Monopole
Spuerkeess (photo : sb), BIL, BGL BNP Paribas, Banque Raiffeisen, Post et ING ont annoncé mardi la création d’un réseau national de « guichets automatiques bancaires ». D’ici 2025, les distributeurs de billets dépendront d’un nouvel opérateur sous l’appellation commerciale, Bancomat. Évidemment, dans leur communiqué, les parties prenantes insistent sur les gains en accessibilité permis par cette alliance. « Ces nouveaux guichets automatiques permettront également de réduire l’empreinte carbone du réseau », assurent-elles encore. Les billets déposés par les clients seraient distribués lors des retraits suivants, diminuant ainsi les besoins de passage des transports de fonds, est-il écrit, sous entendant qu’il n’est pas possible de procéder ainsi aujourd’hui. Mais surtout, on promet que la mise en commun du réseau « n’entraînera pas de coût additionnel pour les clients » et qu’ils « bénéficieront des services mis à disposition par leur banque sur l’intégralité du territoire ».
Ce n’est pas le premier GIE d’acteurs bancaires locaux. Certains d’entre eux s’allient à la Bourse et dans l’antiblanchiment (i-Hub), des marchés de professionnels accessibles au-delà des frontières. Cette alliance affecte directement le service à la clientèle nationale. En cas de mécontentement, vers quelle alternative le client pourra-t-il se tourner ? L’Autorité de la concurrence ne peut pour l’heure contrôler les concentrations ex ante, « faute de base légale », fait remarquer son président Pierre Barthelmé. Une position monopolistique peut aussi ne pas poser de problème légal. « L’Autorité pourra évidemment ouvrir à tout moment (soit sur autosaisine, soit sur plainte recevable) une procédure pour comportements abusifs d’une position dominante ou susceptibles de constituer une entente », complète Pierre Barthelmé. pso
Ghost publishing
La célèbre marque média Forbes lancera son édition luxembourgeoise en janvier 2024 pour sa version web et en mars dans sa version magazine. Sera ainsi diffusé « l’esprit Forbes, un journalisme de qualité axé sur le succès et la réussite », explique ce jeudi le directeur éditorial Joan Condijts depuis la Belgique, où la publication sera aussi développée. Question contenu, des articles produits par un pool de journalistes locaux indépendants s’ajouteront au tronc commun international. Ces freelances seront ici pilotés par Charles-Louis Machuron, fondateur du média Silicon Luxembourg. Pas de rédaction propre au Grand-Duché donc. Pas davantage en Belgique. Pas même aux États-Unis, « mais des équipes qui travaillent de façon moderne », explique Joan Condijts, lui-même mandaté par Ventures Media, groupe qui a acheté la marque américaine et qui exploite en Belgique les marques Elle, Marie-Claire ou encore Psychologies Magazine.
Une maison d’édition moderne… Le créneau visé par Forbes (avec des portraits en couverture), essentiellement alimenté par des revenus publicitaires (auxquels s’ajouteront des ventes kiosques et de l’événementiel), est déjà occupé par Maison moderne, l’éditeur de Paperjam. Florian de Wasseige, COO de Ventures Media, tempère : « On n’a pas tout de suite l’ambition de lancer un business club ». « Paperjam est un excellent magazine et Forbes est complémentaire », précise encore Joan Condijts, « avec une marque et un style qu’on applique au pays ». pso
Make Luxembourg great again
Le court chapitre média dans le programme gouvernemental s’ouvre avec le vœu d’une « presse moderne pour un État moderne ». Figure notamment la volonté de participer à nouveau à l’Eurovision, une initiative de Xavier Bettel sur laquelle RTL travaille depuis le mois de juin. « Artistiquement et culturellement, le Luxembourg possède un riche patrimoine à offrir. C’est pourquoi le Gouvernement soutient la proposition de faire revenir le Luxembourg sur la scène de l’Eurovision, après une absence de trente années », lit-on dans l’accord signé par le CSV et le DP. RTL est par ailleurs évoquée, avec l’autre média de service public, 100,7 pour que les contenus soient accessibles à tous. En revanche, rien sur la convention de prestation de service public audiovisuel signée avec RTL-Bertelsmann. Elle arrive à échéance en 2030 et est traditionnellement négociée avant les élections qui précèdent. Ce que n’ignore pas le ministre sortant des médias, Xavier Bettel. L’intérêt de Bertelsmann pour poursuivre l’aventure luxembourgeoise serait limité. La possibilité d’une fusion avec 100,7 est une alternative de plus en plus évoquée dans le monde médiatique. Vendre les activités grand-ducales de RTL à des investisseurs en est une autre. Ni le CSV ni le DP n’ont évoqué l’avenir du service public audiovisuel dans leurs programmes électoraux. Il ne figure pas davantage dans leur programme gouvernemental. Une absence que l’on ne peut associer au fait que la perspective se situe au-delà du mandat. Le gouvernement Frieden-Bettel annonce vouloir préparer le pays à la présidence européenne en 2029. pso
„Absolute Fachfrau“
Anders als im Französischen verweist das deutsche Wort „Landwirtschaft“ auf „Wirtschaft“. Allerdings macht der Sektor nur 0,2 Prozent des PIB aus und umfasst nur 0,8 Prozent der Berufstätigen. Mit Makroökonomie hat er also wenig zu tun. Weil vor allem die DP-nahe Baueren-Allianz erkannt hat, dass die hiesige Landwirtschaft auf einem globalen Markt kaum konkurrenzfähig sein kein, hat sie sich vor den Wahlen nochmals für die Kooperation zwischen Produzenten und Schulen, Krippen, Krankenhäusern sowie Altenheimen ausgesprochen. Diese staatlichen und parastaatlichen Institutionen könnten als verlässliche Abnehmer des Primärsektors fungieren, der seine Wertschöpfung kaum steigern kann. Wie 2018 findet sich dieser Vorschlag auch 2023 im Koalitionsvertrag. Ein weiterer Punkt, der sich 2023 ebenfalls dort wiederfindet, ist die Förderung von Nischenprodukten wie Hanf, Quinoa, Soja sowie die Entwicklung neuer Non-Food-Produkte. Auf die Baueren-Allianz geht auch der Wunsch zurück, einen gesetzlichen Rahmen für Bodenschutz zu schaffen, mit dem Ziel, der Bodenerosion entgegenzuwirken, im Sinne des Klimaschutzes soll ein vitaler Boden zur CO2 Speicherung beitragen. Allerdings bleibt der Text recht vage in Bezug auf die Anwendung von Kunstdünger und Pestiziden, und das von Xavier Bettel vor den Wahlen versprochene Glyphosat-Verbot befindet sich auch nicht im Text. Es bleibt damit also ausreichend Spielraum, sich dem Humusaufbau zu widersetzen.
