Prise en tenaille entre intérêts particuliers, pression de rentabilité de l’investissement étatique et atomisation sociale entraînée par la digitalisation, l’idée même du service public s’effrite. Illustration à l’exemple du Mudam et de la Radio 100,7

Tout ce qui est solide se dissout dans l’air

Performance d’Adam Linder au Mudam
Photo: Sven Becker
d'Lëtzebuerger Land du 15.02.2019

Dématérialisation Ce mercredi soir au Mudam : les danseurs d’Adam Linder performent leurs « services » n° 3 (Some Riding) et n° 2 (Some Proximity) dans les belles salles d’exposition conçues par IM Pei. Au bar, le public, très international et corporate, des habitués du Up to 11, soirées décontractées à entrée gratuite, profite du beau cadre design inventé par les frères Bouroullec pour se retrouver entre amis ou relations professionnelles ; quelques-uns parmi eux assistent à des visites guidées à travers les expositions actuelles. Au sous-sol, dans l’auditorium, un public tout à fait différent, plus âgé et avec une volonté d’apprendre plutôt que de soigner des relations sociales, se retrouve pour assister au prochain épisode de la Mudam Akademie de Christian Mosar, sorte d’Université populaire grand public. Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des musées du pays ?

Ce n’est pas si sûr. Parce que le mercredi précédent, le public des habitués du Up to 11 s’était retrouvé devant des portes closes : les membres du Conseil d’administration fêtaient le prévernissage des nouvelles expositions avec une quarantaine d’invités de marque triés sur le volet, pour un dîner entre pairs. Soit entre représentants de la bourgeoisie, du marché de l’art, des milieux de la finance et autres sponsors. Comme tous les musées du monde, le Mudam se trouve pris en tenaille entre des attentes divergentes : La bourgeoisie, qui lui a toujours voué un amour-haine extrêmement développé, lui demande d’être un cadre pour ses sauteries huppées, où on puisse se retrouver entre gens de bon goût pour affaires, alors que le grand public lui demande non seulement d’acheter et d’exposer l’art de notre époque mais aussi de le rendre accessible au plus grand nombre, tant bien matériellement qu’intellectuellement, avec des programmes pédagogiques facilement compréhensibles et décontractés. Le Mudam doit être à la fois un lieu de représentation et d’accès au savoir. On peut donc y faire du yoga, acheter des bijoux et autres broutilles au Marché des créateurs, participer à des conférences ou des rencontres avec des artistes et intellectuels lors de la Nuit des idées ou à des workshops de bricolage, pour enfants ou adultes.

Attentes divergentes Entre ces attentes diamétralement opposées, celle de la bourgeoisie et celle du grand public, il n’y a guère de tangente – c’est pourquoi les premiers organisent désormais des prévernissages sélects et n’assistent plus aux vernissages officiels pour le peuple – tout au plus, dans le meilleur des cas, une ignorance mutuelle. Et il y a la politique, qui, selon le ou la ministre et le parti en charge du ressort de la culture, demande plus ou moins d’efforts de cohabitation. Le péché originel du Mudam est probablement qu’aucun ministre ou gouvernement ne lui ait jamais clairement attribué de rôle. Sa loi fondatrice de 1998, qui crée la Fondation Musée d’art moderne grand-duc Jean et lui garantit une dotation annuelle, tient en quatre petits articles portant essentiellement sur les modalités de payement de cette aide publique. Depuis vingt ans, son orientation idéologique et stylistique est régulièrement débattue, que ce soit dans les cercles fermés des dîners en ville, dans les milieux de l’art ou lors de débats parlementaires – une prochaine fois le 14 mars dans la commission parlementaire de la Culture, sur demande du groupe politique CSV. Officiellement, la demande du parti d’opposition (dont les emblématiques ministres Erna Hennicot-Schoepges et Jacques Santer ont porté le Mudam sur les fonds baptismaux) stipule qu’il s’agit d’avoir des « explications sur la situation au sein du [Mudam] ». Mais au-delà des problèmes de gestion, qui ne s’arrangent pas, c’est toujours des bases mêmes du musée qu’on discute.

