Étrange décalage, ce dimanche soir à Hayange. Dans la grande salle des fêtes Le Molitor, les résultats provisoires de la 8e circonscription de la Moselle, qui regroupe une dizaine de villes-usines de la Vallée de la Fensch ainsi que les communes aux portes de Belval, sont projetés. Bureau de vote par bureau de vote, la tendance se confirme : Le député sortant du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, l’emporte confortablement sur sa concurrente du Nouveau Front populaire, Céline Léger. (Le score final sera de 54,4 contre 45,6 pour cent.) Or, peu avant 20 heures, les premières prévisions se répandent comme une traînée de poudre. « C’est une catastrophe », s’écrie un membre du RN. Tous les regards se tournent vers les smartphones. Stupeur. La gauche est arrivée en tête au niveau national. « Je suis dégoûté », lâche un sympathisant RN. « Un jour ou l’autre, il faudra casser le jouet », dit un autre. À 20 heures 15, on sert des flammekueches aux militants et sympathisants dépités. La soirée sera courte.
Une soixantaine de personnes, pour la plupart assez âgées, se sont déplacées à la soirée électorale du RN. Beaucoup de fans du maire de Hayange, Fabien Engelmann, dont les retraités louent « la générosité » et « la gentillesse ». Une habitante sexagénaire de Thionville fume une cigarette sur les escaliers extérieurs menant à la salle de fête : « Je veux que ma France reste ma France. Je ne supporte pas qu’on nous rabaisse », dit-elle, précisant qu’elle a vécu pendant quarante ans en Nouvelle-Calédonie. « Eux n’ont jamais été au pouvoir, on ne peut pas les juger », dit un autre sympathisant. À l’intérieur du Molitor, un formateur en machines évoque la question de l’insécurité. Grâce au maire RN, dit-il, Hayange serait « propre », il y aurait de « l’ordre ». Il se définit comme « gaulliste », et exhibe deux croix de Lorraine qu’il porte autour du cou et au poignet : « Aux élections de 1968, on en dessinait avec mon père sur les autoroutes ». Il est attiré par le discours anti-immigrés du RN : « Les étrangers », dit-il, toucheraient les allocations familiales, alors que « les Français » n’auraient droit à « rien ». Alors que le RN affiche son hostilité envers les binationaux, ce sympathisant explique que sa femme, qui a travaillé au Grand-Duché, a obtenu la nationalité luxembourgeoise « par rapport à ses grands-parents », c’est-à-dire par recouvrement.
Un étudiant se tient près du bar. Habitant Volmerange-les-Mines, il se définit comme « militant identitaire », défendant la « civilisation occidentale » contre « l’islamisation de la France ». « La droite libérale est une trahison », estime-t-il, et d’avancer deux exemples : « De Gaulle n’était pas libéral, l’Action française était antilibérale ». Il serait par ailleurs membre d’Eros, « un collectif d’homosexuels patriotes ». (Le site web de ce mouvement fustige « les dérives idéologiques woke et LGBT ».) La France insoumise (LFI) revient dans de très nombreuses conversations comme le nouveau péril rouge. « Ce n’est pas un comportement de Français », dit un sympathisant du RN, se référant à l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui avait porté un keffieh au soir du premier tour des législatives. « Mélenchon, c’est un fou », lance un autre.
