Sixième intervention dans la série du Land sur les perspectives de l’Université du Luxembourg

L’autonomie… valeur indissociable de l’Université

d'Lëtzebuerger Land du 08.09.2017

Jadis, les universités étaient les lieux privilégiés de la formation des esprits et des sociétés. Le terme allemand « Bildung » ne se traduit pas dans toutes les langues, mais il exprime si bien cet ensemble de connaissances, de comportements et d’attitudes enseignés par les universités.

Cette mission séculaire des universités a quelque peu perdu de son lustre. Aujourd’hui, les universités deviennent de plus en plus spécialisées. Sous la pression de former de jeunes cadres, l’utilitarisme tend à imprégner les programmes. Le financement public des universités et l’accès de tous les bacheliers aux hémicycles posent le problème des infrastructures et des coûts. Les gouvernements, contraints de rendre compte de leurs dépenses, ont parfois le fâcheux réflexe de revendiquer un droit d’ingérence. Le principe de la liberté académique a mis du temps à être reconnu comme une liberté fondamentale ; aujourd’hui encore ce débat remonte à la surface dans certains pays. Contrairement au financement privé des universités en vigueur dans le monde anglo-saxon, le mécénat n’a pas encore trouvé son assise dans tous les pays membres de l’UE.

L’université du XXIe siècle affronte de nombreux défis. Un esprit de compétitivité mondiale s’est installé : l’Europe a encore du mal à tenir tête à cet état d’esprit. Dimension qui ne devrait pas être ignorée.

Bologne et après...

Quarante-sept pays s’y sont ralliés, ce qui ne veut pas dire que toutes leurs universités appliquent le processus. Un certain pragmatisme a initié la réforme des curricula. Le 800e anniversaire de la Sorbonne, en 1998, fut à son origine. Lors des festivités, en présence de ses collègues d’Allemagne, de Grande-Bretagne et d’Italie – les seuls qu’il avait invités – le ministre français Claude Allègre y annonça son initiative de réformer les curricula des études universitaires (Déclaration de la Sorbonne).

À Bologne, le 19 juin 1999, 29 pays signent la Déclaration de Bologne dont le préambule est un vrai plaidoyer pour une Europe plus complète et plus ambitieuse, notamment avec l’objectif de renforcer ses dimensions intellectuelles, culturelles, sociales, scientifiques et technologiques. Cette déclaration transgresse le sacro-saint principe que culture et éducation ne sont pas de la compétence communautaire. Claude Allègre avait d’ailleurs évincé la Commission européenne, laquelle n’était représentée à Bologne que par un observateur – Domenico Lenarduzzi, haut fonctionnaire à Bruxelles. En 1995 déjà, la Commissaire européenne Edith Cresson avait publié un Livre blanc sur l’éducation et la formation Enseigner et apprendre : vers la société cognitive. Il y avait bien eu à cette époque un débat européen sur l’éducation et sur l’avenir des universités.

L’initiative de Bologne fut accueillie avec scepticisme et beaucoup de doutes dans les milieux universitaires européens. Les signataires s’y sont appliqués avec plus ou moins de diligence.

Parmi les objectifs, la mobilité des étudiants était un argument de taille qui ne s’est pas réalisé tel qu’on l’avait espéré. Passer d’une université à une autre avec un bachelor de trois ans et les ECT (European Credit Transfer) exigés, reste toujours un parcours du combattant pour les étudiants, l’université choisie n’ayant pas l’obligation de reconnaître le diplôme du candidat ! La mobilité interuniversitaire n’a pas été atteinte, ni au sein de l’UE, ni au niveau international par une vraie coopération interuniversitaire.

Les initiatives successives de la Commission européenne ont réussi à faire progresser le processus de Bologne. La mobilité encouragée par le projet Erasmus Mundus devenu Erasmus Plus, sous la responsabilité de la Commissaire Viviane Reding, a permis à de nombreux étudiants (plus de trois millions) d’en profiter… Avec un bémol : suivre une année d’études supplémentaire et donc faire face à des coûts additionnels. Le programme Erasmus créé en 1987 à l’initiative du Conseil des ministres de l’Éducation, reste encore un projet pour étudiants privilégiés, qui requiert souvent un financement au-delà des bourses allouées par l’UE.

Quant à la coopération entre universités, le Président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso initia le projet d’un European Institute of Technology – devenu l’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT). Établi à Budapest, cet Institut est devenu une agence de la Commission européenne, avec toute la lourdeur administrative y relative. Le regroupement d’universités, de centres de recherche et d’entreprises privées constitue une formule novatrice. Il faut cependant constater que le rayonnement de l’EIT reste modeste, le lustre du MIT (Massachusetts Institute of Technology) visé par le Président Barroso est loin d’être atteint. Le débat reste donc à poursuivre au niveau de la coopération au sein de l’UE dans le domaine de l’innovation technologique et de l’enseignement universitaire. La création du European Research Council en marge du vote sur le septième programme cadre pour la recherche a pu améliorer sensiblement la coopération dans le domaine de la recherche.

