La moitié des enfants de la Ville de Luxembourg ne fréquentent plus l’école communale. La capitale se fragmente en univers parallèles

Multiplicity scolaire

d'Lëtzebuerger Land du 31.01.2020

Fifty-Fifty 2019-2020 entrera peut-être dans les annales comme la dernière rentrée où une majorité des enfants de la Ville de Luxembourg étaient encore inscrits à l’enseignement fondamental public. Actuellement, 4 254 enfants fréquentent l’école communale et 4 109 des écoles privées. En pourcentages, cela donne 50,9 contre 49,1. (En 2014/2015, ce rapport était encore de 54 à 46.) La capitale compte une pléthore d’établissements privés sur son territoire. Rien que dans leurs classes de maternelle et de primaire, les Écoles européennes accueillent 3 000 écoliers, le Lycée Vauban un millier, alors que la Saint George’s School et l’International School of Luxembourg (ISL) comptent plus de 500 élèves chacune. Sur les dix dernières années, la population a quasiment doublé dans ces cinq établissements.

Les coûts – en termes de cohésion sociale, d’égalité des chances et de trafic matinal – de cet éclatement de « l’offre scolaire » ne semblent pas préoccuper outre mesure les responsables politiques. Chez l’échevine de l’Éducation, Colette Mart (DP), le pragmatisme prévaut : « Mir sinn säit ganz laangem sou gefuer ». Sans les écoles privées, dit-elle, « le multiculturalisme » ne serait « pas gérable ». « Nous serions d’ailleurs incapables d’accueillir du jour au lendemain tous ces élèves ».

Même son de cloche du côté de la maire de la Ville, Lydie Polfer (DP). En juin 2019, elle estimait face au Land qu’avec plus de 70 pour cent de résidents étrangers, un taux de cinquante pour cent d’inscriptions dans des écoles communales serait plutôt à considérer comme un succès. Et puis ce ne serait pas à la politique « de dire ‘tu dois’ ou ‘tu devrais’ », il s’agirait « de choix privés, très personnels ».

D’ores et déjà, les services communaux ont intégré la probabilité que la moitié des enfants ne fréquenteront jamais une école communale dans leurs calculs déterminant les besoins futurs en infrastructures scolaires. « Si la SNHBM construit des logements simples, nous estimons que plus de cinquante pour cent des enfants seront inscrits chez nous, dit Colette Mart. Si par contre il s’agit d’appartements très chic, ce pourcentage ne sera peut-être que de dix pour cent. »

Mais, rassure Mart, il n’y aurait pas de « Landflucht », pas d’exode. Dans certains quartiers ­– elle cite le Limpertsberg, Clausen et le Kirchberg – l’école publique et son offre trilingue rencontreraient « un grand succès » auprès des étrangers, « et pas seulement auprès des étrangers pauvres ». Même si, à d’autres endroits, notamment autour de la Gare, le « tourisme scolaire » et les inscriptions dans les écoles privées prévaudraient dans certains milieux : « Le personnel de l’école se donne beaucoup de peine. Si les parents privilégiés mettaient leurs enfants dans l’école publique, le niveau augmenterait… La situation serait sauvée. »

Dans sa thèse de doctorat publiée en 2014, la géographe Magali Lehners (qui travaille aujourd’hui comme prof de yoga) fait une analyse sociale de la carte scolaire de la capitale et conclut à des « eindeutige Segregationstendenzen ». Celles-ci auraient surtout un effet délétère sur les enfants de milieux défavorisés, car « eine internationale und sozioökonomische Mischung der Schülerschaft stellt sich hauptsächlich für Kinder aus sozial benachteiligten Bevölkerungsschichten als vorteilhaft heraus ».

