Ça fait longtemps qu'on l'attendait

Le pouvoir du soleil

Tarte soleil
Photo:
d'Lëtzebuerger Land du 17.03.2017

Le réveil sonne, on ouvre doucement les yeux et là, à travers les persiennes, qui revoilà ? Le soleil pardi ! Ça fait longtemps qu’on l’attendait, longtemps qu’on se plaignait de ce ciel lourd et gris, de cette pluie, des grêlons et du vent. Bam, le soleil est de retour et soudain, tout paraît plus léger. Avez-vous remarqué comme les problèmes d’un jour pluvieux deviennent rapidement futiles quand le ciel est bleu ? L’envie de traîner sous la couette ne se fait pas sentir un jour de beau temps, car le temps est compté, l’objectif étant de profiter au maximum de cette météo ensoleillée… car on ne sait jamais vraiment si elle va durer.

On ouvre grand les volets et les fenêtres, on hume l’air frais et on prend le temps de profiter de l’instant, en écoutant quelques secondes les oiseaux aussi guillerets que nous. Au petit-déjeuner, on fait les choses bien, façon slow food : des fruits frais, du jus maison, des tartines à la confiture qu’on étale doucement et un bol de thé dont on se délecte comme si c’était le premier. Il fait si beau qu’on n’en revient pas. On s’aventurerait bien pieds nus sur le balcon, à regarder le soleil sur les toits ou dans la cour des maisons. Mais vient le moment de s’habiller et là par contre, on grogne un peu. Que de gris, que de noir, que de tristesse dans la penderie ! Assez vus, pulls, manteaux et autres paires de bottines : place à la légèreté, à la fraîcheur, aux couleurs qui donnent bonne mine et au grand ménage de printemps, qu’on se promet de commencer au prochain jour maussade.

Ce matin, on se sent bien et sans hésiter, on enfourche son vélo pour aller travailler ou mieux, on profite de ce joyeux élan pour marcher un peu. Les routes sont soudainement désengorgées quand hier encore, entre deux averses, certains pestaient contre les bouchons du centre-ville. Les trenchs et les perfectos défilent sur les trottoirs, de petites fleurs encore fragiles pointent fièrement leurs pétales tandis que les premières fraises apparaissent sur les étals du marché. Les beaux jours sont de retour et ce midi, c’est sûr, vous déjeunerez en terrasse. Ça tombe bien, les cafetiers ont eu la même idée. On est tout juste à la mi-mars, il fait encore un peu frais, certes, mais les tables sont mises à l’extérieur. Quitte à garder sa veste, autant profiter tout de suite de cette douce chaleur qui nous prend par surprise. Même à l’intérieur, une sorte de langueur estivale flotte dans l’air. Fenêtres entrouvertes, rires d’enfants, notes de piano… Le beau temps se faufile partout et la bonne humeur vous gagne, que vous le vouliez ou non.

En déambulant place d’Armes, le glacier vous fait de l’œil et la queue devant la vitrine vous fait penser que vous n’êtes pas seul(e) à être tentée par les premiers sorbets de l’année. Vous succombez et, cornet à la main, vous dirigez d’un pas léger vers le parc de la Kinnekswiss le temps de votre pause déjeuner. Pour vous allonger dans l’herbe, tout simplement. Le sol est encore un peu terreux et froid, mais le soleil caresse votre visage et vous donne juste chaud comme il faut. Vous vous assoupissez quelques instants et songez qu’il est grand temps de préparer vos prochaines vacances… Une virée entre amis ? Ni une, ni deux, vous donnez rendez-vous à votre bande pour un afterwork « histoire de profiter de cette belle météo ». Tous répondent présents, d’un coup d’un seul, alors qu’il y a quelques semaines encore, chacun y allait de son excuse pour rester chez soi, au chaud.

L’après-midi au bureau passe comme une lettre à la poste et à 18 heures pile, vous vous retrouvez à siroter un Gin Tonic plein de glaçons en vous disant que décidément, les gens qui vivent au soleil, ils en ont de la chance ! Vous vous languissez à changer de vie, à déménager, à partir là « où on peut vivre en tee-shirt toute l’année » lorsque votre ami – le gourmand du groupe, votre préféré – lance l’idée d’un barbecue improvisé. Cri de joie dans l’assemblée : le premier de l’année, on ne peut pas le refuser. À l’épicerie du coin, vous achetez quelques Mettwurscht et des baguettes de pain avant de prendre le chemin de la maison du copain. Dans le quartier, vous n’êtes visiblement pas les seuls à avoir eu l’idée de rallumer les braises. Une odeur de charbon de bois vous ouvre l’appétit tandis que le soleil s’éteint doucement. Pour le remercier de cette si belle journée passée grâce à lui, vous décidez de vous charger de l’apéritif et réalisez une tarte en son honneur, histoire qu’il ne vous quitte pas tout de suite…

Tarte Soleil

Ingrédients

– deux pâtes feuilletées
– Pesto
– Sauce tomate
– Origan, basilic, pignons de pins
– Anchois (facultatifs)
– un jaune d’œuf

Et maintenant ?

Posez un cercle de pâte feuilletée sur une feuille de papier sulfurisé. Garnissez la moitié de votre pâte avec de la sauce tomate, de l’origan et des anchois. Puis garnissez l’autre moitié avec du pesto, de l’origan et des pignons de pins.

Recouvrez ensuite votre préparation avec le second disque de pâte feuilletée. Utilisez un pinceau pour dorer le tout au jaune d’œuf.

Placez un verre au centre du disque de pâte et commencez à découper vos rayons de soleil. Pour cela, coupez des bandes de pâte en partant du verre vers l’extérieur. Coupez d’abord la pâte en quatre puis chaque quart en trois, puis chaque tiers en deux, etc… Torsadez ensuite délicatement chaque rayon de pâte en la retournant sur elle-même.

Enfournez le tout dans un four préchauffé à 180°C durant 25 minutes environ. À déguster tiède !

Salomé Jeko
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