Cinq kilomètres plus loin, dans la ville de Fameck, on ressent un énorme soulagement. Une vingtaine de militants du Nouveau Front populaire se sont retrouvés dans une minuscule salle communale, en bordure d’une cité ouvrière. Il s’agit du noyau dur de la campagne de Céline Léger (LFI) : La plupart sont jeunes, et certains travaillent au Luxembourg. On sert d’ailleurs des Bofferding et des Battin à la soirée. « Cela a été la dernière alarme », lâche un jeune militant. Gabriel Attal paraît à la télévision, évoquant « les extrêmes ». Quelqu’un s’écrie : « Il parle de nous ! Lui, c’est l’extrême-centre… »
La plupart sont membres de LFI, certains se définissent « plutôt verts » ou à gauche du PS. « Il faut qu’on reste soudés », exhorte un des jeunes militants. Ils ont derrière eux trois semaines de campagne très intensive. « Dès que j’arrivais à la gare, je passais un coup de fil : ‘Vous êtes où ? Je vous rejoins !’ », relate un technicien travaillant au Kirchberg. Boîtages, tractages et surtout d’innombrables portes-à-portes. « Dans certaines maisons, on entendait littéralement CNews en arrière-fond », relate un militant, se référant à la chaîne de télé très droitière du milliardaire Vincent Bolloré. « Dans trois jours, on ne sera plus là, mais CNews sera toujours allumé. C’est compliqué de lutter contre ça… » Jointe mardi, la candidate défaite Céline Léger évoque « un travail de longue haleine » contre l’extrême-droite : « Cela se construit escalier par escalier, pas par pas. » Et d’ajouter : « On l’entend encore souvent : ‘Vous, on a déjà essayé’ ». Elle-même ferait partie de cette génération « qui a grandi avec la même tradition ouvrière et les mêmes trahisons de la gauche ».
Dans la Vallée de la Fensch, le RN a atteint 46,4 pour cent dès le premier tour, alors que le NFP n’avait réuni que 29 pour cent des suffrages. La campagne de proximité a réussi à resserrer l’écart, mais pas à inverser la tendance. À l’arrivée, 4 288 voix séparent Céline Léger du député sortant, Laurent Jacobelli. L’ancien directeur des programmes de TV5 Monde, parachuté en 2022 dans la Lorraine mosellane, est un poids-lourd de la scène politique. En amont des européennes, il a été nommé porte-parole de Jordan Bardella, et a fait le tour de tous les plateaux télé ces derniers mois. L’assistante sociale Céline Léger a, quant à elle, dû griller l’intégralité de ses jours de congé pour se jeter dans une campagne express.
Les communes rurales et les cités pavillonnaires ont majoritairement plébiscité le RN. Martine Étienne, la députée LFI non-réélue de la 3e circo Meurthe-et-Moselle (autour de Longwy), donne son « ressenti » de nombreux échanges qu’elle a eus durant la campagne et dont la teneur xénophobe lui a « vraiment fait peur » : « Soit, ils disent tout de suite ‘la racaille dehors’ ; soit, ils le disent après un certain moment ». Le Nouveau Front populaire a tenté d’expliquer que de nouvelles recettes pourraient être générées en taxant « les superprofits » ou « les plus riches ». Mais sur le terrain mosellan, un grand nombre d’électeurs n’auraient plus été convaincus par ces arguments, regrette une militante. Du coup, le débat se serait déplacé sur la question des allocations familiales. Une concurrence entre pauvres qui a déchaîné les ressentiments contre les « immigrés ».
Dans la 8e circo de la Moselle, la gauche ne résiste que dans trois communes. Au Nord, c’est quasiment tout le Pays Haut Val d’Alzette qui a voté RN. Que ce soit à Rédange, Aumetz, Boulange, Ottange ou Russange, pourtant tous des communes situées directement aux portes du Luxembourg (entre Esch et Rumelange), la vague RN a tout emporté. Seul Audun-le-Tiche, ancien bastion communiste, a tenu le coup. Si la commune reste ancrée à gauche (56 pour cent au second tour), le phénomène d’érosion y est pourtant nettement perceptible. Au premier tour, Laurent Jacobelli a ainsi eu la satisfaction d’arriver en tête dans cette commune qu’il aime désigner « République soviétique socialiste d’Audun-le-Tiche ». « C’est jouissif », s’exclamait-il lors d’un meeting électoral. Le député RN visait la maire Viviane Fattorelli (par ailleurs professeure de français au Lycée Schengen) qui avait refusé d’accueillir une permanence électorale du RN dans sa commune.
