Le comportement social comme clé

d'Lëtzebuerger Land du 26.04.2024

Est-ce ce que l’on croit ou bien notre société est-elle en train de s’éloigner de plus en plus de l’empathie, de la sympathie envers l’être humain et du respect mutuel ? Est-ce dû à la numérisation, à l’abstraction sur les réseaux sociaux, ou simplement à un manque de savoir-vivre, d’éducation ou de responsabilité, qui ferait que le comportement social de l’Homme s’est simplement dégradé au fil des ans?

Tout d’abord, il faut être conscient de ce que sont l’empathie et la sympathie. Le mot empathie vient de l’ancien terme grec empatheia, qui signifie « passion ». Être empathique signifie être capable de comprendre ce que les autres ressentent et pourquoi ils le ressentent, et de se mettre à leur place. Lorsque les gens sont empathiques, cela tend à améliorer et à faire progresser les relations humaines. L’empathie se développe avec l’âge, mais elle est ancrée dans la génétique de l’être humain, on ne peut donc pas déterminer à quel point on est empathique.

La sympathie désigne généralement l’effet que l’on a sur les autres et les impressions que l’on a d’eux. La sympathie peut s’apprendre, mais elle n’est pas contrôlable, certaines personnes nous paraissent plus sympathiques que d’autres. A mon avis, l’être humain est surtout irrespectueux ou tout simplement impoli dans des situations avec des personnes étrangères ou dans des foules importantes, mais on ne peut bien sûr pas généraliser.

Cependant, dans de nombreux cas, cela pourrait être dû à un manque de lien émotionnel avec les étrangers, on ne ressent rien pour eux, on se soucie donc automatiquement peu de leurs sentiments ou de leurs pensées, de plus, la probabilité de les revoir est si faible qu’on s’en moque plus vite.

En fin de compte, l’être humain se fait toujours passer en premier, que ce soit par exemple en raison du stress au travail ou dans la vie privée, il peut vite arriver que les autres soient négligés ou en souffrent. Maintenant que les causes possibles ont été identifiées, il reste à trouver une solution à ce problème, ou plutôt à savoir si elle existe.

Il est clair qu’il s’agit d’un problème de société, nous devons donc déjà prendre conscience qu’il n’y a pas de solution claire à la situation, car chacun devrait s’en occuper et changer quelque chose par lui-même.

Cependant, certaines mesures sont déjà prises pour orienter le tout dans la bonne direction. Pour que l’Homme sache comment se comporter dans les cercles sociaux ou avec ses semblables en général, on nous l’enseigne dès l’enfance, c’est donc là aussi que commence l’encouragement dans le domaine du comportement social, où l’on apprend à coopérer avec les autres, à accepter et à tolérer les autres et leurs sentiments et souhaits.

Selon moi, il s’agit là d’un point crucial : il est de toute façon plus facile d’apprendre des compétences quand on est enfant, et il est moins utile pour le développement de la génération suivante de se concentrer sur les adultes (même si ceux-ci ont aussi besoin d’être éduqués), car on ne pourrait pas commencer directement avec la génération suivante, puisqu’il faudrait attendre qu’elle devienne adulte.

Ce n’est pas une mauvaise chose de se concentrer sur l’apprentissage des compétences sociales à l’école, mais je pense qu’il faudrait aussi accorder une grande importance à l’endroit et à la manière dont les enfants s’éveillent, je pense que si les services de protection de l’enfance, par exemple, y accordaient plus d’importance, nous aurions déjà aujourd’hui une société très différente, voire améliorée.

Cora SCHLIM,
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