Le modèle de l’Université du Luxembourg

Multilinguisme, recherche, mobilité, interdisciplinarité, tels sont les principes fondamentaux sur lesquels se base l’Université du Luxembourg. En outre, sous le rectorat du Professeur Rolf Tarrach – une décennie – l’ouverture à l’international fut au cœur de la stratégie de l’université. Une grande réussite, née d’une nécessité incontournable.

Rappelons un des arguments du Professeur Luc Weber, membre de la commission consultative pour la création de l’université, développé dans l’ouvrage publié pour le dixième anniversaire : « La nouvelle institution doit tenir compte du fait que les recherches les plus prometteuses se font de plus en plus à la frontière entre les disciplines... C’est pourquoi nous avons proposé que le nombre de facultés soit réduit au strict minimum et de limiter aussi la création de départements au sein d’une faculté ». Dans son plaidoyer pour l’autonomie, l’exemple de la Californie est cité : cet État mentionne dans sa Constitution les universités « au titre de quatrième pouvoir à côté des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire… parce qu’elles ont une position et une composition qui leur permet de servir la communauté par la connaissance qu’elles créent et diffusent ».

Le monde de l’enseignement fait la distinction entre research institutions et teaching institutions. L’analyse fine de cette différenciation en dit long sur l’origine des plus prestigieuses innovations du XXe siècle. La recherche n’est-elle pas le moteur de la croissance économique ? En une décennie, l’Université du Luxembourg a réussi à faire ses preuves. Les évaluations – imposées par la loi et confiées à des évaluateurs externes – ont reconnu l’Université comme une research institution, lieu d’exigence et d’excellence académique.

La dernière évaluation, publiée en décembre 2016, fut également positive dans son ensemble. Elle est passée presque inaperçue, alors que le départ avant terme du recteur Rainer Klump a suscité des commentaires, parfois même malveillants. Serait-ce confirmer que les mauvaises nouvelles suscitent davantage l’attention que les bonnes ? Les problèmes de gestion de l’Université ont été largement commentés, tandis que l’information contenue dans l’évaluation ne semble pas avoir suscité la curiosité. On doit cependant reconnaître que l’Université gère avec efficacité les difficultés propres à son développement.

Une nouvelle loi...

En marge des questions qui relèvent de la gouvernance de l’Université, le ministre responsable de celle-ci vient de déposer un projet de loi qui a pour objet de réformer profondément tout l’enseignement supérieur.

L’Université du Luxembourg est née tant d’un manque que d’une nécessité. Le long débat qui a précédé sa création témoigne de la complexité de la démarche ! Une université pour qui ? Pour quoi ? Alors que nous avons accès à toutes les universités. Quelle est notre ambition ? Voulons-nous demeurer un lieu de rencontre pour les chercheurs internationaux et ainsi valoriser l’excellence académique ? Voulons-nous améliorer notre rang scientifique ? « Il faut apprendre ce qui suffit à ne point dépendre », disait Condorcet, le mathématicien et philosophe. Bien sûr, il sera toujours impossible d’avoir une université qui puisse tout faire, et tout faire bien !

Pour tempérer l’impatience de l’Association des Banques et Banquiers, Luxembourg (ABBL), le feu vert lui fut donné pour créer en octobre 2002 la Fondation School of Finance. Le Professeur Pierre-Armand Michel de l’Université de Liège fut chargé d’organiser le programme académique et de recruter le corps professoral ; il resta à la barre de la Luxembourg School of Finance (LSF) pendant sept ans. Grâce à son réseau, la LSF a ainsi offert une assise universitaire au secteur financier de notre économie. Après la création de l’Université, elle fut intégrée dans la Faculté de Droit, d’Économie et de Finance.

Et la Chambre des Employés privés avait lancé à l’époque son initiative de coopération avec des universités limitrophes pour introduire des cours de formation universitaire en cours d’emploi. De même, la Chambre de Commerce a été très active dans le domaine du life-long learning et de la formation professionnelle de niveau universitaire. Sans oublier les autres initiatives, privées et publiques, qui se sont établies dans des domaines divers de la formation universitaire à la fin du XXe siècle.

La loi du 12 août 2003 créant l’Université a fait ses preuves. Ne conviendrait-il pas de laisser du temps au temps en y apportant seulement les adaptations nécessaires ? Sans présenter pour autant une loi ayant pour objet « l’organisation de l’Université du Luxembourg », laquelle reprend l’organisation de l’enseignement supérieur en général, avec toutes ses ramifications vers la formation continue et les formations BTS ! Ce texte dépasse le cadre de « l’organisation de l’Université du Luxembourg », tel que l’annonce son intitulé.