Plus au Sud, dans le Val du Fensch, seules Uckange et Fameck ont voté à gauche. Dans ces deux villes ouvrières, marquées par les cités HLM, le NFP atteint soixante pour cent, ce dimanche. On retrouve la même dynamique à Mont-Saint-Martin (3e circo de la Meurthe-et-Moselle), où la gauche engrange 65,5 pour cent des voix ce dimanche. Ce sont des villes qui comptent une large population issue de l’immigration maghrébine et turque. L’ex-députée Martine Étienne y voit « le revers du vote [RN] des autres ». Les personnes racisées auraient « bien senti le danger pour eux ». Laurent Jacobelli, en a fait l’expérience lors d’une action de tractage au marché de Fameck. Un habitant du quartier l’avait vivement pris à partie : « Tu viens chercher des voix chez les musulmans et tu critiques les musulmans toute la journée. Tu vas chez Hanouna et compagnie, et tu viens chercher des voix ici ? Prends-toi ça [le tract RN], et tu te le rentres dans les fesses ». La vidéo avait fait le buzz sur les réseaux sociaux. Alors que LFI se voit régulièrement accusée de « communautarisme », voire d’« antisémitisme », Le Canard Enchaîné relève cette semaine « le travail de maillage des militants Insoumis autour des luttes contre le racisme et les violences policières, ou de la solidarité avec la Palestine, [qui] a permis de retisser les liens politiques souvent effilochés » dans les quartiers populaires.
À Fameck, à une centaine de mètres de la soirée électorale du NFP, un quadragénaire prend l’air ce dimanche soir. Il dit travailler comme cadre dans une banque de l’autre côté de la frontière. « Au Luxembourg, on m’a toujours donné ma chance. On ne m’a jamais sorti le prétexte que j’étais fils d’immigrés marocains. » En amont des élections, il aurait longuement discuté avec sa femme, frontalière comme lui, s’il ne fallait pas mieux déménager au Grand-Duché, « pour l’avenir des enfants ». « On sent un racisme qui était sous-marin et qui remonte aujourd’hui à la surface », dit-il. Une demi-heure avant l’annonce des résultats, un binational franco-algérien exprime le même sentiment devant la mairie de Hayange : « J’ai peur ; peur de la réaction des autres et peur de la mienne ». Le narratif d’un RN normalisé, il n’y croit pas : « La vitrine a changé, mais la boutique, c’est toujours la même ». Il a travaillé dans le secteur de la sécurité et du nettoyage au Luxembourg. Dans ces équipes « cosmopolites », il aurait « ressenti beaucoup moins de racisme » qu’en France : « Rien à voir. C’est le jour et la nuit ».
Alors qu’une nouvelle déconfiture semblait quasi-inéluctable entre le Val de Fensch et le Val d’Alzette, la perte du Pays-Haut de Longwy a été ressentie comme autrement plus douloureuse pour la gauche. Ce dimanche, le RN a remporté la 3e circo de Meurthe-et-Moselle, qui inclut les anciens bastions communistes et cégétises Longwy et Villerupt. Le « barrage républicain » a cédé : Ni la candidate Ensemble ni le candidat LR n’avaient voulu donner de consigne de vote. Au soir de sa défaite, la députée sortante LFI, Martine Étienne, leur a attribué la « lourde responsabilité que le fascisme soit élu dans cette terre de gauche ». Au premier tour, l’ancienne postière n’avait réuni que 28,5 pour cent des voix, alors que son concurrent RN atteignait les 43,5 pour cent. La pente était donc rude. Durant l’entre-deux-tours, la centrale de LFI dépêcha une trentaine de jeunes militants parisiens dans le Pays-Haut. À Paris et en Seine-Saint-Denis, la gauche avait remporté de nombreuses circos dès le premier tour. La tâche s’avérait plus ardue en terre lorraine, loin des quartiers populaires (ou bobos). C’est par réflexe antifasciste que Florence Weimerskirch, une militante gauchiste eschoise, a donné un coup de main pour les portes-à-portes. Elle se dit impressionnée par le déroulement hyper-structuré mais également par «l’immense enthousiasme » de la campagne : « Ech si mir virkomm wéi bei der LCR, wéi ech 16 Joer al war. » Les équipes s’engouffraient dans des immeubles de huit étages, quatre logements par palier, sonnant à toutes les portes. « À Thionville et à Longwy, j’ai vu des logements dans un état… sou eppes hu mir zu Lëtzebuerg net. »
