Avec près de 112 700 habitants, correspondant à environ vingt pour cent de la population du Grand-Duché, la Ville de Luxembourg est la plus grande ville du pays, concentrant quarante pour cent des emplois. Sur une superficie de 51,73 kilomètres carrés, soit deux pour cent du territoire national, la Ville centralise toutes les fonctions urbaines, telles qu’habitations, administrations, institutions européennes, justice, économie, commerce ou services, constituant ainsi le seul centre d’attraction majeur du pays et le nombre d’habitants de la capitale ne cesse de croître.
En dix ans, la population a augmenté de 29,8 pour cent, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 2,64 pour cent. Si cette progression continuait, quelque 150 000 à 180 000 personnes pourraient habiter à Luxembourg-Ville d’ici vingt à trente ans.
Grâce au nouveau PAG, la Ville de Luxembourg définit les priorités pour accompagner son développement futur et tous les efforts se résument à un seul maître-mot : qualité de vie. Pour la Ville, il s’agit de créer des conditions de vie optimales pour ses citoyens – actuels et futurs – par un développement harmonieux et durable de tous les quartiers, par la mise en place d’infrastructures modernes et performantes répondant aux besoins et exigences d’une population croissante et par la protection et la mise en valeur de l’environnement.
Vu l’importance de l’enjeu, la Ville de Luxembourg a choisi de faire participer les citoyens au projet de refonte du Plan d’aménagement général (PAG) : grâce à une enquête en ligne ainsi que des réunions de dialogue organisées dans plusieurs quartiers, les suggestions et les idées du public ont pu être récoltées et – dans la mesure du possible – intégrées dans le nouveau PAG.
La Ville de Luxembourg dispose d’un potentiel de développement important à l’intérieur des limites actuelles de l’agglomération. En effet, 27,8 pour cent de la surface à l’intérieur du périmètre de l’agglomération ne sont actuellement pas urbanisés. Vu l’importance de cette réserve, aucune extension de la zone urbanisée ou destinée à être urbanisée n’est prévue, voire nécessaire, dans le nouveau PAG.
Afin de permettre un développement cohérent et équilibré, la Ville a procédé à une analyse approfondie et méticuleuse de son patrimoine bâti et a dressé un inventaire des objets à protéger sur le plan communal. Sauvegarder les traces du passé et maintenir les éléments qui ont forgé l’identité des différents quartiers est en effet un élément capital pour la Ville. Cet aspect – la sauvegarde de la cohérence, de l’harmonie, voire de l’âme de chaque quartier – était d’ailleurs une des demandes principales qui s’était dégagée lors des réunions de dialogue avec les citoyens. Pour tenir compte de cette requête, le projet de PAG prévoit d’étendre les secteurs protégés et les ensembles sensibles existants, de créer de nouveaux secteurs protégés et de définir des prescriptions spécifiques dans le cadre des plans d’aménagements particuliers « quartiers existants ».
Les quartiers existants seront revalorisés, les friches industrielles restructurées ou réaffectées et de nouveaux quartiers créés : la place de l’Étoile au centre-ville, le site de Villeroy & Boch au Rollingergrund, l’ancien site industriel « Secalt » à Pulvermuhl et Paul Wurth/Heintz van Landewyck à Gare-Hollerich, la Porte de Hollerich ainsi que le Ban de Gasperich qui est en train de prendre forme. Inutile d’ajouter que dans tous les projets en cours, prévus ou à venir, l’accent sera mis sur la mixité : logements, bureaux, commerces et services se côtoieront pour maintenir l’équilibre.
Enfin, les citoyens étant au cœur des réflexions de la Ville, le nouveau PAG donnera aux habitants la place qui leur revient dans la ville et leur quartier. Dans ce contexte, la création d’espaces publics ouverts et accueillants, la favorisation des services de proximité, la mise à disposition d’infrastructures adaptées, une offre socio-culturelle et sportive diversifiée – et évidemment la création de logements à prix abordables – jouent un rôle essentiel. Ainsi, un grand parc public sera aménagé à Gasperich.
D’ailleurs, comme actuellement plus de soixante pour cent des personnes travaillant à Luxembourg-Ville viennent de l’extérieur de la ville – ce qui représente les 125 000 navetteurs entrant en ville chaque jour –, proposer un nombre suffisant de logements aura une influence positive sur l’accessibilité : si les gens qui travaillent en ville habitent également sur le territoire de la capitale, la fluidité de la circulation et la mobilité en général en profiteront.
La mobilité a été – à juste titre – beaucoup discutée dans le cadre du PAG. Il s’agit là d’un défi majeur pour notre ville qui n’est cependant pas réglé de prime abord par le PAG, mais qui occupe le collège échevinal au quotidien depuis des années : celui-ci a augmenté l’offre des transports en commun, élaboré de concepts vélos et piétons afin de favoriser la mobilité active notamment par le biais d’infrastructures (comme l’ascenseur du Pfaffenthal), tout en améliorant l’offre de parkings.
La question du trafic en ville ne sera pas réglée, mais du moins fondamentalement améliorée avec l’arrivée du tram prévue fin 2017. Le PAG reprend les planifications en cours en indiquant le tracé du tram du Kirchberg à la Cloche d’Or, il projette les tracés potentiels à venir dans une étape ultérieure, comme pour le nouveau quartier de Hollerich. Le tram, ensemble avec les moyens déployés au niveau national (développement des P&R, amélioration de l’offre des chemins de fer) est un élément important de la politique de mobilité des prochaines années. À côté d’une amélioration de l’offre des transports en commun et des déplacements en mobilité active, le PAG modifie la gestion des espaces de stationnement. D’une part, il permet une plus grande flexibilité dans le cadre de la construction de logements (afin de faire droit aux personnes ne possédant pas de véhicule) et d’autre part, il restreint le nombre de parkings pour les bureaux.
L’efficacité du concept de mobilité de la ville en vue de favoriser la mobilité active est intimement liée à la création de liaisons vertes, permettant d’améliorer la qualité de vie en milieu urbain.
Au total, plus de la moitié du territoire de la Ville de Luxembourg – soit 51,5 pour cent – est constituée d’espaces verts et 13,9 pour cent de ces espaces verts se situent à l’intérieur de l’agglomération. La préservation de l’environnement et des ressources naturelles et l’investissement dans le développement durable sont des aspects fondamentaux du nouveau plan d’aménagement général.
L’agglomération de Luxembourg-ville est entourée de forêts et la Ville dispose d’un important réseau de cours d’eau : le nouveau PAG cherche à éviter l’étalement urbain dans le paysage, à mettre en valeur les paysages et à créer des liaisons vertes intra-quartiers et entre les quartiers ainsi que des espaces verts de détente de proximité.
Le renforcement du maillage écologique favorisera aussi non seulement les projets de mobilité douce, mais aussi la régénération de l’air et le rétablissement des habitats de la faune et de la flore. Dans l’étude environnementale stratégique, la Ville a d’ailleurs analysé l’impact du nouveau PAG sur l’environnement naturel et développé des mesures d’atténuation et de compensation : meilleure protection des ressources naturelles, utilisation rationnelle des énergies à disposition, protection avancée des biotopes et des habitats d’espèces protégées, prise en compte des données sur le bruit et la qualité de l’air...
Le développement de la Ville de Luxembourg est résolument tourné vers l’avenir. La mise en œuvre du PAG permettra à la Ville de rester compétitive au niveau national et international et de se positionner en tant que capitale dynamique et attrayante sur la carte de l’Europe, tout en maintenant ses principaux atouts : sa taille humaine, son cœur vert et surtout sa population multiple et variée qui est sa véritable richesse.