Ce serait une nouvelle université, pour ne pas dire une autre université, qui remplacerait la structure de l’Université de recherche créée en 2003. Les travaux qui ont relancé le débat du « triangle de la connaissance » au niveau européen ont été repris dans le projet sous avis. Toujours est-il qu’avant d’intégrer la recherche, la technologie et l’innovation dans « l’organisation de l’université », il conviendrait d’abord de faire un état des lieux des éléments susceptibles d’être intégrés dans l’Université du Luxembourg telle qu’elle existe actuellement.

La recherche et l’université

L’Université a été créée en liaison avec le développement de la recherche publique, qui avait pris son envol avec la création – en 1987 – des trois Centres de recherche publique (CRP). L’évaluation du fonctionnement des CRP dix ans après leur création reconnaît que le bilan est appréciable, sans être pour autant entièrement satisfaisant. En effet, comment atteindre les plus hauts standards de qualité, et surtout comment favoriser la coopération entre les chercheurs de ces différents centres, alors que la richesse des ressources humaines d’une université – y compris ses étudiants – fait défaut ? Le rapprochement de l’Université du Luxembourg et des CRP a pris du temps… La coopération ne s’est pas construite du jour au lendemain.

Observons que, depuis 2000, les dépenses publiques nominales de R&D ont été multipliées par douze, le personnel par sept et les crédits publics par treize. Le Luxembourg a rattrapé son retard par rapport à la moyenne européenne. La grande qualité des travaux de recherche – dans neuf domaines sur treize – font la fierté de l’Université.

Expert de la Commission européenne et Vice-Président de Elsevier (Global Academic & Research Relations EU), Stéphane Berghmans a récemment présenté à la Fondation Idea son évaluation de la recherche au Luxembourg. L’excellence attestée par les résultats atteints est notamment reconnue dans les domaines suivants : médecine, ingénierie, biochimie-génétique-biologie moléculaire, agriculture-sciences biologiques et immunologie-microbiologie. On assiste également à un essor fulgurant de pôles de recherche en sciences informatiques et mathématiques. Berghmans regrette le « saupoudrage » des crédits en Europe, trop de projets étant subventionnés sans avoir suffisamment ciblé les enjeux prioritaires.

Une coopération entre les CRPs a déjà été accomplie. Cependant, un certain nombre de compétences partagées par les différents Centres de recherche et autres institutions se recoupent encore. Ceci d’autant plus qu’elles ont évolué au cours de cette dernière décennie. Au fond, au lieu d’en « rapatrier » l’ensemble dans la structure universitaire, n’y aurait-il pas intérêt avant tout à considérer quelles sont les priorités pour la croissance économique et l’évolution sociétale ?

Faut-il mentionner ici le space mining – un nouveau domaine piloté par le ministère de l’Économie, alors que le laboratoire de géodynamique de Walferdange relié par son gravimètre absolu au réseau européen de l’observation terrestre reste fermé à la coopération internationale ? – Et la santé, prochainement au programme de l’Université ? Navigation à vue ? En matière de recherche, pour éviter d’être « répétiteur » de savoirs, des perspectives « à long terme » sont indispensables (sans perdre de vue, bien évidemment, les limites budgétaires et en personnel). Il est vrai que ceci serait un autre débat à mener pour une stratégie nationale de la recherche et de l’innovation.

Les ressources humaines

L’excellence de l’université se mesure à l’excellence de ses enseignants, de ses chercheurs et de ses étudiants. L’Université du Luxembourg a su attirer des professeurs et des chercheurs de grande qualité, certains quittant leurs établissements renommés pour venir s’installer au Luxembourg. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Parce qu’on leur offrait l’opportunité de dépasser les cadres de fonctionnement souvent figés des grandes institutions. Parce que l’enjeu était de taille. Parce qu’une université du XXIe siècle, multilingue, privilégiant la recherche, en partenariat avec plusieurs Alma Mater réputées, est une conjugaison audacieuse entre l’excellence académique et l’ouverture au monde. Cela valait bien un changement de cap !

Ne faudrait-il pas s’en inspirer pour une autoréflexion sur le mal-être autochtone ? Aussi, ne faudra-t-il pas limiter le débat au pragmatisme d’usage, qui tendrait à ramener l’université dans l’enceinte d’une institution purement nationale ! L’ambition d’avoir une institution réputée au niveau international ne devrait-elle pas rejoindre celle dont nous faisons preuve dans le domaine de l’économie ?

Aurions-nous plus d’ambition pour nous lancer à la conquête de l’espace que nous en avons lorsqu’il s’agit d’innover au niveau des connaissances et de la culture des esprits, lorsqu’il s’agit d’investir dans la recherche et la création de savoirs et lorsqu’il s’agit de s’impliquer dans de nouveaux modes d’enseignements, multilingues et pluridisciplinaires ?