Et pourtant, c’est le candidat RN Frédéric Weber qui a fini par remporter la circo avec 53,6 pour cent de voix. En 2012, l’infirmier chez Arcelor-Mittal avait acquis une notoriété nationale en tant que syndicaliste (CFDT puis FO) menant la lutte pour sauver le site de Florange. La mise sous cocon des deux hauts-fourneaux, il la vivra comme une trahison de la gauche, rappelant les « fausses promesses » du candidat socialiste à la Présidentielle François Hollande. Présentée par le RN comme preuve d’ouverture, la nouvelle recrue en a illico adopté les points programmatiques, y compris la préférence nationale. Dans un portrait que lui a récemment dédié La Croix, Weber évoque l’immigration, disant craindre ceux qui veulent « changer notre mode de vie », et s’offusquant de ce « restau pakistanais qui ne vend pas d’alcool ».
Le vote frontalier reste difficile à cerner. Alors que les communes longeant Rumelange, Esch-sur-Alzette et Belvaux votent RN, la situation change quelques kilomètres plus loin dans la 3e circo de Meurthe-et-Moselleles. Les petits bourgs en face de Differdange et de Rodange (Longlaville, Saulnes, Herserange, Hussigny-Godbrange) placent le NFP en tête. Le phénomène est encore plus prononcé dans la 9e circo de la Moselle qui inclut le canton de Cattenom. La députée sortante macroniste, Isabelle Rauch, surperforme dans ces anciens villages ruraux métropolisés par le « Grand Luxembourg ». Alors que le salaire médian disponible par unité de consommation se situe entre 18 000 et 20 000 euros dans les villes de Longwy, Hayange ou Fameck, il dépasse les 40 000 dans des villages comme Évrange et Hagen (en face de Frisange). Sans surprise, ces voisins immédiats ont préféré la candidate Ensemble au candidat RN, que ce soit à Hagen (75,5%), Zoufftgen (70,4%), Kanfen (67%), Mondorff (65,6%), Évrange (63,9%), Volmerange-les-Mines (61,9%) ou Hettange-Grande (61,4%). C’est que quasiment tous les habitants travaillent au Grand-Duché, souvent comme cadres. Le frontiste Baptiste Philippo, directeur RH de la ville de Hayange, n’a pas réussi à convaincre les frontaliers.
Plus on s’éloigne de la frontière, plus l’image se complique. En 2022, le géographe Mark Bailoni rappelait dans la revue Hérodote que « l’effet frontière est particulièrement déstabilisateur dans ces territoires désindustrialisés », pointant la saturation des transports et l’explosion des prix immobiliers. Martine Étienne estime, quant à elle, qu’il y aurait eu « beaucoup d’abstention parmi les frontaliers » du Pays-Haut : « Pendant les portes-à-portes, certains m’ont carrément dit que cela ne les intéressait pas, puisqu’ils travaillent au Luxembourg. » En septembre dernier, alors qu’elle était encore députée, Étienne avait déposé une résolution à l’Assemblée nationale demandant l’introduction d’une rétrocession fiscale de la part du Grand-Duché (à hauteur de « 3,5 pour cent des salaires bruts ») au bénéfice des collectivités frontalières. Celles-ci se transformeraient « en cités dortoirs où se mêlent précarité des travailleurs locaux et aisance financière des résidents frontaliers ». De nombreuses collectivités locales seraient « dans l’incapacité totale de redévelopper certaines friches, d’assurer le bon fonctionnement de leurs services publics ou de maintenir à flot leurs écoles et leurs hôpitaux ».
