Dans une interview donnée au Quotidien lundi, la ministre de l’Agriculture, Martine Hansen (CSV), a déclaré lundi qu’« il semble assuré que sur les 1 700 agriculteurs actifs au Luxembourg, ils seront 400 à être concernés par les coupes budgétaires (européennes, ndlr), dont une série de jeunes. » Ce chiffre élevé interpelle, alors que tous les arbitrages ne sont pas arrêtés. Le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen (CSV, cousin de la ministre), a déclaré avoir sécurisé 300 milliards d’euros pour la période 2028-2034, largement moins que les budgets précédents.
Contacté par le Land, le ministère explique avoir estimé le nombre d’agriculteurs touchés en se basant sur la proposition de la Commission, qui souhaite réduire la nouvelle aide au revenu en créant un système d’échelons dégressifé en fonction des surfaces cultivées. Cette nouvelle entité regrouperait également des subventions environnementales et des aides pour les jeunes agriculteurs.
« Étant donné que les jeunes ont tendance à reprendre des exploitations de taille moyenne ou supérieure à la moyenne, la proportion des exploitations impactées par la dégressivité et le plafonnement sera plus élevée chez eux », nous indique-t-on. Ce constat s’ajoute à celui de la difficile transmission des domaines agricoles et viticoles du pays, qui inquiète tant le secteur que le gouvernement.
Le ministère rappelle toutefois que le processus n’en est qu’à ses débuts et qu’il est impossible de tirer des conclusions à ce point. Il reconnaît aussi que l’amplitude du manque à gagner pour l’agriculture nationale est encore floue et qu’il ne peut pas dire si des secteurs seront davantage touchés que d’autres. Pas de réponse, non plus, à la question de savoir si l’État sera prêt à compenser la baisse de soutien de l’Europe.