La secrétaire d’État à la Culture, Octavie Modert (CSV), déposera sous peu un projet de loi pour permettre la clôture du chantier du musée de la Forteresse, lancé en 1997. La commission parlementaire du Contrôle de l’exécution budgétaire a adopté le mois dernier un rapport (d’Land, 13 février 2009) fustigeant le dilettantisme avec lequel fut mené ce projet, qui coûtera finalement la modeste somme de 41,3 millions d’euros. Des « maîtres d’ouvrage délégués » externes prendront d’ailleurs en charge l’achèvement du projet. Une préouverture du musée de la Forteresse n’est plus la panacée et il est désormais prévu d’en faire une section du Musée national d’histoire et d’art.
La Commission « réprouve le laxisme constaté au Service des Sites et Monuments nationaux en matière de comptabilité, d’évaluation, de gestion et de suivi du projet (…), critique la durée excessivement longue de la réalisation du projet (…), soutient la secrétaire d’État dans sa décision d’arrêter les travaux dès l’instant qu’elle a constaté le dépassement du budget d’engagement ». Les députés posent aussi la question de la responsabilité politique du ministre de tutelle (« défaillance des instances de contrôle » et « insuffisance de la tutelle exercée par le ministère »), tout en précisant qu’elle ne se limite pas aux membres du gouvernement de la législature actuelle.
Le problème principal, qui a causé le retard et le dépassement du budget a été, selon les députés, le changement en cours de route de concept du musée. Ils jugent d’ailleurs « totalement abstrus le fait qu’un musée soit construit en l’absence d’un concept évolutif assez précis quant à son futur contenu » et pensent que « les dépassements de crédit résident dans un devis estimatif trop sommaire et peu réaliste ». Somme toute, il n’y a pas eu de fraude, comme a pu le constater l’Inspection générale des finances.
À l’avenir, le gouvernement devra « accélérer son initiative de renforcement du cadre de contrôle des nombreux fonds gérés par l’État ». Maintenant, un troisième projet de loi devra permet-tre d’ouvrir une nouvelle fois la manne financière et renflouer le budget de 5,8 millions d’euros supplémentaires, auxquels s’ajoute une réserve d’un demi million d’euros. Ces montants devraient suffire à financer l’équipement multimédia, la muséographie, la finition du circuit Vauban avec la passerelle Porte des Bons Malades, les travaux de finition au musée de la Forteresse, ainsi que les frais d’études et de gestion.