CD Quentin Lagonza de Quentin Lagonza

It’s a long way to the top

d'Lëtzebuerger Land du 01.01.2009

Plus de deux ans après une première demo encourageante, qui déjà à l’époque délimitait clairement le champ d’action de Quentin Lagonza, à savoir un rock vintage ancré dans les seventies hardrock et glam, voilà que ce quatuor revient avec un premier CD éponyme fort de dix titres. On retrouve toujours encore cette volonté de proposer une musique énergique qui doit beaucoup à des formations emblématiques comme Black Sabbath, Blue Cheer, Slade, MC5 ou encore les Stooges comme en témoignent les nombreux clins d’oeils, sous forme de riffs ou de breaks, tout au long de la plaque.

Ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est le son chaud, typé, intemporel et très vintage, qui donne un certain charme suranné à l’ensemble et s’avère être le signe que la formation sait comment emballer ses morceaux. Bravo à l’ingénieur du son et au mixeur, à savoir Yves Ditsch et Charel Stoltz, qui ont su au mieux respecter les desideratas de Quentin Lagonza !

Volutes de fuzz guitaristiques, basse ronde et menaçante, batterie imperturbable imposent une coloration fortement psychédélique et garage, accentuée de-ci de-là par un orgue, qui ne cadre pas toujours harmonieusement avec les vocalises puissantes et pas toujours inspirées du chanteur, malgré d’évidents progrès, qui rappelle par son timbre Klaus Meine, le siffleur fou des inénarrables Scorpions. Celui-ci s’époumone à vide sur certains titres et confond énergie et présence avec gueulantes de hooligang. 

Toujours au niveau des réserves, signalons que le sens de la composition erratique présent sur la démo n’a pas encore entièrement disparu. Car si Quentin Lagonza arrive à créer des atmosphères fortement marquées et à distiller une réelle énergie, les morceaux ressemblent souvent à des jams sinueuses et mal dégrossies, parfois inspirées comme sur Desert ride ou Lonely sky dimension. Il faut l’avouer, cela nuit un peu à la densité que nécessite ce genre d’entreprise, où les évasions et autres déstructurations ont pour base l’un ou l’autre gimmick fondateur. Et c’est dommage, car certains passages, mieux édités et plus concis, pourraient constituer la base de morceaux forts, efficaces et marquants (l’outro de Silent together, le pont et le refrain de 100 years,…). Mais devant les progrès accomplis depuis leurs premiers pas et leur volonté affichée d’en découdre, on peut s’attendre à ce que les prochaines pérégrinations de Quentin Lagonza se rapprochent encore un peu plus du but.

Pour plus d’informations : www.myspace.com/quentinlagonza

David André
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