Maux dits d’Yvan

Biarritz mon amour

d'Lëtzebuerger Land du 04.09.2020

Serait-ce l’ultime conséquence du rapport Waringo qui a peu ou prou reproché à l’épouse du grand-duc d’être une monanarchiste ? En villégiature au pays basque, votre serviteur apprend en effet dans les colonnes de Sud-Ouest (édition du 28 août) que « le grand-duc et la grande-duchesse de Luxembourg s’implantent à Biarritz ». Bougre !

Reine des plages, plage des rois : au XIXe siècle, la perle basque vit s’éprendre Napoléon III de la princesse Eugénie, dont le caractère, bien trempé par ses racines espagnoles et ses principes catholiques, obligea son impérial mari à bâtir Biarritz à son image. Honni soit qui mal y pense ! Aujourd’hui, la ville est le paradis des surfeurs et autres stylistes, et le couple grand-ducal y apprendra, à n’en pas douter, l’art de surfer avec style et élégance sur les vagues qu’ont déclenchées ses dernières frasques dans un lointain pays, situé à plus de mille kilomètres au septentrion.

C’est donc tout naturellement dans l’atelier d’une brillante couturière que Maria Teresa s’épancha jeudi 27 août sur ses projets biarrots. La silhouette élégamment soulignée par la coupe d’une veste blanche et jaune siglée Anelor, hôtesse des lieux et grande admiratrice de kimonos, la grande-duchesse avoua aux invités apprécier depuis deux ans les charmes de la cité basque : « La population est si accueillante et authentique ici. Avec mon mari, nous pouvons y aspirer à une vie normale. » Et le Stéphane Bern de Sud Ouest d’ajouter : « Le couple royal (sic) apprécie tant Biarritz qu’il a avoué y avoir très récemment acquis un appartement avec vue sur mer. – Nous avons déménagé lundi, c’est tout frais (…) C’est notre escapade en cachette, pour tous les deux. (…) Nous avons encore des obligations au Luxembourg, surtout mon mari, qui a beaucoup de travail, notre installation ici n’est pas pour tout de suite, mais pourquoi pas dans quelques années…»

Si les Biarrots et autres vacanciers d’humeur toute estivale n’hésitaient pas à prendre pour argent comptant le récit glamour de leur journal favori, nos rares compatriotes égarés sur la côte labourdine n’auront pu réprimer un sourire complice pour les uns, narquois pour les autres, en lisant quelque peu entre les lignes. Car, en annonçant d’ores et déjà vouloir se rapprocher de ses racines, notre tête couronnée d’origine cubaine, et partant espagnole, a voulu rassurer les braves sujets de son auguste mari : contrairement aux Espagnols qui ont beaucoup tardé à apprendre vers quel pays leur ancien roi avait pris la poudre d’escampette, eux au moins sont dès aujourd’hui fixés sur le lieu de retraite de leurs souverains. Yvan

Yvan
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