Au début du lockdown, l’historienne Marie-Paule Jungblut a eu l’idée de mettre en ligne, à destination du grand public, sur un réseau social populaire, une série de quizz à choix multiples sur l’histoire de la ville de Luxembourg. Jungblut, est collaboratrice scientifique à l’Institut d’Histoire de l’Université du Luxembourg, où elle est responsable du projet Edutainment. C’est donc d’abord pour ses étudiants, dans le cadre d’un cours intitulé Representing the City of Luxembourg, anglophilie de l’Uni.lu oblige, qu’elle donne avec Michel Pauly, qu’elle a développé des questionnaires à choix multiples.
À l’origine ces quizz pédagogiques sont destinés aux étudiants, un bon moyen certes de réviser, mais surtout d’apprendre comment élaborer un enseignement à destination de la génération Y, celle qui est née avec les smartphones. Et, il n’est pas pensable de devenir curateur d’expositions sans apprendre comment divulguer un savoir savant avec les outils technologiques modernes et de manière ludique à une époque où de plus en plus de musées mettent à disposition du public des bornes interactives et des tablettes pour les visites guidées.
C’est donc avec la même idée, à destination directe du grand public, dans un groupe d’échanges de souvenirs sur la capitale sur Facebook, que Marie-Paule-Jungblut a choisi de mette en ligne ses quizz à questions multiples. En guise de passe-temps pendant le confinement, l’idée était maline, d’abord pour elle-même et ensuite en guise de partage. Car au fur et à mesure de la publication électronique – autrefois, on aurait dit « par le bouche-à-oreille » – ces questionnaires sur la capitale ont été de plus en plus divulgués. Car, comme Marie-Paule Jungblut connaît son électronique sur le bout des doigts, des modes d’échanges divers sont aussi indiqués à la fin des quizz…
L’historienne a trouvé son public. Des aficionados, qui attendent la mise en ligne des nouvelles questions, le dimanche. Ainsi du dernier épisode en date, culte marial au mois de mai oblige. Il porte donc sur la Schlusspression et a été précédé au début de l’Octave, par un questionnaire sur les processions en général à Luxembourg.
Marie-Paule Jungblut, qui a curaté un grand nombre d’expositions au Lëtzbuerg City Museum, a assurément un cerveau en forme de bibliothèque sur la connaissance de Luxembourg, ce qui la rend capable d’élaborer des propositions de réponses qui paraissent toutes plausibles. Mais sur trois, évidemment, une seule est juste. Si vous réalisez un score de huit bonnes réponses sur dix, vous êtes, l’historienne le dit, un bon connaisseur de l’histoire de la ville.
Mais peu importe, l’idée est d’apprendre en s’amusant, si on veut tout savoir sur la fondation de la ville, ses murs d’enceinte et ses portes, l’Église Saint-Michel, « Ënnert de Steiler » (si, si il y avait un pilori à Luxembourg !), ou que le « Schéieschlach » était en quelque sorte l’ancêtre des bassins de rétention…
On avance ainsi dans le temps, des prisons au Grund, à la vie dans l’espace public à la fin du XIXe siècle, en passant par les bombardements de la Première Guerre mondiale jusqu’à l’époque contemporaine et les lieux dédiés à l’arrivée d’une nouvelle population de migrants ou la couleur rouge comme d’Roud Breck.