La Ville connaît un turn-over vertigineux. En 2019, l’administration communale a compté 19 000 arrivées et 13 000 départs. En une année, dix pour cent de la population s’est donc renouvelé. Sur la dernière décennie, la durée de résidence moyenne a chuté de seize à six ans. Pour un cadre hautement qualifié estimant ne passer que quelques années au Grand-Duché, le choix d’exposer ses enfants aux vicissitudes d’un système trilingue semble peu rationnel. L’école publique a sacrifié plusieurs générations d’enfants d’immigrés lusophones. Les expats ont les moyens de se prémunir. À un échec collectif et politique, ils cherchent des solutions individuelles, voire individualistes.

Le prix à payer Située en bordure du campus Geesseknäppchen à Merl, l’ISL se présente comme une sorte d’ovni. Physiquement, l’école est délimitée par un grillage, financièrement par des frais de scolarité. Une année y coûte, tous frais inclus, 19 000 euros par enfant. Pour la Saint George’s à Hamm, comptez entre 12 000 et 15 000 euros. Gratuites pour les enfants de fonctionnaires européens, les Écoles européennes accueillent également 1 100 élèves dont les parents ne sont pas eurocrates. Ils doivent débourser entre 5 000 euros (primaire) et 7 000 euros (secondaire) par an.

Si les écoles privées se vantent de leur hétérogénéité culturelle, elles problématisent très peu leur homogénéité sociale. Or, des enfants de riches y fréquentent exclusivement des enfants de riches. Patricia Angoy, directrice de l’enseignement primaire à l’ISL, ne veut pas faire valoir cet argument. « Parmi nos parents, on rencontre un large éventail de revenus, dit-elle. Certains luttent pour mettre leur enfant ici. Ils investissent une grande partie de leur revenu dans l’éducation. D’ailleurs, de nombreux parents avaient déjà inscrit leur enfant dans une école privée dans leur pays d’origine. C’est un choix. » Or, à 1 400 euros par mois et par enfant, ce choix n’est pas donné à tout le monde.

Qu’arrive-t-il lorsque les parents d’élèves n’arrivent plus à supporter les frais scolaires ? Le directeur de la Saint George’s, Christian Barkei, assure que la direction essayerait alors de trouver un arrangement, par exemple un sursis de paiement de quelques mois. Mais il concède que sur les sept dernières années, « deux ou trois » enfants auraient dû quitter l’école pour raisons financières. La plupart des parents seraient de « très bons payeurs », estime pour sa part Patricia Angoy. Puis d’ajouter qu’étant donnée « la fierté » des parents, elle ne serait pas nécessairement mise au courant d’éventuels motifs financiers d’un retrait d’école.

À l’ISL, l’épineuse question des minervaux vient de faire une apparition inattendue dans le contexte du conflit social autour de la convention collective des enseignants. « Ils n’ont qu’à rehausser le minerval, tout simplement », revendique Danièle Nieles, secrétaire centrale de l’OGBL qui mène les négociations du côté syndical. Pour assurer les traitements des professeurs recrutés à l’avenir, l’OGBL propose donc une mesure assez peu sociale. (D’après Nieles, un enseignant avec un master gagnerait 4 400 euros en début et 8 300 euros en fin de carrière à l’ISL. À la différence du ministère de l’Éducation nationale, les écoles privées anglophones embauchent également des enseignants détenant un bachelor. Pour ces bac+3, le salaire s’échelonne de 3 800 à 7 600 euros.)

Les écoles privées opèrent sous le statut d’ASBL, chaque budget équivaut donc à un acte de funambulisme avec interdiction d’engranger des profits. En 2018, les minervaux pesaient pour 65 pour cent (vingt millions d’euros) dans le budget de l’ISL, contre trente pour cent (neuf millions d’euros) de subsides étatiques. Du côté de la Saint George’s, ce rapport est de 70 à 29 pour cent, soit 8,8 millions d’euros en tuition fees et 3,6 millions en subsides. « C’est unique, s’enthousiasme Christian Barkei. Aucun autre pays au monde ne subventionne les écoles privées à ce point. »

