’il a subis, ainsi que sur l’état d’esprit de la population. »

« Le lendemain, Monseigneur me renvoyait le ‘pro-mémoire’ que je joins en copie et dans lequel sont énumérées les mesures prises par l’occupant, mesures gravement préjudiciables non seulement à l’ordre civil et politique du Grand-Duché, mais aussi à l’Église et à la liberté religieuse. »

« Comme vous le verrez, Monseigneur Philippe a également donné, dès le début, le caractère d’une justification de ses actes, justification que personne ne lui a demandée. C’est que, malgré ses affirmations répétées, l’opinion générale au Luxembourg, et Monseigneur le sait, est qu’il n’a jamais osé, ni par écrit, ni par la voix, dire un seul mot de protestation contre les injustices et les cruautés commises par l’occupant. »

« Il a tout accepté : les dispositions les plus vexatoires n’ont suscité aucune réaction de la part de l’autorité diocésaine, et ceux qui en ont été les victimes – prêtres emprisonnés et déportés ; religieux expulsés ; séminaristes expulsés et transférés d’office au séminaire de Trèves, etc. – il n’a jamais prononcé un seul mot de désapprobation à l’égard de ceux qui les ont fait souffrir, ni un seul mot de sympathie ou d’encouragement à leur égard. C’est l’évêque de Trèves qui a élevé la voix dans sa cathédrale pour protester contre l’expulsion des séminaristes de Luxembourg et la fermeture du Séminaire. »

« La liquidation des biens ecclésiastiques et la suppression des associations propriétaires, y compris celle de l’évêché, ainsi que le séquestre des biens des fabriques d’église, etc. n’ont pas suscité un seul mot de désapprobation de la part de l’évêque. Ce dernier a non seulement toléré en silence la confiscation de la presse catholique, mais il a également admis – sans un mot – que les ordres de l’autorité occupante fussent publiés dans le bulletin officiel du diocèse. »

« Ces faits et d’autres m’ont été rapportés avec amertume par le chef du gouvernement luxembourgeois et le ministre des affaires étrangères. Elles sont sur toutes les lèvres, surtout celles du clergé. La Grande Duchesse elle-même m’en a parlé très délicatement, tandis que le Prince Consort en a parlé très ouvertement. »

« Monseigneur Philippe, pendant la guerre, a joué au malade ; malade d’une maladie providentielle, comme il dit, puisqu’il est maintenant très bien portant, mais qui l’a alors complètement isolé de ses diocésains. Pendant toute la durée de la guerre, il n’a pas écrit une seule lettre pastorale, il n’a pas prononcé un sermon, mais même pas le plus bref des discours, même pas à l’occasion de sa confirmation, qui a été administrée à un moment ou à un autre, exceptionnellement, dans quelque paroisse. »

« Il vivait dans la crainte de se compromettre, de se brouiller avec les Allemands. Il ne manquait pas de gens pour souligner l’attitude énergique des évêques d’Allemagne et de Hollande, qui étaient dans les mêmes conditions et peut-être pires. […] Depuis la Libération, Mgr Philippe multiplie les écrits, notamment dans le journal catholique de Luxembourg. Ils visent tous à justifier son œuvre, à démontrer que sa tactique était la bonne, que ‘l’évêque qui ne parle pas’, comme l’appelaient les Allemands, avait raison. Surtout, il tend à insinuer que sa façon de faire était connue et approuvée par le Saint-Siège, qu’il mettait scrupuleusement au courant de tout. »

« Quant à l’exposé que je joins, Vous en jugerez et en détecterez l’intention et les contradictions. Inutile d’ajouter, après cela, que le prestige de Monseigneur, qui n’a jamais été très grand, est très diminué, surtout, ce qui est très dangereux, auprès du clergé. Il a donné et donne encore l’impression d’une personne qui n’est pas à la hauteur de sa tâche, et il ne fait pas le moindre effort pour gagner une quelconque sympathie. (...) »8

Le verdict du cardinal était sans appel. L’Évêque Philippe était, selon lui, un malade imaginaire, un tricheur, un incapable et il avait tout accepté. Ce n’étaient pas les milieux anticléricaux qui le disaient, mais la Grande Duchesse, le Prince Félix de Bourbon-Parme, les ministres catholiques et de nombreux membres du clergé.

