Position dominante
En début de semaine, le Wort annonçait la fusion future de deux importants distributeurs de boisson, Munhowen SA et Boissons Heintz. Jointe par le Land ce mercredi, Isabelle Lentz, la directrice générale de Munhowen SA, filiale du groupe Brasserie Nationale confirme que des négociations pour un rachat sont en cours mais que « rien n’est fait à l’heure actuelle, aucune date n’est fixée ». Leader du secteur avec un bénéfice de 1,73 million d’euros en 2022, Munhowen lorgne depuis belle lurette sur son cadet, ses 2 000 clients et son bénéfice de plus de 600 000 euros. Dans le monde de la restauration, où les boissons sont la principale source de marge, ce rapprochement aux contours quasi monopolistiques fait craindre des hausses de prix difficiles à répercuter. « Il nous restera Ruppert », ironise un restaurateur, citant le troisième dépositaire du pays. Le projet de loi sur le contrôle des concentrations entre entreprises, déposée en juin par Franz Fayot, alors ministre de l’Économie n’a pas encore été soumis au vote des députés. Le Luxembourg reste le dernier pays européen ne disposant pas d’un système national de contrôle des concentrations. fc
Blocage
Le Comité pour une paix juste au Proche-Orient (CPJPO) voit ses transferts de fonds vers la Palestine lui revenir depuis le mois de décembre. Selon les informations du Land, impossible pour l’Asbl de faire transiter les fonds levés via des programmes de coopération. La BCEE confirme : « Quatre paiements n’ont pas pu atteindre les comptes d’ONG bénéficiaires basées dans les territoires palestiniens ». Selon les messages Swift, des fonds ont été retournés, dans un cas, sur décision d’une banque intermédiaire, en l’espèce Commerzbank Francfort, pour une « décision de politique interne ». Les trois autres virements seraient revenus sur instruction de la banque palestinienne des ONG bénéficiaires (Bank of Palestine) après être passés par la banque correspondante, Bank of New York Mellon. Avant le mois de décembre, la BCEE passait via Deutsche Bank. Les transferts ne portent là que sur quelques milliers d’euros, car il s’agit du solde entre deux programmes subventionnés (de soutien psychosocial à des mères, des enfants et des jeunes palestiniens, notamment dans le camp de réfugiés de Jénine). Mais le CPJPO vire traditionnellement de plus gros montants, autour de 400 000 euros par an si l’on ajoute le soutien aux institutions de microfinance à destination de Ramallah. « D’une manière générale, Spuerkeess a conscience de la situation humanitaire dans laquelle se trouve la population palestinienne, et n’a adopté aucune mesure interne interdisant le financement des ONG locales », écrit la banque. Cette dernière précise que les transactions vers le Proche-Orient font toutefois l’objet d’une « vigilance renforcée » dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme. Le CPJPO s’est tourné vers Post Finance, mais les services de l’établissement public (ne connaissant pas aussi bien les activités de l’asbl) ont demandé tout un dossier explicatif. De toute façon, Post opère via la BCEE pour ses transactions financières. Contacté par le Land, Michel Legrand, administrateur du CPJPO, dit que l’asbl n’a « rien à se reprocher ». Cette dernière est régulièrement auditée, tout comme le sont les organisations partenaires. « Interrompre des virements aussi importants, c’est une punition collective et c’est très grave », poursuit Michel Legrand. Le blocage n’intervient cependant pas dans le cadre local de la lutte contre le financement du terrorisme, mais au Proche-Orient pour une raison mystérieuse. pso