« Letzlich geht es dabei um die Frage, wem gegenüber das Museum verantwortlich ist : der Kunst und ihrer Geschichte, wie es das klassische Museum war, oder der demokratischen Gesellschaft, wie es das heutige Museum ist », demande l’expert en art Wolfgang Ullrich dans un petit livre intitulé Was muss das Museum ? Was kann das Museum ? (Verlag der Buchhandlung Walter König, 2018). « Dass sich beides miteinander verbinden lässt, kann ich mir eigentlich nicht vorstellen ».

Mantra Dans sa toujours très récente politique culturelle plus volontariste – elle ne remonte qu’aux années 1990 et au constat de lacunes flagrantes –, comme investissement dans son « capital symbolique », l’État n’a souvent recours qu’à un seul indicateur comme baromètre de la réussite de cette politique : le nombre de visiteurs. Qui est toujours invoqué comme un mantra et mis en rapport avec l’argent investi. En 2018, le Mudam a reçu 7,1 millions d’euros de la part de l’État pour 133 000 visiteurs (soit un subside de 55 euros par visiteur, calculeraient les démagogues), fêtés comme un nouveau record de fréquentation par le service de presse du musée. Cela correspond au tiers du Centre Pompidou-Metz la même année – qui dispose de collections inestimables et d’une renommée mondiale via la maison-mère parisienne. Pour illustrer l’absurdité de cette pression de « faire du chiffre », on pourrait aussi mobiliser cette comparaison-ci : le Mudam a mis douze ans avant d’accueillir son millionième visiteur en novembre 2018, alors que la Piscine Les Thermes à Strassen a compté 3,5 millions de nageurs ou utilisateurs de son espace wellness en dix ans. C’est exactement ce qu’on demande au musée : d’être un divertissement compétitif sur le marché.

Tout porte donc à croire que la racine du malaise qui traverse toujours le Mudam, et dont les traitements injustes infligés aux directeurs successifs, de Marie-Claude Beaud à Suzanne Cotter, en passant par Enrico Lunghi, ne sont qu’un des symptômes, que son péché originel est l’absence de consensus sociétal sur son être même. S’agit-il d’une infrastructure étatique à mission de service public, comme en est persuadé le grand public (qui réagit de manière allergique à la moindre manœuvre touchant à cette caractéristique, comme il l’a prouvé lors du démontage de la Chapelle de Wim Delvoye) ou d’un musée privé, comme le laisse entendre son statut de fondation, qui, en se finançant en partie (infinitésimale) via le mécénat, serait donc beaucoup plus flexible dans son orientation stratégique. Ce musée-là serait un lieu pour les privilégiés, un repaire pour les High Net Worth Individuals et leurs épouses, pour lesquelles, toutes les études le prouvent, une offre culturelle de niveau international fait partie des arguments pour choisir un lieu d’établissement au Luxembourg plutôt qu’ailleurs. Cela fut l’interprétation du DP, lors des mandats de Maggy Nagel et Xavier Bettel/Guy Arendt à la Culture (2013-18), en nommant un conseil d’administration présidé par la grande-duchesse héritière et constitué exclusivement de personnes privées ayant un réseau, que ce soit d’investisseurs potentiels ou dans le monde de l’art. Or cela s’est avéré être un leurre, le pourcentage du mécénat n’augmente pas. Dépitée, la responsable sponsoring, Annick Spautz, vient de démissionner.

Trois nouveaux au CA du Mudam La nouvelle ministre de la Culture écolo, Sam Tanson, semble avoir saisi l’enjeu du service public du Mudam, en nommant trois nouveaux membres au conseil d’administration. Trois membres qui ont une solide expérience de cette idée de service au public d’infrastructures culturelles. Il y a d’abord Jo Kox, le nouveau premier conseiller de gouvernement au ministère de la Culture, qui a écrit le Kulturentwécklungsplang, préside aussi le Focuna et a contribué à monter le Casino Luxembourg (avec Enrico Lunghi) dès 1996, structure de préfiguration du Mudam. Puis Danielle Igniti, la première directrice du centre culturel régional Opderschmelz de Dudelange et programmatrice des centres d’art de la commune, qui se passionne pour l’idée d’ouvrir la culture au plus grand nombre et en connaît les enjeux. Et le collectionneur Patrick Majerus, qui a fait plusieurs donations d’œuvres d’art de haut niveau au Mudam et fait sa carrière professionnelle dans l’armée. Les deux professionnels du monde de l’art contribueront certainement à ajuster l’orientation idéologique du Mudam là où Jo Kox assurera le lien direct avec le ministère (qui est également représenté par la juriste Catherine Decker depuis peu),