Le directeur de la Saint George’s, est un rodé du circuit international. Avant d’arriver au Luxembourg en 2013, Barkei travaillait pour des écoles privées à Shanghai et à Jakarta. Sa propre scolarité n’est pas passée par l’école privée. Quand son père est posté par Siemens à Erlangen, le jeune Barkei est inscrit dans l’école publique bavaroise. Âgé de huit ans, il apprendra l’allemand par immersion. Le directeur fait le tour du propriétaire avec le journaliste. Bien que situés dans la triste zone d’activités à Hamm, les locaux n’ont rien à envier aux nouveaux palaces des lycées publics. On y trouve des laboratoires de chimie, des ateliers d’art et un auditoire avec une capacité d’accueil de 300 spectateurs. Saint George’s s’efforce d’afficher ses liens avec le Grand-Duché. Les salles de classe sont ainsi nommées d’après des châteaux féodaux du pays. Un des immeubles du campus porte le nom d’Antoine Zinnen, le compositeur de l’hymne national.

Parent friendly Dans sa thèse de doctorat, Magali Lehners remarque que l’école publique ne remplit pas seulement une fonction d’intégration pour les enfants, mais également pour leurs parents. « Die Bekanntschaft der Eltern untereinander fördert zugleich ihre Eingliederung in das Stadtviertel. […] Vor allem ausländischen Eltern ist somit eine Möglichkeit gegeben, sich über den Weg der Bildungseinrichtung ihrer Kinder besser in die Gesellschaft zu integrieren. » Or, pour de nombreux expats, ces rencontres ne se passent plus au niveau du quartier, mais dans un établissement fermé, qu’on rejoint la plupart du temps en voiture.

Selon Barkei, quatre élèves sur cinq vivraient dans un rayon de dix kilomètres autour de la Saint George’s. Patricia Angoy estime, quant à elle, que les enfants de l’ISL résideraient « pour la plupart dans la Ville, à Strassen ou à Bertrange. Ce sont exactement les mêmes localités que cite Vera Agostini qui a fondé Over the Rainbow, une école privée à Belair : « Cela s’explique par les sociétés de relocalisation. Elles commencent toujours par chercher l’école, puis construisent toute la vie des expatriés autour. »

La vie d’expat peut devenir solitaire. « J’en vois qui tombent en dépression. Surtout quand la saison change », dit Agostini. Ayant souvent dû abandonner leur métier pour suivre le mari ou l’épouse au Grand-Duché, les conjoints s’y retrouveraient soudainement « tout seuls », passant la journée « à faire des tâches ménagères qu’ils ne faisaient pas avant ». Une réclusion qui serait renforcée par les barrière linguistiques, de nombreux parents d’élèves ne parlant ni le français ni l’anglais.

La « school community » permet de briser l’isolement. L’école est également vécue comme un lieu de rencontre, de sociabilité. La Saint George’s a ainsi mis en place un réseau de parents d’élèves qui prennent le thé ensemble, organisent des soirées quizz et font des randonnées hebdomadaires. L’ISL a institué le « Pipo » (« pop-in-pop-out »), décrit comme « office social » et « helpdesk parental ». Les parents d’élèves peuvent passer deux fois par semaine à ISL, le temps de s’enquérir autour d’un café du système scolaire, des méthodes pédagogiques ou des démarches administratives. C’est cette ouverture par rapport aux demandes des parents-payeurs qui distingue les établissements privés de l’école publique où les parents-citoyens sont à peine tolérés.

Over the Rainbow vient à son tour de mettre en place une communauté de parents d’élèves, qui se réunissent une fois par semaine pour des cours de bricolage ou simplement prendre un verre au Café Bel Air. On s’y échange des tuyaux sur les médecins, femmes de ménage et baby-sitters, dit Vera Agostini, mais également sur la pernicieuse question de où fêter les anniversaires d’enfants, qui sont devenus un nouveau marqueur social (d’Land du 25.10.2019).

