Ticker du 11 octobre 2024

d'Lëtzebuerger Land du 11.10.2024

Return to office

La percée des syndicats chez Amazon, à l’issue des élections sociales de mars, avait été fêtée comme une victoire par l’OGBL. Le siège européen de la multinationale américaine, connue pour sa politique anti-union, compte désormais cinq délégués OGBL et un délégué LCGB (sur un total de 22). Les nouveaux représentants des 4 270 employés vont affronter leur premier test. Car Amazon a décidé unilatéralement d’abolir le télétravail à partir de janvier 2025. (Depuis la pandémie, les salariés cols blancs ont droit à deux jours de home office par semaine.) Les ordres viennent directement de Seattle, et devront être implémentés à l’échelle globale. Ce grand retour au bureau a été décrété le 16 septembre par le CEO d’Amazon, Andy Jassy, au nom du renforcement de « notre culture ». (Ce terme est répété à douze reprises dans la courte missive : « Our culture is unique », « having the right culture », etc.) Selon le Wort, certains employés au Kirchberg y flairaient plutôt « une stratégie perfide » : « Amazon wolle durch die Hintertür Stellen abbauen und so teure Abfindungen umgehen ». Jointe par le Land, la secrétaire centrale adjointe de l’OGBL, Isabel Scott, évoque le « mécontentement » causé par l’ordre de retourner au bureau. Mais les jeux ne seraient pas faits. « Le management devra s’habituer à ce que nous le gardions à l’œil. Les délégués sont désormais conseillés. Et il y a des rules and regulations. » Scott se réfère à la convention télétravail, signée par les partenaires sociaux et d’application générale. Celle-ci stipule que « lorsqu’il existe une délégation du personnel, l’introduction et la modification du régime spécifique de télétravail se font après information et consultation de la délégation du personnel ». Quant à un retour à la « formule de travail classique », il doit être convenu « d’un commun accord par écrit entre l’employeur et le salarié. » bt

La guerre des bières

Heineken tente désespérément d’entrer sur le marché grand-ducal des bistrots, cadenassé par Bofferding et Diekirch. Fin septembre, la multinationale néerlandaise a même fait placer une annonce dans le Wort : « Recherche licence de cabaretage ». C’est le distributeur Fixmer (Landewyck) qui fait le relais et appelle les détenteurs de licence (et les rares bistrotiers libres de licence) à « discuter des possibilités ». Au bout de deux ans de campagne de démarchage, les résultats sont maigres : « sept à huit cafés » auraient mis des produits Heineken à leur pompe (dont quand même trois cafés au cours des derniers mois), dit-on chez Fixmer. La faute au « blocage » d’un système des licences sous l’hégémonie des deux grandes brasseries historiques. Les Lentz (Bofferding, Battin, Lodyss) viennent en outre de consolider leur position dominante dans la distribution, leur firme Munhowen ayant avalé le rival Boissons Heintz en début d’année. À Bruxelles, la DG Concurrence est en train d’analyser le dossier. La procédure n’est qu’à ses débuts, mais, à terme, c’est tout le système anachronique des « privilèges de cabaretage » qui pourrait entrer dans le champ d’analyse de la Commission. bt

Erratum

L’article « Troll et influenceur » sur Jérôme Bloch (d’Land, 3.10.2024) comporte une erreur de calcul. L’opération « toutes boîtes » de Paperjam, en comptant les suppléments, représente un envoi de 186 tonnes de papier. Pso

Pierre Sorlut, Bernard Thomas
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