État généreux ? « Le service public est un opérateur idéologique », affirme le juriste français Jacques Chevallier, « il sculpte le mythe d’un État généreux, bienveillant, uniquement soucieux du bien-être de tous ; le service public est le ‘principe axiologique’ qui est censé commander la gestion publique, la finalité à laquelle sont tenus de se référer gouvernants et fonctionnaires, la norme dont dépend la légitimité de leur action » (in Le service public ; Que sais-je ? n° 2359). Que cette notion de service public soit baffouée et que l’État démissionne de ses responsabilités est une évolution qui s’observe partout en Europe en ce moment, et peut-être le plus violemment en France, où des régions entières sont désertées, les hôpitaux, les transports publics, l’enseignement public abandonnant leurs missions vitales, le service universel. Mais cela s’observe aussi, bien que dans une moindre mesure, au Luxembourg, où depuis dix ou vingt ans, l’idée même de l’État est conspuée, en faveur d’une libéralisation à tout va. Le fonctionnaire est alors décrit comme paresseux et trop cher, moins efficace en tout cas que le chef d’entreprise dynamique et assez futé pour trouver des niches fiscales ou réglementaires. Le citoyen est désormais un client, les Biergerzenter fonctionnant comme un comptoir à fromages dans un supermarché. Les pauvres doivent être « activés », l’enseignement utilitariste et la recherche doit forcément apporter un return on invest. Lors du changement de majorité de 2013, le DP a mis tous les hauts fonctionnaires qu’il soupçonnait être des taupes du CSV, dans le placard, remplaçant ces « grands commis de l’État » dévoués à la cause publique par des proches, souvent venus du secteur privé. L’idéologie du « schlanker Staat », d’un État amaigri jusqu’au squelette, qui dominait encore le programme électoral du DP au milieu des années 1990, n’a plus été publiquement invoquée depuis – l’électorat est trop largement constitué de fonctionnaires –, mais la méfiance reste. Le ministre libéral Marc Hansen est en charge du ressort depuis décembre dernier.

Laurent Loschetter ne veut rien dire. Le Land a demandé un entretien sur sa définition du concept de service public à l’homme d’affaires (DSL, Den Atelier), qui aime à afficher sa proximité avec le Premier ministre, ministre des Médias (et, jusqu’en décembre aussi ministre de la Culture) Xavier Bettel (DP). Loschetter est membre du CA du Mudam, et y fut en charge de la gestion quotidienne durant l’absence de direction (2017-début 2018) et préside depuis septembre 2017 aussi le CA de l’Établissement public de radiodiffusion socioculturelle, exploitant la Radio 100,7. Il n’a jamais donné suite à notre requête

La Radio 100,7 traverse actuellement une crise existentielle comparable à celle du Mudam sous beaucoup d’aspects. Le malaise à la base de la crise actuelle est lui aussi originel : alors que le Mudam fut un projet revendiqué de longue date par la bourgeoisie, la radio publique est un projet de la gauche, qui regretta que le paysage médiatique luxembourgeoise fût dominé par la seule radio privée RTL Radio Lëtzebuerg et sa logique essentiellement commerciale. Née suite à la libéralisation du paysage audiovisuel, avec la loi de 1991, la radio qui vient de fêter son quart de siècle d’existence avait commencé comme projet hyper-créatif sous le premier directeur Paul Kieffer, qui avait mobilisé toutes les forces vives artistiques pour constituer la première équipe – qui n’a jamais pris l’antenne et s’est terminé en fiasco financier. Après une longue période d’émancipation de RTL et de professionnalisation de son contenu, la radio est décapitée depuis le départ de son directeur Jean-Paul Hoffmann en décembre et de son chef de la programmation historique Claude Mangen, quittant le navire au moment des festivités anniversaires. La rédaction en chef et une partie de l’équipe craignent une politisation de la radio, notamment via la nomination des membres du conseil d’administration, surtout après les déclarations impromptues du président, se vantant à l’antenne d’être l’homme de confiance du ministre de tutelle (d’Land du 5 octobre 2018). Selon les dernières informations du Land, une douzaine de candidats se seraient manifestés pour le poste de directeur, les entretiens seraient en cours. Comme le Mudam, la Radio 100,7 fait désormais l’objet d’une crispation du débat public et politique. Comme au Mudam, ses dirigeants ne communiquent pas et font ainsi augmenter les soupçons, au lieu de les désarçonner. La commission parlementaire de la Digitalisation et des Médias s’y est consacrée le 28 janvier dernier (sans qu’un représentant de la radio n’y soit présent) à la demande du groupe parlementaire CSV, et le ministre Xavier Bettel y a promis d’inclure toutes la parties concernées dans ce large débat sur « les missions, le cadre légal et la gouvernance » de l’établissement public promis dans l’accord de coalition.