La tentative – selon le contenu du projet – de recadrer la loi créant l’Université et de la ramener ainsi au niveau de « l’enseignement supérieur » ne vaut-elle pas régression, abandon de l’ambition de rejoindre l’universalité d’une université ? Son autonomie a déjà été malmenée par le gouvernement qui, par son projet, révèle ses intentions.

Cette façon de voir pourrait trouver nombre d’adeptes ! Car, même si aujourd’hui, il y a davantage d’enthousiasme pour l’Université qu’en 2003, nombreux sont ceux qui souhaiteraient que les emplois des professeurs et des chercheurs de l’Université rentrent au bercail de l’autorité du gouvernement. Les mécanismes législatifs en vigueur ainsi que les avis des chambres professionnelles laissent peu d’espoir à les voir plaider la cause d’une université qui agirait au-delà des purs enjeux économiques et de leurs propres intérêts.

L’université, source d’innovation et ouverture à l’international

Jadis, les universités étaient à l’origine de la transformation des sociétés. Les défis actuels, d’un monde qui change et fait disparaître tous les repères d’antan, demandent l’ouverture à de nouveaux horizons. Aux universités de préparer les réponses, de prendre à bras le corps cette révolution mondiale qui « bouscule » les fondements de la culture de l’Europe.

Donnons une chance à un autre modèle. Un modèle fondé sur la recherche, capable d’intégrer le secteur privé, au lieu de tenir ce dernier à l’écart comme la source de tous les maux ! Accueillons donc ces entrepreneurs « schumpétériens » qui ont su, de génération en génération, innover et se mesurer à l’international. Où donc est le mal de faire financer des Chaires par le secteur privé ?

Le financement de l’Université par le seul budget de l’État fut bien un des arguments contre sa création. En effet, pourquoi investir dans une nouvelle structure alors que les étudiants du Luxembourg allaient se former avec succès dans les meilleures universités à l’étranger ? Le plaidoyer prétendant qu’une université au Luxembourg allait empêcher cette plus-value… s’est estompé entretemps. La part des étudiants autochtones est nettement appréciable et l’afflux des étudiants internationaux vaut à l’Université une deuxième place au niveau mondial. La circulation des hommes et des idées a été l’idéal pédagogique.

Une réforme nécessaire

La première urgence serait l’adaptation de la loi de base concernant tant la gouvernance que les critères de qualité de l’enseignement et de la recherche, ainsi que du recrutement et du statut des enseignants à l’intérieur de la structure universitaire. Il y aurait du pain sur la planche ! En voulant intégrer les établissements d’enseignement supérieur créés en dehors de l’université, le gouvernement ouvre la boîte de Pandore ! Si l’intégration des projets initiés par les milieux économiques et autres devait se concrétiser, les revendications concernant la gouvernance ne manqueront pas de se faire entendre… ce qui ne facilitera pas l’adaptation nécessaire aux besoins tels qu’ils évoluent.

Force est de constater que notre pays a connu une période d’innovation très riche en idées sur le plan économique. Pourquoi alors courir le risque de marquer le pas dans le domaine de la création des savoirs en « basculant » dans le déjà-vu des structures d’enseignements ?

Ce débat ne peut ignorer que l’Université du Luxembourg – telle que créée en 2003 – est la première université de ce type dans l’UE au XXIe siècle. À l’époque, le rêve européen fut d’offrir, par la création d’un lien étroit entre recherche et évolution sociétale, une plate-forme au cœur de l’Europe, à Luxembourg. N’oublions pas la fuite des cerveaux européens… expatriés parce que les lourdeurs administratives ne leur permettaient pas d’exploiter pleinement leurs capacités d’innover.

Si devenue « établissement public d’enseignement supérieur et de recherche », placée sous la tutelle de plusieurs ministères, tel que prévu dans le projet de loi, l’Université perdra son indépendance d’agir et de réagir rapidement. Sachant combien il est difficile de faire passer le moindre changement dans les structures, je crains qu’à force de vouloir (trop) bien faire, les responsables surestiment leur pouvoir. L’Université du XXIe siècle ne devrait plus avoir besoin de tutelle. Les gouvernants feraient bien de se rappeler qu’aux siècles passés, les universités agissaient en toute liberté, qu’elles existaient avant les États-Nations, qu’elles ont forgé cette Europe de Culture et des Sciences avant même que soient nés les États.

En tant que ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de 1995 à 2004, Erna Hennicot-Schoepges (CSV) a déposé le 28 novembre 2002 le projet de loi portant création de l‘université de Luxembourg, voté le 17 juillet 2003 à l‘unanimité par la Chambre des députés.

Erna Hennicot-Schoepges
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