La voce del padrone
Luc Frieden n’a pas vu venir le crochet de son voisin. Ce mardi soir, lors du débat organisé par le « Paperjam+Delano Business Club » au siège de PWC (« Crystal Park »), le Spëtzekandidat du CSV se pense en terrain conquis. Il est justement en train de gloser sur l’attractivité fiscale, et vient de critiquer « les changements politiques des dix dernières années ». « Je tiens à rappeler qu’on est dans un établissement ici qui a beaucoup souffert de l’ancienne politique », l’interrompt soudain Xavier Bettel (DP). La référence à Luxleaks fait sursauter l’ancien ministre des Finances : « Qui est-ce qui a souffert ? », demande-t-il. « D’anciennes pratiques, sous vous », lui répond Bettel, qui ajoute : « On était blacklistés, on a eu un problème de réputation. Croyez-moi : La place financière serait morte aujourd’hui, si on n’avait pas dû faire ces changements. » Sonné, Luc Frieden monte hâtivement la défense des tax rulings qui auraient été légaux.
Devant un parterre composé principalement de managers de la place, David Wagner (Déi Lénk) expose des positions plus hérétiques. Il appelle l’auditoire à « penser à d’autres solutions au lieu d’uniquement s’enrichir en construisant de l’évasion fiscale sur le dos des autres ». Faisant référence aux inégalités croissantes, l’ex-député estime que « les grandes vertus de cette sublime place financière, et bien, surtout la jeunesse ne les remarque plus tellement. Et d’ailleurs, elle n’est plus très populaire. Peut-être ici, mais ailleurs, elle ne l’est plus tellement ». La soirée a été introduite par le « managing partner » de PWC, François Mousel, qui explique avoir aidé aux préparatifs du débat en livrant « des données ». Tout en se défendant de prendre une « position politique », il a profité de l’occasion pour faire passer le message : « Nos clients et nos gens ici sont étonnés qu’on parle surtout de redistribution, mais on parle moins de création de richesses ». Quant aux employés de PWC, la question qui les « tracasse le plus de très, très, très loin » serait le logement, relate Mousel.
Luc Frieden et Xavier Bettel s’en sont mutuellement donné la faute : « La politique des dix dernières années est un véritable échec », dit le premier. « Même mon prédécesseur Jean-Claude Juncker a dit que vous avez foiré le logement », réplique le second. (« Je vais essayer de tous vous mettre d’accord : vous avez tous foiré », assène David Wagner.) Paulette Lenert s’étonne que le programme du DP fasse référence à « Vienne la rouge ». « Cela s’appelle Luxembourg la bleue », répond Bettel. Fred Keup prend la défense du Luxembourg d’antan, qu’il définit comme pavillonnaire. « Si maintenant on voulait construire encore plus de logements collectifs, des appartements, encore une fois la qualité de vie va se réduire ». C’est avec des cadeaux fiscaux que l’ADR veut attirer le personnel hautement qualifié au Grand-Duché. « Il y a d’autres places au monde qui sont… on va dire plus agréables que notre pays », dit celui qui mène campagne sous le slogan « Lëtzebuerg gär hunn ».
Face à un public peu réceptif, Paulette Lenert tente de vendre la réduction du temps de travail comme une anticipation sur « l’avenir » : « Le progrès technique ne peut pas être dissocié du progrès social ». « Dans la situation actuelle, c’est du hara-kiri », s’exclame Bettel. Et d’ajouter, sur un ton sarcastique : « Cela a été super-efficace en France, les 35 heures… ça a relancé l’économie française ». La remarque fait sortir David Wagner (qui plaide pour 32 heures) de ses gonds : « Allez sur Google, informez-vous un petit peu, trouvez-vous des conseillers ! » (Selon
Eurostat, le taux de chômage a reculé sous le mandat de Lionel Jospin, passant de 12,5 à neuf pour cent.)
Pour décontracter l’atmosphère, Fred Keup tente de l’humour : « On passe de 38 heures à 32 heures, je vais vous proposer 26 heures, ça va ? » « Je comprends d’où viennent les 26 heures de mon voisin : vu qu’il était prof, il ne travaillait que 26 heures », réplique le député pirate Sven Clement. Une blague électoralement osée, Fred Keup menaçant illico Clement de faire circuler la petite phrase parmi le corps enseignant. Au bout d’une heure et demie, la session est close, l’audience conviée à un « networking walking cocktail ». La question climatique fut quasi-absente du débat de Paperjam, et cela après un (autre) été de tous les extrêmes.