Scories Si tout le monde est alarmé sur le sujet à l’heure actuelle, c’est aussi parce que le DP avait proposé, via une proposition de loi d’Anne Brasseur (DP) en 1996, d’abolir la radio, que le plus proche conseiller et chef de cabinet de Xavier Bettel, Paul Konsbruck, est un ancien de RTL et d’Eldoradio, et qu’avenue Kennedy, on le soupçonne d’être le cheval troyen de RTL. Konsbruck s’en défend virulemment et aime à avancer pour preuve qu’il a œuvré pour une augmentation de 25 pour cent de la dotation financière de la Radio 100,7, à 6,1 millions d’euros. S’il est commissaire du gouvernement auprès du groupe RTL, c’est parce qu’il y a repris le poste de Jean-Paul Zens (parti à la retraite) pour surveiller l’application des missions de service public qui incombent historiquement aux programmes luxembourgeois de RTL radio et télévision, en échange de la concession pour l’utilisation des fréquences internationales du Luxembourg. Car historiquement, le Luxembourg a contribué à faire tomber les monopoles audiovisuels publics en France, Allemagne et Belgique, en permettant à la CLT de conquérir ces marchés à partir du grand-duché. Paradoxalement, le Luxembourg a été un des derniers pays européens à libéraliser son marché. Sauf qu’ici, ce n’est pas un monopole public qui a été aboli, mais le monopole d’une société commerciale. Or aujourd’hui, il ne reste plus grand-chose de la libéralisation de 1991. Des chaînes de télévision privées comme Kueb TV ou Tango TV sont nées et ont disparu, tout comme des radios (DNR). La Radio 100,7 et quelques chaînes très locales (Nordliicht, dok) ou de niche (Chamber TV) sont donc les scories d’un grand geste de l’État, qui s’est brisé sur un fait aussi brutal que l’étroitesse du marché.

Grand fan de médias anglais, notamment de l’Old lady BBC, Jean-Paul Hoffmann avait commandité une Peer-to-peer-review à l’EBU/UER (European Broadcasting Union ou Union européenne de la radio-télévision), vénérable association professionnelle des médias audiovisuels publics dont la Radio 100,7 fait partie (et grâce à laquelle elle échange par exemple des enregistrements en direct de concerts de musique classique et contribue ainsi au rayonnement international de l’Orchestre philharmonique). Cette analyse par ses pairs a été remise en avril 2018 à la direction de la radio et a été publiée sur son site internet. Si elle est invoquée par les critiques internes et politiques actuellement, c’est pour un bref passage sur la gouvernance, qui met en garde devant « a risk of politicization, which could be a threat to ERSL’s independence » par des nominations biaisées au CA (page 15). Bien sûr que, comme pour chaque conseil, on pourrait chercher noise à tous les membres actuels du CA1, issus de la société civile, culturelle et de l’administration publique. Mais en toute objectivité : il n’y a pas de représentant d’un parti politique, et le principal reproche qu’on pourrait faire aux administrateurs est qu’il n’y ait pas de professionnels des médias, qui aient mis les mains dans le cambouis de la production de contenu audiovisuel.