Die Bauernzentrale – wie auch Martin Hansen als Oppositionspolitikerin – pocht schon länger auf den Abbau von bürokratischen Datenübermittlungen. Eine solche Vereinfachung dürfte bald Realität werden. Außerdem wird das Lohndumping erleichtert werden, durch vereinfachte Prozeduren, um Saisonarbeiter/innen aus Nicht-EU-Ländern temporär beschäftigen zu können. Darüber hinaus will sich die konservativ-liberale Regierung auf europäischer Ebene für ein Verbot von Pelzfarmen stark machen sowie strengere Vorschriften für Tiertransporte implementieren. Etwas folkloristisch und unbescheiden steht es um das „Wäinhaus Ehnen“: Es soll nach den Renovierungsarbeiten 2025 die Haupteingangspforte zur Moselregion werden.
Am 13. Oktober stand im Leitartikel des Letzebuerger Bauer, es sei „eine der spannenden Fragen der Zukunft, wer sich nach zehn Jahren ideologischer grüner Politik“ der Landwirtschaft annehmen wird. Mitte November freute das Blatt sich, dass das Ressort an Martine Hansen geht, „einer absoluten Fachfrau“. Endlich befinde sich das Ministerium „wieder in CSV-Händen“. Die CSV besetzte dieses Ministerium bis auf die Zeit der Dreierkoalition und der DP-LSAP-Regierung in den 1970-er-Jahren seit 1943. Spannend wird aber auch sein, wie der sich gegen grüne Ideologie wehrende Wochenzeitung unter der Leitung des Ex-Wort-Journalisten Laurent Schüssler auf den CSV-Nachwuchs reagiert. Der CSV-Abgeordnete und Landwirt Jeff Boonen meinte diese Woche im RTL-Radio: „Mir kommen net derlaanscht fir dorun ze schaffe fir bis 2050 klimaneutral ze ginn.“ Ist das grüne Ideologie im CSV-Gewandt oder eine sachbezogene Analyse? sm
Luc, Doris et Xavier
A paru lundi au Mémorial B, l’arrêté grand-ducal actant la démission de la directrice du Service de renseignement (SRE), Doris Woltz. « D’Doris Woltz huet ugangs November den deemolege Premierminister (Xavier Bettel, ndlr) informéiert, datt si fir Juni 2024 hir Pensioun aus dem Staatsdéngscht wéilt huelen », explique le ministère d’État au Land.
Son départ coïncide avec l’arrivée de Luc Frieden (CSV) comme ministre de tutelle du SRE. Dix ans après un éclat indirect entre les deux personnages. En juin 2013, pour faire tomber le gouvernement CSV-LSAP, le député Xavier Bettel (DP) s’était appuyé sur les déclarations de Doris Woltz (ancienne juge d’instruction et alors procureur d’État adjoint) pour mettre en cause l’intervention du ministre de la Justice, Luc Frieden (1998-2009), dans l’enquête sur le Bommeléeër. L’intéressé avait passé une très mauvaise après-midi au Krautmaart avant de voir la confiance du Parlement maintenue. Le gouvernement Juncker-Asselborn tombera quelques jours plus tard sur l’affaire du Srel.
La démission de Doris Woltz intervient aussi quelques jours après la parution d’un article de The EU Observer sur les défaillances luxembourgeoises en matière d’habilitation au secret, dont la délivrance est assurée par le SRE. Titrée « Is Luxembourg the weak link in EU and Nato Security ? », la publication interroge sur les cas Jean-Claude Knebeler et Etienne Schneider, deux anciens Krecké Boys, habilités à détenir des secrets d’État et partis servir des intérêts russes. The EU Observer détaille surtout comment les habilitations sont délivrées par des agents qui n’ont plus accès aux informations requises pour bien faire (par exemple les fichiers de la police). Un chantier majeur pour le ou la successeur(e) de Doris Woltz que devra choisir Luc Frieden. pso