Cinq jours avant la messe chez PWC, c’était la Chambre de commerce qui faisait débattre les têtes de liste des quatre principaux partis. (Xavier Bettel se faisait remplacer par Claude Meisch.) Luc Frieden y prêche aux convertis, devant une chambre patronale qu’il présidait il y a sept mois encore. Lors de cette soirée, Sam Tanson apparaît comme la principale antagoniste du Spëtzekandidat CSV. La ministre écolo se retrouve peu à peu dans son rôle et passe de plus en plus à l’offensive.
Mais d’abord, les candidats doivent se plier à l’exercice, très scolaire, du « grand oral ». Paulette Lenert loue la capacité du Grand-Duché à « découvrir de nouvelles niches et à attirer les talents », et plaide pour des partenariats publics-privés. Il faudrait que « tout le monde ait l’impression de participer à cette entreprise qu’est le Luxembourg ». Luc Frieden met d’entrée la salle dans sa poche, en récitant ses impératifs : « Il faut de la croissance », « il faut oser le terme de compétitivité ». La « première priorité » du prochain gouvernement ? « Il faut construire un pays dans lequel l’attractivité fiscale joue un rôle de développement économique et social ». Imposer davantage le capital reviendrait à « déconstruire la prospérité au Luxembourg. Quant à la réduction du temps de travail, « il ne peut être du ressort du législateur de réduire le temps du travail ». Sam Tanson sera la première à évoquer la question climatique (une personne applaudit timidement dans la salle). Frieden refuse de donner la primauté au climat : « L’économie, l’écologie et le social doivent être à un niveau d’égalité. »
Claude Meisch ose une petite pique contre Luc Frieden et sa promesse de moins imposer tout le monde : « Il faut être honnête sur ce qu’on a vécu ces dernières années. Quelqu’un qui me dit qu’il aurait en même temps diminué les taux d’imposition ou adapté les barèmes à l’inflation, je ne le crois pas. Je ne le crois pas. Surtout lorsqu’il s’agit d’un ancien ministre des Finances qui ne l’a pas fait lors d’autres crises. » Face à Frieden, Paulette Lenert reste en retrait. Elle prend ainsi soin de relativiser sa promesse d’une semaine des 38 heures. On se situerait là « plutôt dans l’expérimental » (photo :sb). bt
Zähler und Sensoren
Als die Tripartite vor einem Jahr den Strom- und den Gaspreisdeckel beschloss, gab es Kritik: Wer es sich leisten kann, könnte nun mehr verbrauchen. DP-Premier Xavier Bettel hielt dagegen, es gehe um die Dämpfung der Inflation (und die Vermeidung von Indextranchen). Energieminister Claude Turmes (Grüne) fügte an, nicht jeder Haushalt habe seinen eigenen Gaszähler. Das soll sich nun ein wenig ändern: Laut einem Gesetzentwurf von Turmes soll jeder über seinen Wärmeverbrauch informiert werden. Im Visier sind in erster Linie Apartmentgebäude mit zentralem Gas- oder Ölzähler für alle Bewohner/innen. Diese sollen einmal im Monat über ihren Verbrauch zu den drei Zwecken Heizen, Kälte (die „umgekehrte“ Wärmepumpe) und Warmwasser informiert und so zum Sparen angeregt werden. Doch es soll Ausnahmen geben. Denn verteilte digitale Zähler und ihr Einbau kosten, das Ablesen auch, selbst wenn es à distance erfolgt. Gebäude der Energieklasse D und besser sollen ausgenommen werden, weil es zu wenig Energie einzusparen gäbe. Kleinere Wohnungen ebenfalls – ab einer Schwelle von vermutlicher Einsparung pro Quadratmeter. Dagegen soll in jeder Wohnung gleich welcher Größe und Energieklasse die Heizwärme erfasst werden. Mit Verdampfer-Sensoren, wie es sie früher analog gab und die eine Firma einmal im Jahr ablas. Digitale Sensoren und Fernablesung sollen das jeden Monat erlauben. Die Kosten pro Sensor lägen bei zehn bis 50 Euro, jeder Heizkörper erhielte einen; die jährlichen Fixkosten würden um die 50 Euro betragen, so das Energieministerium zum Land. Die verteilten Zähler pro Haushalt, wo sie nötig wären, kosteten 200 bis 300 Euro pro Stück. Verrechnen müssten alle Kosten die Besitzergemeinschaften unter sich. Eine besondere Maßnahme eines grünen Ministers ist die Zähler-Initiative nicht: Sie soll eine EU-Effizienzrichtlinie umsetzen, die in Luxemburg als einem der letzten Mitgliedstaaten national noch nicht gilt. Ob sie in Zukunft gezieltere Preisdeckel erlaubt, wenn man sie braucht, scheint nicht so sicher wegen der Ausnahmen und weil man Wärmeleistung in Gasverbrauch umrechnen müsste (photo : sb). pf