They did it. Ils l'ont fait. Franz-Josef Heumannskämper und Marion Rothhaar inszenieren im Kasemattentheater einen Theaterabend mit Studenten des Konservatoriums, zum Teil sehr jungen Leuten, ohne a/ Molière, Goethe, Shakespeare und sonstige abgedroschenen Klassiker zu bemühen und b/ ohne tränentriefende moralischen Ansprüche. Das alleine macht den Theatergänger schon glücklich und zufrieden nach dem anderthalbstündigen Popdelirium auf der schlichten Bühne der Tun-Deutsch-Saals in Bonneweg. Simple déconnade sans fond? Délire esthétique sans aucune arrière-pensée, sans ambitions intellectuelles ? Pas tout à fait. Hot Cüsin miez Prêt-à-porter – e Pott-Püree – Fashion- und Kochshow est un spectacle qui, tout en feignant de parler de mode et de cuisine, nous parle en fait de la sensualité et de l'importance du corps dans le théâtre. «Die Damen und Herren/ die Sie heute abend bedienen werden/sollen Sie auch begehren!» lance ainsi Danièle Merens en début de spectacle au public, après avoir lascivement glissé une fleur avec sa longue tige dans le pantalon de Max Thommes, dans le rôle du jeune dieu durant toute la soirée.Hot Cüsin est un pot-pourri – jedoch meilenweit vom Eintopf. In mindestens drei Sprachen (Deutsch, Französisch, Englisch), mit Tanz- und Pantomimen-Einlagen, werden Ikonen der Popkultur und der Avantgarden zitiert: Dalí und Warhol, Kurt Schwitters und John Cage, Marinetti und Christian Morgenstern, Cathy Berberian oder Gertrude Stein. Doch genauso wie sie diese Fragmente aus einem Jahrhundert Zeitgeschichte (1905-2005) aussuchten, duerchbrechen Franz-Josef Heumannskämper und Marion Rothhaar die Barrieren zwischen E- und U-Kultur, zwischen Literatur und Journalismus (so wird auch Der Spiegel bemüht, mit einem skurrilen Text über Sounddesign bei Keksen), zwischen Kult und Trash (die peinliche 3D-Diät des peinlichen Karl Lagerfeld). Les élèves en arts dramatiques du Conservatoire sont au début de leur carrière d'acteur. Le duo Heumannskämper/Rothhaar ne les a donc pas assomés avec des textes hautement littéraires, mais, au contraire, avec un spectacle ludique, décalé et souvent absurde, leur apprend des notions essentielles du théâtre – provoquer le désir dans le public, conquérir tout l'espace de la scène, se donner, s'approprier le moindre recoin d'une ligne de texte, d'un mot... – et régale le public d'un spectacle pop, divertissant, très visuel (grâce aux costumes absolument géniaux choisis par Thomas Gray Venable), très rythmé et parfaitement chorégraphié. Bien sûr que le spectacle parle aussi de fringues – la scène Objects, durant laquelle toutes les femmes du spectacle, en robe à paillettes, s'exaltent pour l'un ou l'autre vêtement apportés par les hommes est délicieuse – et de bouffe – Alexandra Bentz est géniale en animatrice de téléachat faisant la démonstration, avec son assistant René, des qualités sonores de l'un ou l'autre biscuit, selon le public visé. Max Thommes, habitué à la scène depuis tout jeune, entre autres dernièrement pour son activité de batteur du groupe Inborn, joue corps et âme, comme s'il s'agissait de vie ou de mort. Il est génial en designer blasé dans Gala. Jacques Schiltz est plus que convaincant dans Der Stotterer ; Danièle Merens est délirante en ménagère psychédélique qui nous fait la présentation de la recette du parfait space cake. In diesem lustigen Tohuwabohu auf der Bühne ist der Berufsschauspieler Tom Leick etwas wie ein ruhender Pol, der zwar mitspielt und doch die Contenance wahrt. Nur in der Stripsody von Cathy Berberian platzt die Lust am Spielen regelrecht aus ihm heraus, lässt er sich hinreißen und liefert uns in einer beeindruckenden Performance einen Sprint durch Lautmalereien, Töne, Bilder und bizarre Geräusche. Auch wenn er leider manchmal etwas zuviel auf die Jim-Carrey-Tube drückt. You are what you eat. Man kann beim Anblick eines schönen Kleidungsstücks in Extase geraten. "Man kann im Abendkleid eine Dose Ravioli öffnen", schreibt Franz-Josef Heumannskämper im Programmheft. On peut aussi s'extasier pour un bon plat, à l'heure du fooding, de la sophistication et du cross-over des genres de cuisine. Hot Cüsin parle un peu de tout cela, de la modernité tout simplement. Et cela en plus sans prise de tête.
Hot Cüsin miez Prêt-à-porter – e Pott-Püree – Fashion- und Kochshow : mise en scène / Inszenierung : Franz-Josef Heumannskämper [&] Marion Rothhaar ; costumes / Kostüme : Thomas Gray Venable ; avec / mit : Tom Leick, Alexandra Bentz, Julie Conrad, Catherine Elvinger, Danièle Merenz, Cédric Reichel, Jacques Schiltz, Teresa Scott, May Thommes et / und Jeanne Werner; sera encore joué ce soir 21 et demain 22 octobre à 20 heures / wird noch heute, 21., und morgen, am 22. Oktober um 20.00 Uhr gespielt; tél. / Tel.: 29 12 81.