Aux yeux des Insoumis, le désengagement de l’État et la désertification des services publics ont favorisé la poussée de l’extrême-droite dans les territoires marginalisés. La prise de Hayange par le RN en 2014 en livrerait une illustration : Des services de l’hôpital, dont les urgences, venaient d’y être fermés. Cela fait dix ans que Hayange est présentée comme « ville-vitrine » du RN en Moselle. Son maire, Fabien Engelmann, un transfuge de la CGT et du Nouveau Parti anticapitaliste, a été élu avec un peu plus d’un tiers des voix en 2014, à l’issue d’une quadrangulaire. Miné par une guerre locale d’égos, le « barrage républicain » s’était rompu, rendant possible la déferlante RN. Engelmann avait axé sa campagne sur la lutte contre « la mendicité agressive », jouant sur les ressentiments contre les réfugiés. Ses débuts à la mairie ont été marqués par des coups de provoc. Quelques semaines après son élection, il a publié une autobiographie intitulée Du gauchisme au patriotisme. L’ouvrage est rempli de clichés colonialistes et islamophobes. On y lit notamment : « L’Algérie doit tout à la France. […] La France leur a donné leur indépendance […] en leur faisant don d’un pays très riche qui n’était avant leur venue qu’un désert sans peuple défini. » Engelmann y évoque également « le dogme mahométan très offensif, dangereux pour la démocratie […] une idéologie sectaire figée dans son passé ». Mais le maire s’est peu à peu mis au diapason de la stratégie de « normalisation » de son parti. Il joue désormais le registre de la proximité et a endossé le rôle du politicien de trottoir. En 2020, il est réélu dès le premier tour avec 63 pour cent des voix. En septembre, la Fête du cochon de Hayange célébrera ses dix ans. Lancée par Engelmann sous le slogan « Nos traditions d’abord », elle draine des milliers de participants. Plus personne ou presque ne semble s’en offusquer.
Dans un article paru en 2018 dans La Revue géographique de l’Est, le haut fonctionnaire Eric Marochini note que « les territoires du Nord Lorrain sont en quelque sorte spécialisés dans la captation de l’économie résidentielle et tout particulièrement de l’économie issue des travailleurs pendulaires ». Parmi les handicaps dans cette compétition inter-lorraine, Marochini identifie les « fonctions productives encore importantes » dans le Val de Fensch. (Une bonne partie des rails sur lesquels roule le tram à Luxembourg-Ville a ainsi été fabriquée à Hayange.) Un autre désavantage est l’image de la vallée de la Fensch. Marochini s’insurge contre « les amateurs d’une littérature misérabiliste annihilant toute volonté de résilience » et de citer la « goncourisation » de l’auteur Nicolas Mathieu en 2018. Dans Leurs enfants après eux, celui-ci évoque « Heillange » comme sosie littéraire de Hayange. (Un peu comme Illiers transmué en Combray par Proust.) « Comme tout le monde dans la vallée, il entendait sans arrêt parler du Luxembourg et de ses salaires astronomiques, des charges dérisoires qui s’y appliquaient et de ce truc formidable des bagnoles de fonction. […] Vu de Heillange, ça ressemblait assez au paradis sur terre ».
Au-dessus de Hayange se dresse une Vierge monumentale, construite aux temps des Wendel, ces barons du fer qui ont dominé la vallée pendant plus de 300 ans. Dès 1931, la famille Wendel établit une holding 29 au Luxembourg pour minimiser sa taxation. Les héritiers de la dynastie industrielle ont quitté la vallée de la Fensch depuis longtemps déjà. Ils ont par contre gardé une discrète présence au Grand-Duché. C’est depuis l’avenue Émile Reuter que sont gérées leurs participations dans des sociétés non cotées à travers des fonds alternatifs.