Out and about Car, comme au Mudam, alors que le débat est largement envenimé de toutes sortes de présuppositions d’ingérence, on oublie de parler de contenu et de formats dans le débat sur la Radio 100,7. Si les députés avaient, lors du débat en commission, plein d’idées sur comment la radio pourrait mieux leur servir, le rapport de l’Ebu s’épanche longuement sur les qualités et les faiblesses de la radio, l’encourageant à introduire plus de formats innovants, plus courts, à parler davantage de sports, à valoriser ses archives et à mieux combiner radio et plateforme internet. Et surtout, et cela revient à plusieurs reprises, à sortir, sortir, sortir : « Being less in the studio and more out and about ». Mais qui peut discuter cela sur la place publique ? Comment la radio pourrait-elle être autre chose qu’une copie de RTL – surtout en recrutant sans cesse des anciens de RTL ?

Xavier Bettel, lui, opte désormais pour la désescalation et l’apaisement. Il a écrit à l’Ebu pour l’inviter à venir débattre avec les députés et ses services sont en train de préparer le débat public, qu’il revient au Parlement de fixer, dans sa forme et sa date. Aussi, il reste à voir si la discussion sur la Radio 100,7 doit être couplée au deuxième débat parlementaire annoncé dans l’accord de coalition, celui sur le service public de RTL. En effet, les trois partis DP/LSAP/Verts se demandent dans ce document de décembre 2018 si « les accords de concession liant le gouvernement à CLT-Ufa seraient à adapter ou si une chaîne de télévision publique2 serait éventuellement à créer ». Les accords de concession signés à la hâte en 2017 et qui entreront en vigueur en 2021 prévoient pour la première fois une garantie étatique pour équilibrer une éventuelle perte financière des programmes luxembourgeois de RTL, qui serait due à ses missions contraignantes de service public – informations, diversité, sport, culture, retransmissions de discours et de grands événements nationaux… Cette somme de maximum dix millions d’euros annuels serait à payer ex-post selon un audit des comptes annuels, surveillé par une commission de contrôle à mettre en place et dont feront partie des représentants des partis politiques (qui ont aussi déjà des postes au conseil d’administration de la CLT-Ufa). Autant de contraintes que la Radio 100,7 n’a pas, pour une dotation d’office de quatre millions d’euros de moins. « Vous ne m’avez jamais entendu avancer de statement sur la dotation publique de la Radio socioculturelle » assure Christophe Goossens, le CEO de RTL Luxembourg (et successeur d’Alain Berwick) vis-à-vis du Land. « Nous n’avons aucun problème avec eux, parce que nous sommes complémentaires. Ils ont des champs de couverture que nous n’avons pas ». Selon l’étude Plurimedia de TNS-Ilres, RTL Radio touche 34 pour cent de la population, sa télévision vingt pour cent et son site internet presque trente pour cent, contre moins de six pour cent pour Radio 100,7. Le débat parlementaire sur la qualité dans les médias, lancé après l’affaire Lunghi/
Schram/Berwick en mai 2017 n’avait strictement rien apporté.

Le titre est un extrait du Manifeste communiste de Karl Marx

1 Composition actuelle, selon son site internet consulté le 14 février : Laurent Loschetter, président, Nancy Braun (Esch 2022), Tania Brugnoni (1535° Kreativfabrik), Jean-Marie Haensel (IGF), Dominique Hansen (Philharmonie, Fondation Eme), François Mousel (PWC), Charles Muller (metteur en scène), Véronique Faber (Cercle de coopération des ONG), Michèle Vallenthini (anciennement Fedil, maintenant Banque Raiffeisen) et Céline Flammang, commissaire de gouvernement

2 L’idée de lancer une télévision publique provient du programme électoral du LSAP. Le débat sur le bienfondé d’une télévision publique avait été mené à plusieurs reprises au début des années 2000, sous la mandature de François Biltgen (CSV) aux Médias, mais à chaque fois stoppé par les contraintes matérielles : trop chère, l’entreprise souffrirait aussi d’un manque de compétences et de personnels. Or, depuis, en vingt ans, l’auditoire s’est encore fragmenté, les Luxembourgeois ne représentant plus que la moitié de la population, et la télévision comme média est tombée en désuétude, dépassée par la concurrence d’internet et ses possibilités de consommer à la demande.

josée hansen
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