Innovation européenne 

Bonne performance

d'Lëtzebuerger Land vom 18.01.2013

Le Luxembourg se situe en bonne position au sein de l’UE en matière d’entreprises innovantes de l’industrie et des services. Avec 68 pour cent de sociétés ayant déclaré avoir mené des activités d’innovation entre 2008 et 2010, il arrive en deuxième position de l’enquête 2010 sur l’innovation réalisée publiée par Eurostat le 11 janvier, juste derrière l’Allemagne (79 pour cent des entreprises) et avant la Belgique (61), le Portugal, la Suède et l’Irlande (60 chacun). La moyenne des 27 États membres est de 53 pour cent et les « maillons faibles » en la matière sont la Roumanie et la Hongrie (31 chacun).

Cette enquête de l'office statistique européen qui porte sur les 27 ainsi que l’Islande, la Norvège, la Croatie, la Serbie et la Turquie, met l'accent sur l'innovation des produits et des processus, ainsi que l'innovation organisationnelle et de marketing. Elle représente la principale source de données sur l'innovation à l’échelle européenne et permet ainsi d’obtenir des données homogènes comparables entre États. Elle ne prend en considération que les entreprises comptant au moins dix salariés et couvre, entre autres, les secteurs de la fabrication, les télécommunications, les transports, les activités financières et d'assurance, le commerce de gros et de l'édition.

La majeure partie des entreprises innovantes au Luxembourg en 2010 l’ont été dans le secteur des services qui portent 69 pour cent de l’innovation. C’est une caractéristique spécifiquement nationale car dans les autres États de l’enquête, ce sont les secteurs industriels qui sont prédominants. Les nouveautés en la matière au Luxembourg concernent plus particulièrement dans ceux relatifs à la finance et aux assurances ou à des activités auxiliaires de ceux-ci, où l’innovation est essentiellement d’ordre organisationnelle et commerciale. Viennent ensuite les services liés au transport et à l’entreposage ou au commerce de gros (hors automobiles). Quant au secteur industriel qui représente 66 pour cent de l’innovation luxembourgeoise, la métallurgie et la fabrication de produits métalliques (à l'exception des machines et des équipements) arrivent en tête de peloton. L’innovation concerne tant la mise en place de nouvelles technologies liées aux produits et procédés de fabrication ou logistique que des dispositifs organisationnels et commerciaux. L’industrie alimentaire et de boissons ou de produits à base de tabac a aussi fait une percée en innovation qui n’est pas technologique, donc on suppose qu’elle est davantage d’ordre organisationnelle et de marketing. Ce sont plutôt les entreprises luxembourgeoises de plus de 250 employés qui ont innové en 2010, 93 pour cent d’entre elles ont déclaré être actives en ce domaine, contre 72 pour cent de celles ayant entre 50 et 249 salariés et 65 pour cent de celles comptant un effectif compris entre 10 à 49 employés.

L’enquête d’Eurostat révèle que parmi les entreprises européennes innovantes en termes de produits et de procédés dans l’UE, 27 pour cent ont coopéré avec d’autres entreprises, des universités ou des instituts publics de recherche, tandis que les autres 73 pour cent ont utilisé uniquement leurs ressources internes. Le Luxembourg se positionne un peu au dessus de cette moyenne avec 32,2 pour cent d’entreprises innovantes ayant coopéré avec d’autres organismes ou entreprises. Les plus fortes proportions de coopération en matière d’innovation ont été observées à Chypre (62 pour cent), en Autriche (51), en Slovénie (45) et les plus faibles en Italie (12), à Malte (18), au Portugal (20) ainsi qu’en Espagne et en Bulgarie (22 chacune). Parmi ces données sur la coopération, seulement un peu plus de dix pour cent des entreprises de l'UE ont procédé à l'innovation en collaboration avec un partenaire dans un autre État membre, d'un pays de l'AELE ou d'un pays adhérent ou candidat. Les niveaux les plus élevés avec un autre partenaire européen ont été enregistrés à Chypre (38 pour cent), en Slovénie (35), en Autriche, en Estonie et en Slovaquie (30), en Finlande et au Luxembourg (27). Les plus faibles pourcentages relevés proviennent d’Italie (4), en Espagne (5), en Allemagne (8) et au Portugal (9).

Quant aux partenariats menés avec les États-Unis, ils concernent trois pour cent des entreprises européennes et deux pour cent ont été menées avec un partenaire d’Inde ou de Chine. Le Luxembourg est bien au dessus de cette moyenne avec des pourcentages de sept pour cent pour les coopérations avec un partenaire américain et six avec un allié indien ou chinois, derrière la Finlande, la Suède et la Slovénie.

Sophie Mosca
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