Over the Rainbow Avec 200 élèves âgés entre trois et quinze ans, Over the Rainbow est la dernière venue dans le monde des écoles anglophones, et la plus petite. Créée par Vera Agostini, qui la gère avec sa mère Isabella Padula Agostini, l’école fonctionne comme une ASBL familiale. Le conseil d’administration est présidé par le père, Bruno Agostini, un banquier napolitain qui est arrivé en 1980 sur la place financière du Luxembourg. (À ses heures perdues, il écrit des romans noirs – ou plutôt des gialli – publiés sous des titres comme Il Direttore Generale. Finanza, politica e camorra in un’Iliade napoletana.)

Dans un premier temps, Vera Agostini suivait les traces de son père, comme cadre dans différentes banques italiennes au Luxembourg, puis « comme avocate dans la domiciliation ». En 2005, après la naissance de son deuxième enfant (elle en a cinq maintenant), elle décide de rompre avec son parcours et ouvre une petite crèche bilingue (anglaise-française), dans le quartier « posh » de Belair, comme elle l’écrit sur son site Internet. Dans les quatre années qui suivent, elle crée quatre nouvelles crèches. « À la demande des parents », celles-ci grandiront avec les enfants, et inclueront dans leur offre une maternelle d’abord, une école primaire ensuite et enfin un collège. Le minerval pour l’école primaire est fixé à 12 000 euros.

Depuis cinq ans, OTR est logée au Val Sainte Croix, dans un immeuble auparavant occupé par une fiduciaire. Comparée aux somptueux campus de la Saint George’s et de l’ISL, l’école des Agostini fait quelque peu pâle figure. Les locaux sont assez exigus et on sent qu’on se trouve dans d’anciens bureaux réaffectés. (L’État a financé 80 pour cent des coûts d’acquisition de l’immeuble, comme il le fait pour les infrastructures de toutes les écoles privées.) OTR compte surtout des élèves italiens, français et américains, mais également une trentaine d’écoliers chinois. Un seul enfant est de nationalité luxembourgeoise.

On peut voir OTR comme une excroissance de Ferrero : 18 pour cent des parents d’élèves travaillent pour le confiseur italien. Ces cadres, qui se composent en majorité de jeunes trentenaires, ont des enfants en bas âge. « Nous sommes une école d’expatriés, les enfants restent donc en moyenne cinq ans. Lorsqu’ils rentrent au pays, ils viennent le plus souvent de terminer l’école primaire. » Du côté de la Saint George’s, on estime par contre que la population scolaire serait de plus en plus stable. Certains élèves passeraient même l’entièreté de leur parcours, de la maternelle au bac, au sein de l’école.

Concurrents étatiques Chez l’ISL, OTR et la Saint George’s, on affirme ne pas vouloir élargir les capacités à l’heure actuelle. Vera Agostini admet même qu’« on a perdu un certain nombre de nos élèves » suite à l’élargissement de la palette de l’enseignement public. De l’Athénée au Michel Lucius, en passant par l’École internationale de Differdange, des classes internationales ont été lancées dans différents lycées publics ; elles accueillent actuellement 3 000 élèves.

« Une bonne école n’est pas nécessairement une grande école, dit Christian Barkei. Il disserte longuement sur la « connexion personnelle » avec ses élèves et le « pastoral support » qu’exprimerait la devise de son école : « Achieving potential through challenge and care ». Dès la réception de l’école, on tombe sur une série d’« achievement and progress awards » avec les noms des élèves méritants coulés en bronze. Dans un couloir, les photos des meilleurs élèves du trimestre sont épinglées. L’école présente minutieusement ses résultats aux tests internationaux, les comparant aux moyennes internationales. Comme si cette quantification assortie d’un benchmark devait prouver aux parents que leur argent est bien investi.

Business friendly L’offre en écoles privées est un des premiers arguments que le gouvernement avance pour démarcher les multinationales. Dans un long texte programmatique publié cette semaine, Luxembourg for finance met l’accent sur les écoles publiques anglophones et « several private, tuition-fee based schools ». Le tout sous le titre « nurturing the human dimension ». Et lorsque le gouvernement tentait de séduire l’Autorité bancaire européenne au lendemain du vote Brexit, le dossier de candidature comportait cinq pages entières sur une offre scolaire « geared up to cater the needs of the country’s international population ».