Mgr. Philippe remit au Cardinal un mémoire de dix pages au titre pathétique « Le Calvaire du Diocèse de Luxembourg sous la Botte Allemande ». Nous en citerons les conclusions :

« 10 mai 1940. (…) L’Évêque reste à son poste. Il nomme un vicaire général et donne par écrit à deux autres prêtres les pouvoirs nécessaires pour l’administration du diocèse au cas où lui-même serait empêché d’exercer ses fonctions. […] Il s’abstient de toute relation, fût-ce de simple politesse, avec l’occupant. La fureur des autorités allemandes, déconcertées par l’attitude de ‘l’évêque silencieux’, dont elles sentent partout la résistance opiniâtre mais trop fine pour offrir une prise à leurs paragraphes, justifie à elle-seule la politique adoptée. Les événements confirment ce jugement. Grâce à cette prudente et habile diplomatie, il a été possible de maintenir durant toute l’occupation les cadres du diocèse – seul organisme national subsistant – et de sauver dans toute la mesure du possible la substance de l’Église catholique du Luxembourg. »

« Quant aux empiétements des Nazis sur les droits de l’Église, l’Évêque partageait trop l’absolue confiance de ses compatriotes dans la victoire finale des armées alliées pour ne pas y voir une épreuve passagère et un épisode sans lendemain. Dans ces conditions il était de bonne politique de se taire et d’attendre dans toute la mesure du possible, et même céder apparemment dans des questions d’importance secondaire, plutôt que de relever chaque défi et d’engager à tout propos des discussions politiques. »

« Si d’aucuns auraient préféré voir leur évêque jouer au martyr, les événements ont pleinement justifié la politique adoptée par le chef du diocèse. Grâce à sa ‘défense élastique’, rien d’irréparable ne s’est accompli. L’existence du diocèse a été sauvée […], le clergé a pu remplir ses fonctions […], le culte a été maintenu, […] les biens d’église ont été sauvés […]. Le rôle le plus ingrat était dévolu au chef du diocèse lui-même. Aux souffrances physiques et morales dues aux luttes incessantes avec un adversaire sans foi ni loi, il faut ajouter l’incompréhension que sa manière d’agir risquait de rencontrer chez certaines de ses ouailles moins au courant de la situation réelle. Pourtant combien plus facile n’eût-il pas été pour l’Évêque de jeter un défi public à la face des Nazis et de se laisser exiler ou même incarcérer, abandonnant le diocèse à la désagrégation et à la vengeance de l’agresseur. »9

Qui avait raison, le Cardinal ou l’Évêque ? Mgr. Philippe avait-il sauvé l’essentiel, c’est-à-dire les cadres, les biens et le culte en cédant sur l’accessoire, les prières publiques, la presse catholique, les grandes processions, les couvents, l’enseignement religieux à l’école ? Qu’entendait-il par défense élastique ? Se taire et attendre ?

L’Evêque n’avait peut-être pas collaboré. Il avait protesté, mais silencieusement, secrètement, reclus dans sa maison, exilé volontaire, en retrait mais pourtant en communication indirecte avec l’ennemi par l’intermédiaire de son secrétaire, Mgr Hartmann. Il a négocié avec les nazis, mais à partir d’une position de faiblesse. Pour exiger et réclamer ? Ou pour céder et recevoir des instructions ?

A-t-il renié les abbés Origer et Esch au moment de leur incarcération en septembre 1940 ? A-t-il fait ses adieux aux curés expulsés en mai 1941 ? A-t-il dit un seul mot sur la persécution des juifs ? A-t-il conseillé aux jeunes gens appelés sous les armes à se cacher et a-t-il exhorté les curés à apporter les secours de l’Église aux réfractaires ? Non, dit-il, il partageait la confiance absolue de ses compatriotes dans la victoire finale des armées alliées pour dire ou faire quoi que ce soit. Il préférait risquer l’incompréhension plutôt que jeter un défi public à l’occupant ou jouer au martyr. Son héroïsme a été de rester à son poste.

Par sa défense, l’Évêque silencieux accuse et s’accuse. Il accuse ceux qui ne sont pas restés à leur poste, ceux qui sont partis en exil et ceux qui ont préféré jouer au martyr. Il met en évidence son choix de l’inaction et de la non-résistance et révèle l’existence de deux conceptions au sein de l’Église avec d’un côté la hiérarchie et les notables prêts à toutes les concessions et de l’autre côté une Église combattante, militante et résistante, proche des soucis du peuple catholique.10

L’Évêque resta à son poste et le voile du silence recouvrit les faits et gestes de l’évêque silencieux. L’Église n’avait pas l’habitude de laver son linge sale en public et Mgr Philippe n’avait finalement fait que suivre que l’exemple de Pie XII, aussi silencieux que lui11.

