Comme en 2008
La Banque centrale du Luxembourg a publié mardi les taux d’intérêt pratiqués par les banques luxembourgeoises en matière de crédits immobiliers. Ils s’établissent à un niveau jamais atteint depuis 2008. Cette même année, les taux d’intérêts fixes avaient été introduits sur ce marché pour que les banques ne se retrouvent pas avec un paquet de crédits en défaut de paiement par des ménages acculés face à une hausse des taux. Au mois de février (et en tendance depuis 2016) les ménages souscrivent plus de contrats de crédits à taux fixe (268 millions d’euros) que de contrats à taux variable (193 millions). Ces deux volumes mensuels cumulés équivalent au double des volumes mensuels souscrits en 2008.
Le taux fixe sur une durée de plus dix ans s’établit à 3,77 pour cent, soit une augmentation de 2,19 pour cent en glissement sur un an. Pour rappel, il s’agit d’un taux annuel moyen pondéré qui rassemble tous les montants souscrits à toutes les échéances à partir de dix ans. Les taux des des prêts avec des périodes de « fixation initiale très longues », par exemple trente ans, « peuvent être largement plus élevés », précise la BCL.
À noter toutefois qu’en 2008, année de la crise des subprimes, les taux avaient déjà amorcé leur descente vertigineuse de plus de cinq pour cent à deux pour cent en 2009. Les prix des annonces immobilières ont eux chuté pour la première fois depuis 2008 selon atHome (photo : sb, voir page 4). pso
L’interdiction du glyphosate pour
les nuls
Premier pays de l’Union européenne à avoir banni, fin 2020, la commercialisation de produits herbicides à base de glyphosate, le Luxembourg doit revenir sur sa décision consécutivement à une décision de justice. Jeudi dernier, la Cour administrative a invalidé les décisions de retrait d’autorisation de mise sur le marché de huit produits phytopharmaceutiques contenant la substance active et les autorisations sont en conséquence « rétablies », a informé le ministère de l’Agriculture ce lundi.
Le chimiste allemand Bayer, principal distributeur mondial de glyphosate depuis le rachat de Monsanto en 2018, s’était opposé à l’interdiction de son produit Roundup devant les juridictions administratives. Il se félicite aujourd’hui du retrait de l’interdiction, laquelle « violait le droit européen », écrit un porte-parole de Bayer. « Le retrait n’était basé sur un aucun élément scientifique ou réglementaire incriminant le glyphosate ou les produits basés sur cette substance », poursuit le groupe basé à Leverkusen.
À travers son ministre de l’Agriculture Romain Schneider (LSAP, photo : sb), le gouvernement s’était dressé face au géant pharmaceutique en vertu d’un engagement pris dans l’accord de coalition, « une décision politique », avaient souligné les juristes de Bayer. Les juges ont sanctionné l’absence de « motivation pertinente » pour la suspension de la commercialisation des huit produits concernés, comme l’avaient fait les juges du tribunal (en première instance). « La Cour a dégagé l’absence de pareilles caractéristiques environnementales ou agricoles particulières au Grand-Duché de Luxembourg invoquées utilement par le ministre. C’est cette absence de motivation pertinente qui a entraîné la confirmation par la Cour de l’annulation prononcée par les premiers juges », lit-on dans la communication de l’administration judiciaire.
Le glyphosate est toujours distribué en Union européenne. Le 2 décembre dernier, la Commission européenne a prolongé l’autorisation de commercialisation du glyphosate jusqu’au 15 décembre 2023 pour laisser le temps à l’autorité de sécurité des aliments de mener à bien son analyse sur les soupçons de dangerosité de la substance.
Dans un communiqué publié mardi, Greenpeace demande à ce soit appliqué le principe de précaution. « Face aux nombreuses questions non résolues au sujet des effets potentiels de la substance active glyphosate sur la santé et la biodiversité, le gouvernement luxembourgeois doit épuiser toutes les possibilités juridiques pour qu’un poison potentiellement cancérigène et nuisible pour les espèces reste interdit au Luxembourg », a revendiqué Raymond Aendekerk, directeur de Greenpeace Luxembourg. Ce jeudi, dans un document de trois pages dont le Land s’est procuré copie, l’ONG Pesticide Action Network (PAN) Europe prodigue la marche à suivre. « When a pesticide is authorised in a Member States, national authorities have the possibility to withdraw the authorisation in case it is proven that the pesticide no longer meets the criteria laid down in the pesticide regulation », écrivent les spécialistes de PAN. Le cas échéant cette interdiction, basée sur l’application du principe de précaution, doit être notifiée. Or, le Luxembourg n’a pas respecté les étapes initiales de la procédure (prévenir le distributeur de son intention) et n’a pas non plus apporté les éléments scientifiques la motivant. L’organisation énumère une série d’études détaillant la dangerosité du glyphosate pouvant servir les États qui souhaiteraient interdire l’agent actif.