Quand on analyse la genèse des écoles privées internationales, on se rend compte que chacune comptait un promoteur dans le monde industriel ou financier. L’actuelle ISL fut créée en 1963 sous le nom de Dupont de Nemours Private School. La firme américaine voulait ainsi éviter aux enfants de ses cadres de se rendre tous les matins en bus à Bitburg. En 1984, le lancement du Lycée Vauban fut cofinancé par « certaines banques françaises de la place, qui souhaitent faciliter la vie de leurs employés », comme le rappelait le Wort en 2014.

Or, aujourd’hui, ces écoles privées ne sont pas liées par des accords formels avec Amazon, Ferrero, la Bank of China ou les Big Four. « Certaines firmes paient les frais scolaires, mais pas la majorité, dit Christian Barkei. Je dirais même que 85 pour cent des parents paient eux-mêmes le minerval. Ce sont les parents qui, individuellement, font la demande. Nous ne pourrions d’ailleurs pas garantir à une firme, disons, cinquante places. »

Pourtant, les liens qui unissent écoles anglophones et milieux économiques sont organiques. La composition des conseils d’administration se lit comme le Who’s Who des nouvelles élites transnationales. À l’ISL dominent les consultants, les banquiers (scandinaves) et les associés de Big Four. L’école dispose également d’un puissant ancrage local. Son CA est présidé par le fonctionnaire patronal Nicolas Henckes et on y trouve également la cheffe de cabinet déchue du ministère des Finances, Sarah Khabirpour. Pierre Gramegna siégeait au CA en 2004, aux côtés d’Alain Kinsch, l’associé EY et éminence grise du DP. L’ancien diplomate et futur ministre Gramegna était à l’époque directeur de la Chambre de commerce.

Oxbridge Trois quarts des anciens élèves de la Saint George’s poursuivent leurs études au Royaume-Uni, destination suivie par les Pays-Bas. La direction de l’école met sur un piédestal ses lycéens qui ont réussi leur entrée à « Oxbridge » (depuis 2010, quatre anciens élèves ont été admis à Oxford, deux à Cambridge). Mais il est frappant de noter que seulement deux anciens se sont inscrits à une université en Belgique, respectivement en Allemagne. Aucun ne s’est aventuré en France.

Les écoles anglophones comptent une minorité de native speakers. La Saint George’s réunit certes 162 élèves britanniques, mais ce groupe est suivi par 102 Italiens, 74 Français et 55 Espagnols. Le nombre d’élèves luxembourgeois dans les écoles privées anglophones continue à croître. S’ils ne sont que 18 Luxembourgeois à fréquenter la Saint George’s, on en dénombre désormais 119 à l’ISL. Pour les élites, l’Athénée et les internats de jésuites en France ou en Belgique marquaient longtemps un passage obligé qui, via l’enseignement du latin, menait aux universités de Paris, Louvain ou Fribourg.

L’ISL est perçue par la bourgeoisie d’affaires anglomane comme une nouvelle alternative, un signe de distinction. L’école ne connaît pas l’humiliante sélection au bout de la sixième année (tous les élèves continuent a priori jusqu’au Bac international). Et elle ouvre une voie royale vers les universités aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, payantes elles aussi, mais dominant les rankings internationaux.

La référence anglaise s’est imposée jusque dans le milieu, traditionnellement très francophile, des juristes. En 2009 devant l’Institut grand-ducal, le vieux routier du Barreau Jacques Loesch évoquait les « attentes et exigences de la place financière » qui pousseraient « de plus en plus de jeunes juristes se destinant à notre profession à compléter leur formation […] par l’étude du droit anglo-saxon faite dans les universités prestigieuses anglaises et américaines. Ce fait heureux illustre le dynamisme constant de notre profession. »

Bernard Thomas
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