CD We are Hume de Hume

Extinction des feux

d'Lëtzebuerger Land vom 23.08.2007

David Hume, philosophe, économiste et historien fut l'un des plus importants penseurs des Lumières britanniques du XVIIIe siècle. Et quand un quartet du sud du pays emprunte son nom comme patronyme, on peut légitimement se poser quelques questions quant aux origines de cet acte : Hommage à l'un des fondateurs de l'empirisme moderne ? Pur hasard dû à la sonorité de ce patronyme ? Quoi qu'il en soit, cette formation qui existe depuis près de six ans, nous propose son premier album, We are Hume, long de sept morceaux. Enregistré et mixé par Charles Stoltz des Holy National Victims, dont le tableau de chasse, outre son propre groupe, épingle aussi Couchgrass, ce court album alterne les styles au fil et à l'intérieur des morceaux. Ainsi Dudetown (en hommage à leur ville d'origine, Dudelange) et Enemies are Friends  se réclament de la science du riff cher à AC/DC, mais dégagent la même férocité d'un caramel mou et bénéficient d'arrangements boiteux. Des carrières ont été flinguées pour moins que ça. Mais il est très probable que les quatre de Hume s'en contrefichent comme de leur première corde pétée. Se proclamant «hobby band», c'est précisément l'impression que ces sept morceaux laissent en bouche, mais dans un sens pour le moins péjoratif. Les compositions ressemblent à des assemblages hétéroclites et bâclés, sans imagination ni passion. Tout semble avoir été fait à la va-vite, sans réelle remise en question. Mais l'urgence, qui aurait pu ou dû émer- ger, est inexistante. Le chant est à l'avenant, approximatif et manque de conviction tant dans les parties chantées que dans les cris. Certaines parties de guitares (l'intro de What we are living for et Rise par exemple) arrivent néanmoins à tirer leurs épingles du jeu. Seuls répits dans cette épave avant l'heure, God's Vacation, dont le couplet est carrément pompé sur le Breaking the Girl des Red Hot Chili Peppers, et Coming Home, chanté en allemand, qui s'avèrent solides et même convaincants. À vouloir trop miser sur un album varié, Hume a souvent oublié d'écrire des morceaux, des vrais et de se concentrer de manière homogène sur les genres que ce groupe semble maîtriser. Au final, on a cette désagréable impression d'avoir affaire à un groupe indécis, qui ne sait pas ce qu'il veut ni comment y arriver et ce, la lumière éteinte… Un comble quand on s'appelle Hume.

 

 

David André
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