Le conseil de gouvernement doit statuer ce vendredi sur les suites à donner. Dans un communiqué, déi Lénk fustigent « le manque d‘arguments et les incohérences de procédure du gouvernement ». « La multinationale qui a attaqué l’interdiction du glyphosate en justice a eu beau jeu », regrette le parti de gauche. pso
Geduldiges Papier
Nichts ist so alt wie die Zeitung von gestern, heißt es. MPK und die Post scheinen das jedoch in ihren Uberlegungen nicht in Betracht gezogen zu haben. Vergangene Woche hat MPK einen Teil der Distribution der internationalen Medien an die Post abgetreten. Konkret bedeutet das, dass Personen, die ein New York Times oder FAZ -Abonnement haben, die Samstagausgabe erst am Montag bekommen, da die Post am Samstag nicht ausliefert. Auf Land-Nachfrage wird das seitens von MPK nicht mit einer sinkenden Nachfrage, sondern mit einem Mangel an Rentabilität begründet. Die Verteilung der Zeitungen sei bereits eine Zeit lang zum Teil von der Post ausgeführt worden, was einige Probleme in der Zustellung verursacht habe. Kunden habe man angeboten, ihr Abonnement auf die Montag bis Freitag-Variante umzustellen – was die wenigsten interessiert habe. Der Kundendienst der NYT schreibt, ihr Management arbeite auf Hochtouren daran, eine Lösung für das Problem zu finden. Wann es gemeinsam mit der Verteilung gelöst werden könnte, sei nicht gewusst. Eine weiterführende Reaktion der Post oder MPK lag bis Redaktionsschluss nicht vor. (vgl. Leitartikel S. 4) sp
Nationalisation du fret aérien
Changement de tête dans la compagnie de fret. Cargolux a annoncé en fin de semaine dernière le départ de sa présidente Christianne Wickler. Celle qui a été nommée en avril 2021 par son camarade de parti et ministre de tutelle de la compagnie, François Bausch (Déi Gréng), a décidé de « consacrer plus de temps » à ses affaires, lit-on dans le communiqué envoyé par Cargolux. Retour donc à la grande distribution chez Pall Center, le groupe familial, et Alima, dont elle a racheté des parts en 2022. Son arrivée chez Cargolux avait été marquée par une interview kamikaze sur la Radio 100,7. La femme d’affaires (photo : Hadrien Friob au Top 100 Paperjam en 2022) n’y avait pas caché sa surprise d’avoir été nommée à un poste de ce type dans le secteur du transport aérien où elle n’avait pas de qualification. Ironie de l’histoire, elle aura dirigé Cargolux lors de ses années records, dopée par la pandémie de Covid-19 et les ruptures sur les chaînes d’approvisionnement. Autre ironie de l’histoire : l’arrivée de Christianne Wickler à la tête de la compagnie majoritairement contrôlée par l’État (à 35 pour cent par le groupe d’investissement de la province du Henan) avait été polluée par ses doutes quant à la dangerosité du Covid-19 et les restrictions sanitaires via son association Expressis Verbis (dont elle s’est retirée ensuite).
Avant de se poser sur Christianne Wickler, le choix du remplaçant de Paul Helminger (décédé inopinément en avril 2021) avait été porté sur le haut fonctionnaire Tom Weisgerber (photo : sb). Mais celui qui dirige officieusement depuis des années la zone aéroportuaire depuis le Héichhaus avait décliné de peur que cela ne crée « une situation malsaine » (d’Land, 07.05.2021). « À l’unanimité » la semaine dernière, les actionnaires de Cargolux ont décidé de proposer sa nomination à l’assemblée générale qui se tiendra le 26 avril. Le haut fonctionnaire pourra prétendre à une rémunération annuelle de 44 000 euros pour sa fonction de président. Un montant à relativiser dans ce contexte euphorique où les salariés de Cargolux auront cumulé 180 000 euros de primes (en brut) grâce au régime de participations aux bénéfices réalisés, autour du milliard d’euros. pso