Les archives du Vatican

Depuis 2020 les archives du Pontificat de Pie XII sont enfin accessibles aux chercheurs. Dans le cadre d’une tournée de prospection pour l’Université du Luxembourg, Denis Scuto a rendu visite à la Cité du Vatican et a ramené un important trésor d’archives sur la période de la Deuxième Guerre mondiale. Les documents en question appartiennent au fonds de la Nonciature en Belgique et du Secrétariat d’État du Pape et sont classés sous les cotes 7512 et 7514. Il s’agit de 43 documents qui concernent la période de mai-juin 1940 (départ de la Grande Duchesse et appel au retour de la Grande Duchesse), celle de 1941-1944 (correspondance du gouvernement en exil avec le Vatican) et celle de 1944-1945 (rôle de l’évêque Philippe, l’affaire Pierre Prüm, la menace communiste).

1 Le Prince Félix de Bourbon Parme (1893-1970) était le frère de l’impératrice d’Autriche et des prince Sixte et François-Xavier, prétendants au trône d’Espagne. Il épousa en 1919 la Grande Duchesse Charlotte et partit avec elle en exil. 2 Fonds Segretaria di Stato, 7514, Titoli, anno 1944, Stati, Corpo Diplomatico 216, fasciculo 5: Londres, 22 juillet 1944, Prince Félix à Pape Pie XII. 3 L’abbé Jean Origer était le directeur et l’abbé Jean-Baptiste Esch le rédacteur en chef du quotidien Luxemburger Wort, propriété de l’Évêché. Ils furent arrêtés le 6 septembre 1940 et sont morts à Dachau en août 1942. 4 Mgr. Joseph Philippe (1877-1956). Membre de la Congrégation du Sacré Coeur, il fut désigné de Luxembourg en 1935 comme le candidat du compromis contre les candidats pro-français Origer et pro-allemand Majerus. Âgé de 63 ans et souffrant de rhumatismes, il désigna en octobre 1940 son secrétaire, Mgr Louis Hartmann, pour négocier avec les responsables nazis. Voir René Fisch : Die Luxemburger Kirche im 2. Weltkrieg, 1991; Émile Krier: Deutsche Kultur- und Volkstumspolitik in Luxemburg, 1978. 5 Fonds Segretaria di Stato, 7514, Titoli, anno 1944, Stati, Corpo Diplomatico 216, fasciculo 5 : Rome 14 septembre 1944, Pape Pie XII à Prince Félix. 6 Kirchlicher Anzeiger, 25.9.1944: « E Beschofswuert un d’Letzebuerger Land“. Voir Dostert, Luxemburg zwischen Selbstbehauptung und nationaler Selbstaufgabe, 1985, p.164. Voir aussi l’allocution de l’Évêque devant le clergé de la Ville de Luxembourg, Luxemburger Wort, 2 janvier 1946. 7 Pierre Dupong (1885-1953), Premier ministre de 1937 à 1953, en exil à Montréal, fervent catholique et correspondant privilégié du Vatican au même titre que le Prince Félix. 8 Fonds Segretaria di Stato, 7514, Titoli, anno 1944, Stati, Corpo Diplomatico 216, fasciculo 5 : Bruxelles, 19 avril 1945, Micara à Tardini. 9 Fonds Segretaria di Stato, 7514, Titoli, anno 1944, Stati, Corpo Diplomatico 216, fascicolo 1: « Le Calvaire du Diocèse de Luxembourg »- 10 Sur 466 prêtres du diocèse, 58 furent arrêtés, 19 furent déportés aux camps de concentration, sept y trouvèrent la mort. Voir Dostert, op. cit, p. 153. 11 Dostert (op. cit., p. 140-142 : « Diese institutionelle Bewährungspolitik der katholischen Kirche stand im Gegensatz zum aktiven Widerstand einzelner Mitglieder des Klerus. (…) Sowohl der Papst als auch die grosse Masse der Gläubigen schwiegen. Dies bestätigte die Nationalsozialisten in ihrem Vorgehen (…) ». Voir aussi Georges Hellinghausen in Et war alles net sou einfach. Questions sur le Luxembourg et la Deuxième Guerre Mondiale, 2002, p. 235 : « Dass das vorsichtige Auftreten Philippes, der auch dem Klerus Zurückhaltung in seinen Äußerungen geboten hatte, zu unterschiedlichen Interpretationen in und nach dem Krieg Anlass geben konnte, dessen war sich der Hauptträger dieser auf Bedachtsamkeit ausgerichteten Realpolitik bewusst. (…) Sie entsprach derjenigen vieler exponierter kirchlicher Persönlichkeiten, nicht zuletzt der des Papstes. »
Henri Wehenkel
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